Le premier référendum sur la souveraineté du Québec s’est tenu il y a exactement 40 ans.
Il y a trois mois, alors que le PQ se remettait avec peine de la pire dégelée de son histoire, cette époque où les familles se déchiraient pour un Oui ou pour un Non nous semblait déjà lointaine.
Mais aujourd’hui, alors que la pandémie suce toutes nos énergies et occupe toutes nos pensées, ce débat semble s’être déroulé il y a mille ans dans une autre galaxie.
Pourtant...
D’UN TRUDEAU À L’AUTRE
Nous ressentons encore les contrecoups de ce référendum.
Cet événement qui a ébranlé le Québec continue d’influencer l’actualité politique.
Toutes les discussions au sujet de la fermeture ou non des frontières sont une conséquence directe du référendum.
Idem pour les débats enflammés autour de la Charte des valeurs, de la loi 21, de la mondialisation, de la politique identitaire, des toilettes pour transgenres, de la liberté d’expression, du droit de critiquer les religions, des conséquences de l’arrêt Jordan, des gags sur le petit Jérémy et même du port du masque antivirus et du confinement !
Pourquoi ?
Parce que tous ces débats, toutes ces discussions se sont déroulés et continuent de se dérouler à l’ombre de la Charte des droits et libertés.
Et que cette création de Pierre Elliott Trudeau est une conséquence directe du premier référendum sur la souveraineté du Québec.
Pas de référendum, pas de Charte des droits.
Obsolète, le débat sur la souveraineté du Québec ? Un vieux récit de guerre des boomers, le référendum de 1980 ?
Oh que non !
On est en plein dedans, les amis.
En fait, on ne s’en est jamais sorti !
La preuve : 40 ans plus tard, c’est toujours un Trudeau qui dirige le pays !
Avec les mêmes idées, les mêmes lubies.
Les mêmes entêtements.
LA MAUDITE CHARTE
Comme l’a si bien expliqué l’historien et candidat au leadership du PQ Frédéric Bastien dans un blogue que nous avons publié avant-hier (« Il y a 40 ans, la promesse qui devint trahison »), la Charte des droits – certains diraient « la maudite Charte des droits » – fut le « cadeau » que Pierre Elliott Trudeau a fait aux Québécois pour avoir « sauvé » le Canada.
Vous avez voté Non ? Parfait, pour vous remercier, nous allons adopter une charte qui va placer les droits individuels au-dessus de tout.
Terminées, ces discussions interminables sur la « nation » québécoise !
Il n’y a pas de nation québécoise, a dit Pierre Elliott Trudeau.
Il n’y a pas de nation canadienne, a ajouté son fils Justin.
Il n’y a que des individus !
Qui n’ont strictement rien en commun sauf... la Charte !
Le Québec n’est plus une nation avec une mémoire, un passé, une langue. Le Canada n’est plus un pays, avec une culture, des valeurs, une histoire.
Le Québec et le Canada sont des hôtels !
Et la Charte est un contrat défendant les droits des clients de cet hôtel !
« Venez vous installer dans notre hôtel, comme l’a (presque) dit Justin Trudeau sur Twitter. On accepte tout le monde ! »
TOUJOURS PERTINENT
Dépassé, le débat sur la souveraineté du Québec ?
Selon moi, il est plus actuel que jamais.