L'administration de Gilles Vaillancourt a versé une commission de 45 000$ à la soeur du maire pour l'installation, à Laval, du siège social du Groupe Couche-Tard, qui était déjà à Laval.
La transaction a été autorisée en août 2009. La Ville de Laval a ainsi vendu à Couche-Tard, pour 644 567$, un terrain de 184 162 pieds carrés, dont une importante parcelle - 28 000 pieds carrés - se situe en milieu humide.
À titre d'intermédiaire, l'agence immobilière de Marie-Claire Vaillancourt, Immobilier Opus, a obtenu une commission de 7% du prix de vente, soit 45 119$.
C'est Laval Technopole, le bras économique de la Ville de Laval, qui lui a versé l'argent.
En entrevue à La Presse, son PDG Pierre Desroches, a affirmé: «C'est notre rôle d'accompagner l'entreprise, à moins qu'elle décide de faire appel à un tiers. La Ville n'a rien à voir avec la décision du client de faire appel à un courtier. On n'avait pas le choix.»
Ce dernier a reconnu que les liens familiaux entre Gilles et Marie-Claire Vaillancourt peuvent soulever certains doutes dans le contexte des travaux de la commission Charbonneau, où des accusations criminelles ont récemment été portées contre 37 personnes, dont l'ex-maire. Il souligne toutefois qu'en 2009, le paysage politique était tout autre et que les transactions immobilières sont la responsabilité de l'administration municipale.
De la politique aux affaires
Du côté de Couche-Tard, on indique entretenir depuis huit ans une relation d'affaires avec Marie-Claire Vaillancourt. C'est celle-ci qui a convaincu le Groupe, qui était locataire du bâtiment abritant son siège social, de construire son propre immeuble.
«Nous lui avions confié le mandat de nous conseiller concernant notre siège social quand nous en avons eu besoin, ce qu'elle a fait. À notre connaissance, tant les services conseils que les services immobiliers fournis ont été faits conformément aux règles applicables dans chaque cas», a expliqué par courriel Mélissa Lessard, porte-parole pour Couche-Tard.
Malgré des messages téléphoniques et un échange de courriels, il a été impossible de recueillir les commentaires de Marie-Claire Vaillancourt. Courtière en immeuble, MmeVaillancourt a également été l'attachée de presse de l'ex-ministre libérale Liza Frulla lorsque celle-ci était responsable de la Culture.
Construction en milieu humide
Le projet de la construction du siège social en milieu humide a fait l'objet d'une entente particulière avec le ministère de l'Environnement - un certificat d'autorisation a été émis en juillet 2009 - puisqu'en vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement, il est interdit de faire du remblaiement dans un milieu humide.
Dans ce dossier, deux marécages arborescents constituaient le milieu humide de 28 000 pieds carrés, soit 15% de l'ensemble du terrain visé. La Ville de Laval a offert en compensation un secteur du Bois de l'Équerre, d'une superficie de 142 000 pieds carrés.
«On a fait un gain environnemental, dit la directrice de la région de Laval, Laurentides et Lanaudière du Ministère, Hélène Proteau. On a perdu un milieu humide, mais on protégeait une grande superficie où se trouvent quatre espèces floristiques à statut particulier jugées vulnérables et deux espèces floristiques susceptibles d'être vulnérables.»
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé