Dans la foulée de la scandaleuse hausse de la rémunération des hauts dirigeants de Bombardier, nombre de Québécois se demandent à combien s’élève l’aide gouvernementale dont la multinationale québécoise a bénéficié au fil du temps?
J’évalue l’aide des gouvernements de Québec et d’Ottawa à 15,6 milliards de dollars. Cela comprend des investissements, des prêts à Bombardier, des crédits d’impôt et les financements d’achat d’avions par l’entremise des sociétés d’État.
De tels investissements gouvernementaux génèrent forcément des retombées fiscales. De 1986 à aujourd’hui, Bombardier les évalue à 16,1 milliards $.
Commençons par le bilan de l’aide financière accordée à Bombardier, et voici comment cette aide se décortique:
CAPITAL INVESTI
Octobre 2015: Québec injecte dans Bombardier 1,3 milliard $ (1,0 G$ US) et obtient en retour de son investissement 49,5 % de la Société en commandite Avions C Series.
Novembre 2015: la Caisse de dépôt et placement du Québec investit 2 milliards $ (1,5 G$ US) dans Bombardier et reçoit en échange 30 % du nouveau holding de Bombardier Transport.
AVANCES GOUVERNEMENTALES
1986 à 1992: contributions remboursables de 586 millions $ pour acquérir Canadair et de Havilland.
Fin décembre 2016: 513 millions $ d’avances gouvernementales consenties à partir de 2005. Le gros de ces avances remboursables a pour but de financer les activités de recherche et de développement des avions C Series. Elles sont remboursables au gré de la vente des avions.
Février 2017: Ottawa octroie une aide financière de 372 millions $ à Bombardier sous forme d’un prêt remboursable par redevances sur les ventes d’avions (C Series, Global 7000).
CRÉDITS D’IMPÔT
Fin décembre 2016: Bombardier disposait de 1,54 milliard $ US (2 milliards $ CAN) de crédits d’impôt à l’investissement inutilisés, lesquels peuvent être reportés prospectivement pendant 20 ans.
FINANCEMENT D’ACHAT D’AVIONS
Au 31 décembre 2016: l’encours des prêts consentis par EDC (Exportation et développement Canada) aux acheteurs des avions de Bombardier par la société d’État du gouvernement fédéral s’élève à 8 milliards de dollars. Et c’est rentable selon EDC.
Mars 2013: Québec mandate Investissement Québec pour financer jusqu’à concurrence de 1,3 milliard $ (1,0 G$ US) les acheteurs des avions C Series de Bombardier. Il s’agit de prêts remboursables.
LES RETOMBÉES
À l’exception, notamment, des trois dernières années, Bombardier a connu au fil des décennies des années rentables. L’entreprise évalue à 16,1 milliards $ les retombées fiscales allant de 1986 à 2017. Voici le bilan que la direction de Bombardier m’a transmis:
- Impôts sur le revenu des employés et déductions à la source: 14,2 milliards $
- Impôts sur les bénéfices, le capital, les dividendes privilégiés: 700 millions $
- Impôts des particuliers sur les dividendes encaissés: 712 millions $
- Douanes, accise, etc.: 100 millions $
- Impôts fonciers: 400 millions $
À ces retombées, Bombardier ajoute le remboursement des contributions accordées pour l’acquisition de Canadair et de Havilland, soit une somme totale de 741 millions $.
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