Même si elle considère que la revente à gros prix d'une garderie privée subventionnée relève avant tout du privé, la ministre de la Famille annonce la tenue d'une commission parlementaire pour étudier la question.
« On ne veut pas d’un racket des garderies subventionnées au Québec, on veut des places pour nos enfants », s’est indigné, en chambre, le député péquiste de Terrebonne, Mathieu Traversy, en réaction au reportage du Journal, sur les garderies privées subventionnées qui se revendent maintenant jusqu’à quatre fois plus cher.
Même si le permis du ministère de la Famille a été accordé gratuitement à l’époque – exception faite de quelques frais administratifs d’environ 1500 $ – des garderies privées subventionnées se revendent aujourd’hui à plus de 2 millions $, prix qui n’inclut pas le prix de l’immeuble.
« On parle de spéculation sur le dos de nos enfants », a déploré M. Traversy.
En réponse à la question du porte-parole péquiste en matière de famille, la ministre Francine Charbonneau a annoncé que le gouvernement acceptait d’appuyer la motion de l’opposition officielle visant à approfondir le sujet en commission parlementaire, d'ici la mi-juin.
« On va aller plus loin, a signalé la ministre de la Famille. [...] Les inquiétudes sont de part et d’autres de cette chambre. »
Le droit à la propriété privé
Questionnée à ce sujet par les journalistes avant de se rendre au Salon bleu, Mme Charbonneau a cependant signalé que le rôle de son ministère, en pareille situation, se limite à celui de s'assurer de la qualité des services qui sont donnés dans la garderie qui fait l’objet d’une transaction.
La ministre s’est également montrée peu préoccupée par l’explosion de la valeur de revente des garderies privées subventionnées.
« Si quelqu’un a une propriété privée et décide de la vendre, c’est son droit, ça lui appartient », a déclaré le ministre de la Famille.
L’héritage libéral
Le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, trouve aussi anormal que des promoteurs ayant eu le privilège d’obtenir un permis de garderie puisse revendre en encaissant des sommes aussi importantes que celles rapportées par le Journal.
« C’est l’héritage du parti libéral, c’est l’héritage du gouvernement de Jean Charest, a dit M. Péladeau. Vous savez comment ça s’est passé : les Tony Tommassi de ce monde... Alors ce n’est certainement pas le souhait de poursuivre dans cette voie. »
« S’il y avait suffisamment de places (en garderie), il n’y aurait pas cette surenchère », a commenté de son côté le chef caquiste, François Legault.
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