Mon propos se veut une réflexion personnelle sur l’entrevue accordée par l’écrivain et académicien Dany Laferrière à l'émission 24/60, sur les ondes d'ICI RDI, eu égard à la saga suscitée par l’épisode du « blackface » de Justin Trudeau.
D’entrée de jeu, M. Laferrière appuie son argumentaire sur deux éléments. Primo, l'auteur déplore que l'on oublie le contexte de la première photo qui a alimenté l'affaire, publiée par le magazine américain Time, où l'on peut voir M. Trudeau déguisé pour ressembler à Aladdin, dans Les mille et une nuits, lequel ne se réfère pas à un être vivant mais à un personnage littéraire.
Secundo, l’écrivain est catégorique : le geste posé par M. Trudeau n'est pas un acte de « blackface ». Pour ce faire, il aurait fallu qu’il y ait une volonté certaine de vouloir ridiculiser et déshumaniser l’autre. « Aux États-Unis, quand on faisait du « blackface » pour ridiculiser, on mettait un regard effrayé, de grosses lèvres, des yeux un peu entourés de blanc pour obtenir un regard à la fois effrayé et effrayant. »
De fait, pour l'écrivain, l'affaire est avant tout politique. Voilà pourquoi il juge que non seulement il n'a pas à accepter les excuses du chef libéral, mais que les excuses en question n'ont rien à voir avec cette histoire. « C'est la politique, c'est l'Amérique du Nord. Nous nous disons société laïque, mais en fait, nous sommes toujours dans la confession publique. »
Je souscris entièrement aux arguments de Dany Laferrière qui sont bien campés dans des contextes littéraire et historique. Quant à sa remarque sur cette affaire qu’il qualifie de « politique », il faudrait être bien naïf pour ne pas y percevoir le malin plaisir d’Andrew Scheer qui en fait ses choux gras!
Place à la campagne électorale
Dans toute la saga qui entoure l’épisode du blackface de Justin Trudeau, je dois admettre que toute cette histoire revêt des allures de guéguerre partisane entre les différents chefs de partis fédéraux.
À titre d’argumentaire, je vous propose la réaction de Dan Philip, président de la Ligue des Noirs du Québec :
« C’est plutôt une gaffe, un acte innocent. Pour moi, il n’avait même pas besoin de faire des excuses ». Une position qui a trouvé écho auprès de l’organisme Communication, Ouverture et Rapprochement interculturel (COR), qui considère également que M. Trudeau a simplement commis une « gaffe »… Ce sont des couteaux qui volent trop bas, [mais] il faut se concentrer sur ce qui nous intéresse le plus, soit l’élimination des différentes discriminations », a souligné Mme Laouni, la présidente de l’organisme.
Depuis cet incident, Justin Trudeau s’est excusé en long et en large sur son comportement passé qu’il qualifie de regrettable et d’inacceptable. Quant à ceux qui voient dans cette mascarade tout élément de racisme de sa part, son engagement politique constant envers les minorités ne trompe pas… En conséquence, il m’apparaît pertinent de tourner la page et de céder la place à la campagne électorale!
Bock-Côté s'exprime...
https://www.journaldequebec.com/2019/09/21/scandale-un-homme-sest-deguise
Henri Marineau, Québec
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