Robert Poëti a décidé de régler ses comptes.
Et il n’y va pas de main morte.
Il a frappé gros et fort. Le gouvernement se trouve sur la sellette, Philippe Couillard au premier chef.
L’objectif est donc atteint.
Les partis d’oppositions se délecteront de ce nouveau chapitre dans le grand livre des histoires louches entourant les récents gouvernements libéraux.
Les questions d’éthiques, de corruptions, de collusions et autres ont l’apparence d’un bobo qui ne veut pas guérir pour les libéraux.
Chaque fois que la guérison s’amorce, quelqu’un ou quelque chose vient gratter le bobo et la plaie s’ouvre de nouveau.
Mais regardons au-delà du déficit de crédibilité des libéraux en cette matière.
Personnellement, je ne crois pas une seule seconde que monsieur Poëti a perdu son poste de ministre parce qu’il foutait le trouble au ministère des Transports.
Réglons tout d’abord une chose.
Les révélations faites aujourd’hui quant aux pratiques ayant cours au ministère des Transports sont excessivement préoccupantes. Alarmantes.
Et frustrantes surtout.
Frustrantes, parce que l’on se disait qu’après le psychodrame social que nous avons vécu au Québec, avec la crise de confiance qui n’a épargné personne, de la politique à la fonction publique, des ingénieurs aux architectes, les choses avaient changé.
Du moins, pour un certain temps.
Mais les observations faites par le ministre des Transports d’alors semblent indiquer que le changement de culture ne s’est pas opéré au MTQ. Il faudra faire la lumière et vite. L’UPAC ne pourra pas faire l’économie d’enquête sur ce ministère sous prétexte qu’il est un partenaire.
Mais revenons aux ramifications politiques.
Je disais donc que je n’achète pas la théorie voulant que le PM se soit débarrassé de son ministre Poëti parce que celui-ci fouinait les placards des transports.
Monsieur Couillard n’a peut-être pas fait montre du plus grand sens politique depuis son entrée en fonction, mais il n’est pas dépourvu d’intelligence.
Un vieux dicton anglais dit ceci: «keep your friends close, but your enemies closer».
Gardez vos amis près de vous. Et vos ennemis encore plus près.
Disons que vous êtes premier ministre et que l’un de vos ministres veut faire la lumière sur des irrégularités dans son ministère. Vous craignez le cran de ce dernier. Vous pensez qu’il peut vous nuire.
Au pire, vous le changez de ministère, mais vous le gardez autour de la table.
Vous ne le renverrez pas chez lui, seul avec sa colère, broyer du noir et fomenter des plans de vengeances contre vous!
Vous me direz que c’est un brin cynique, mais c’est logique.
Je m’explique d’autant plus mal ce qui motive le député Poëti, car je le croyais de retour aux portes du Saint des Saints.
Avec les congés forcés de Pierre Moreau et du jeune ministre Luc Fortin, je croyais qu’il serait appelé à servir de nouveau auprès de ses collègues ministres.
Les événements des dernières heures viennent anéantir toute chance de revoir le député de Marguerite-Bourgeoys.
Alors qu’est-ce qui fait courir Robert Poëti?
Assurément une soif de vengeance.
Il m’apparaît désormais évident que ce dernier a mis une croix sur son éphémère carrière politique.
Ce ne serait qu’une question de temps avant de le voir plier bagage. À moins qu’il reluque du côté de la CAQ?
Nah! Je ne crois pas. Nous ne sommes pas dans House of Cards.
Quoique parfois, la réalité s’approche dangereusement de la fiction...
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