SUSPENSION DE LA BÂTONNIÈRE

Le Barreau fait fausse route

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Un processus éminemment déficient sur le plan juridique

Le 1er juillet, tous les membres du Barreau recevaient un communiqué du conseil d’administration du Barreau du Québec nous annonçant qu’il avait décrété une suspension de la bâtonnière Lu Chan Khuong pour préserver, semble-t-il, l’intégrité et la crédibilité du Barreau qui seraient essentielles à l’exercice de la mission de cet organisme qui consiste à la protection du public.

Plus tard, ce même conseil d’administration informait ses membres de sa décision de suspendre Me Lu Chan Khuong, « avec traitement et avantages sociaux », en s’appuyant sur le Code des professions, le Code de déontologie des avocats et le Code d’éthique et de déontologie des membres du conseil d’administration et des comités du Barreau du Québec.

D’emblée, nous constatons que les assises qui ont servi à la prise de cette décision sont générales et qu’aucune disposition de ces textes législatifs ne peut être invoquée pour justifier cette suspension. La raison en est très simple, de telles dispositions sont inexistantes.

Il est déplorable que le conseil d’administration d’un organisme aussi noble que le Barreau du Québec puisse agir avec autant d’empressement à sévir contre un de ses membres démocratiquement élus avec une majorité de plus de 63 % des votes.

Pourquoi agir ainsi ?

Tous s’entendent pour affirmer que les incidents rapportés par un média sont bénins et ne sont en aucune façon liés à ce critère d’intégrité et de crédibilité tant chéri par les membres de conseil d’administration. Au surplus, les informations qui ont « coulé » sont du domaine privé. À ce que je sache, aucune accusation n’a été portée contre notre nouvelle bâtonnière.

Je ne souscris aucunement à cette décision intempestive et prise sur la foi d’informations qui n’ont aucun lien avec la fonction de bâtonnière. Cette décision me laisse croire que les membres du conseil d’administration ont manifestement manqué de jugement. Dois-je penser que la candidature de Me Khuong au poste de bâtonnier n’était pas celle privilégiée par les membres de ce conseil ? Cette réflexion est loin d’être déraisonnable.

Non seulement ces gens ont agi avec une certaine mesquinerie, mais au surplus, ils ont, en toute connaissance de cause, contribué à ternir la réputation de notre bâtonnière et d’entacher à jamais son passage à la tête du Barreau du Québec.

L’analyse de la situation effectuée par les membres du conseil d’administration du Barreau était superficielle et indigne d’un conseil d’administration présentant les critères d’intégrité et de crédibilité. Pour cette raison, ne devrions-nous pas demander la démission de chacun de ces membres ou, à tout le moins, de les suspendre « avec traitement et avantages sociaux » le temps de faire une enquête sérieuse sur tout le processus décisionnel menant à la suspension de Me Khuong ? Pour moi, poser la question c’est y répondre.


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