Le maire de Québec Régis Labeaume avait promis 50M$ pour la construction d'un nouvel amphithéâtre. Il ajoute 137M$, pour un total de 187 M$.
Photo: Laetitia Deconinck

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Paul Journet La Presse (Québec) Après de longues tergiversations, le projet du nouvel amphithéâtre de Québec reçoit enfin le feu vert. Sans investissement du fédéral ou du privé. « On a décidé qu'on mènerait nos affaires », a lancé ce matin le maire de Québec, Régis Labeaume.
Pendant que les procureurs et juristes manifestaient dehors devant le vieux Colisée, Québec a détaillé le financement. La ville de Québec et le gouvernement Charest se partagent la facture.
Le maire Labeaume avait promis 50M$. Il ajoute 137M$, pour un total de 187 M$. Le gouvernement Charest s'engageait cet automne à payer 45% de la facture. Il offre maintenant « jusqu'à 50% », soit 200M$. Le financement sera bouclé par le groupe J'ai ma place.
M. Labeaume dit encore négocier avec des entreprises privées. Mais pas pour payer la construction de l'amphithéâtre. Il refuse de céder la propriété de l'amphithéâtre à une entreprise en échange d'un investissement minoritaire. « Il s'agit d'un bien public », justifie-t-il.
Les négociations avec le privé portent sur le bail de location pour une équipe sportive professionnelle, un contrat de gestion pour les événements culturels et sportifs ou le monopole de la vente de bière.
Malgré tout, MM. Labeaume et Charest espèrent encore que le gouvernement Harper change d'idée et participe au financement.
Prêt en 2015
La construction sera lancée en 2013. Elle doit être terminée à l'automne 2015.
Le maire Labeaume a tenu à relativiser l'investissement. Il a répété deux fois que cela équivaudra à 0,8% du budget de la ville, et moins de 10% du budget d'immobilisation de la ville. Il soutient que le projet a été permis par son plan pour réduire la dette de la ville.
Il assure qu'aucune nouvelle taxe municipale ne sera créée pour payer l'amphithéâtre. « Jamais, jamais, jamais nous n'augmenterons les taxes des citoyens à cause de l'amphithéâtre.»
Le Colisée actuel a 61 ans. Selon M. Labeaume, cela ne fait « aucun sens » que Québec ne dispose pas d'un amphithéâtre plus moderne. « On est une capitale, une capitale nationale », insiste-t-il. « Ce n'est pas normal qu'une capitale nationale n'ait pas cet outil de développement », a renchéri le premier ministre Jean Charest.
Pas un éléphant blanc
Il y a peut-être un Colisée, mais à part pour les casquettes et chandails qu'on voit partout sur les nostalgiques, il n'y a pas de trace des Nordiques à Québec.
Mais qu'il y ait une équipe ou non, le projet ne sera pas déficitaire, assure-t-il. « Ça ne sera pas un éléphant blanc », soutient M. Labeaume.
Il prévoit que même sans équipe de la LNH, le nouvel amphithéâtre accueillera 20 événements de plus par année que le vieux Colisée. Ces événements seront sportifs, culturels ou autres. Quelque 700 000 billets additionnels devraient aussi être vendus. Des chiffres « très conservateurs », dit le maire. Selon le principe utilisateur-payeur, des frais de service de 4$/billets seront facturés. La ville recevra ainsi 3,8 millions $ additionnels par année. Si les revenus ne permettent pas de payer les coûts d'opération, cette taxe permettra de payer la facture.
Selon lui, le projet servira aussi à « revitaliser » le quartier de Vanier, où sera construit le nouveau Colisée, tout près de l'ancien. Il permettra aussi d'attirer et retenir les jeunes dans une ville dont la population compte parmi les plus vieilles au pays. «Les jeunes trippent sur le hockey (...) Si les jeunes peuvent tripper sur le hockey à Montréal, on veut qu'ils puissent faire la même chose ici.»