Le premier ministre du Québec, François Legault, confirme la tenue d'une enquête sur la construction du traversier F.-A.-Gauthier, qui relie Matane à la Côte-Nord. Ce mandat sera confié à la vérificatrice générale, Guylaine Leclerc.
Un reportage de l’émission Enquête diffusé cette semaine dévoilait les vices de construction du traversier ainsi que des témoignages d’anciens employés de la Société des traversiers du Québec (STQ) qui dénoncent les conditions dans lesquelles a été construit le navire F.-A.-Gauthier.
Selon François Legault, les faits qui ont été dévoilés sont graves.
Les Québécois non seulement perdent de l’argent, mais aussi ont eu un très mauvais service au cours des derniers mois.
Selon le premier ministre, ce dossier a été mal géré par le gouvernement libéral. Il faut voir quel recours on a. Est-ce que les garanties ont été demandées? Est-ce que les vérifications minimales avaient été faites?
, se questionne-t-il.
Le ministre des Transports, François Bonnardel, explique que cette enquête portera entre autres sur le processus d’acquisition du navire, sur le processus de surveillance et sur la gestion des ressources humaines, en vue de faire toute la lumière sur la conception du F.-A.-Gauthier.
Selon le ministre, environ 220 millions de dollars ont été dépensés dans toute cette saga entourant le traversier. Le reportage d'Enquête parlait plutôt de 270 millions de dollars, incluant le coût de l'adaptation des infrastructures.
La STQ favorable
La Société des traversiers du Québec a fait savoir qu’elle approuve la tenue d'une telle enquête.
La STQ accueille favorablement la décision du gouvernement de demander l’intervention du vérificateur général du Québec afin de jeter un éclairage complet sur le projet de construction du F.-A.-Gauthier. La STQ collaborera de façon pleine et entière, en toute transparence, au processus qui s’amorce
, pouvait-on lire dans un bref message écrit.
Une enquête bienvenue, bien que tardive, selon Pascal Bérubé
Le député de Matane-Matapédia et chef intérimaire du Parti québécois, Pascal Bérubé, se dit satisfait de cette annonce. Elle répond à une demande qu’il avait formulée en février dernier.
Je me réjouis qu’enfin ils disent aujourd’hui que c’est une bonne idée, mais en février c’était le bon moment. Ça s’appelle manquer le bateau.
On veut aller au fond des choses
, a-t-il ajouté, que la responsabilité soit identifiée. Il y a beaucoup d’autres intervenants qui mériteraient d’être questionnés, comme les anciens PDG et les membres du conseil des ministres.
Le député souhaite également que l’enquête permette de savoir quel était le rôle du conseil d’administration de la STQ. Est-ce qu’on avait devant nous un conseil d’administration de complaisance? Est-ce qu’ils ont posé des questions? On ne les a pas entendus depuis des années
, a-t-il mentionné.
M. Bérubé demande aussi à ce que le gouvernement du Québec mandate ses avocats pour qu’ils intentent une poursuite à l’égard du chantier Fincantieri.
Avec la collaboration de Catherine Poisson