Le gouvernement du Premier ministre Edouard Philippe aurait procédé à plus d'un millier d'interpellations à l'échelle de la France, depuis le début des conflits, un chiffre incroyablement élevé qui témoigne de la gravité de la situation. En outre, plusieurs éléments issus de certaines franges ultra-violentes, dites des « black-bloc », mais aussi de l'« ultra-droite », ont causé des dégradations importantes à Paris, notamment sur l'Arc de Triomphe.
Toujours est-il que l'ensemble du mouvement des gilets jaunes représente une colère populaire qui déborde du cadre trop étroit des analyses politiques habituelles. Bien que des « casseurs » ont profité des immenses manifestations à Paris pour commettre les exactions contre le domaine public, l'immense majorité des protestataires semble se contenter de mettre en place des barrages routiers et de marcher en troupes afin d'occuper le domaine public afin de provoquer un effet de « congestion » civique. Et, voilà que les émeutiers en remettent une couche chaque fin de semaine, cela depuis le mois de novembre dernier.
Un régime présidentiel coupé des racines populaires
Sourd et aveugle face à la grogne populaire, le président Macron, qui s'était réfugié dans un mutisme de circonstance, vient de se réveiller et a lancé une consigne au gouvernement Philippe pour qu'une délégation des gilets jaunes soit reçue à Matignon, pas plus tard que mardi.
Sur ces entrefaites, le mouvement, qui vient de se doter d'une petite assemblée de huit représentants, n'a toujours pas confirmé s'il sera présent à cette première rencontre au sommet de l'État. Plusieurs arguent, sur les réseaux sociaux et ailleurs, qu'une telle rencontre serait destinée à amadouer une poignée de citoyens qui ne sont pas rompus aux arcanes de la politique.
Encore une fois, qu'il nous soit permis de souligner que l'ensemble du mouvement réclame la tête du « roi de la banque » (Emmanuel Macron a déjà été gérant pour la Banque Rothschild). Par ailleurs, on souhaiterait une diminution du fardeau fiscal, une bonification du régime de retraite des Français et, surtout, qu'une réforme se mette en place afin d'inclure des mécanismes de « démocratie directe » au sein du parlement. Il s'agit, avant tout, que le peuple reprennent en main les guides d'une république qui est devenue l'instrument de l'hyperclasse.
Le peuple est saigné à blanc
Il semblerait que ce soit la hausse de ce qu'il est convenu de nommer la « taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques » (TICPE), adoptée à l'automne 2017, qui ait fait déborder la coupe et le peuple français semble déterminé à faire boire au gouvernement Macron son calice jusqu'à la lie. Se bouchant les oreilles face à l'avis de plusieurs membres de la classe politique, les technocrates aux manettes ont décidé d'imposer une taxe carbone qui correspond à une mise à mort des classes laborieuses actives dans les zones périurbaines.
Ainsi donc, les travailleurs des secteurs privés et publics, mais aussi les artisans, paysans et petits patrons, tous ceux et celles qui font tourner l'économie réelle sont au bord de l'asphyxie depuis des décennies et les dernières mesures adoptées par le gouvernement Macron, l'automne dernier, auront sonné le tocsin.
Et, alors que la TICPE et les autres charges fiscales s'abattent sur les épaules du Français moyen, le Président Macron et sa fine équipe ont consenti des libéralités fiscales qui font en sorte que des dizaines de milliards auraient échappé au fisc de manière frauduleuse ou via des niches fiscales dans le courant de l'année.
Il est minuit moins cinq et Emmanuel Macron ne semble toujours pas avoir saisi la gravité de la situation : le peuple français veut en découdre avec une Ve République qui aura transformé la présidence en véritable monarchie au service de l'oligarchie financière et de l'Union européenne.