« La fortune sourit aux audacieux », disait Virgile. Si c’est vrai, les gens trop prudents se font parfois jouer des tours... J’adresse cet avertissement à la CAQ et à son chef que je trouve exagérément effacés depuis l’automne.
C’est par prudence que la CAQ se fait discrète. Elle est numéro un. Il faut dire aussi que la compétition n’impressionne guère :
1) Le Parti libéral distribue des cadeaux, à nos frais bien sûr, mais ne trompe personne.
2) Le Parti québécois voit ses « officiers supérieurs » quitter la barque. Entre Jean-François Lisée et les électeurs, le courant ne passe pas.
3) Québec solidaire intéresse essentiellement des bourgeois bohèmes concentrés dans une poignée de quartiers de Montréal.
Avec de pareils adversaires, la tentation est grande de ne rien faire. De les laisser se couler eux-mêmes.
Silence stratégique
Legault sortira-t-il bientôt de son relatif « silence stratégique » ? Il doit quand même savoir que l’on oublie vite, au Québec... Depuis deux mois, on nous raconte que Legault recrute en ce moment de « grosses pointures », tel l’économiste Youri Chassin, et qu’il révélera la plupart de ces gros noms le moment venu.
La CAQ se démarque avantageusement en raison de son programme autonomiste, nationaliste et identitaire. Qu’en est-il de la loi 101 mal en point ? Qu’en est-il de la laïcité dans un contexte où ceux qui s’opposent très raisonnablement aux accommodements religieux se font accuser d’intolérance ? Ce sont des débats qui ne doivent pas passer sous silence. Qui ne dit mot, M. Legault, souscrit...
Vaincre sans gloire
La CAQ ressemblera-t-elle à une formation qui cherche simplement le pouvoir ? Qui évite de dire quoi que ce soit pour ne pas déplaire ?
Espère-t-on gagner par défaut ? Dans ce cas, attention au caprice de l’électeur avide de changement. Voudra-t-il d’un parti semblable aux autres et « usé » avant même de parvenir au pouvoir ?