Aussant contre Laporte

La patrie avant tout, M. Aussant

Pointe-aux-Trembles : Un château fort péquiste sur l'île de Montréal

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Tribune libre

Le retour en politique de Jean-Martin Aussant est une excellente nouvelle pour le mouvement indépendantiste au Québec, mouvement dont je fais fièrement parti. Son talent hors-pair pour expliquer de façon pragmatique les bienfaits d’un Québec indépendant ne fait aucun doute.


Au-delà du véhicule politique que M. Aussant a choisi afin de contribuer à faire du Québec un pays, je ne peux que me réjouir de son intention de se présenter comme candidat aux prochaines élections québécoises. Beaucoup a d’ailleurs déjà été dit sur le potentiel de M. Aussant à rallier le mouvement indépendantiste.


Malheureusement, le mât blesse lorsqu’on considère les circonstances de son choix de circonscription. M. Aussant a choisi Pointes-aux-Trembles, plus d’un mois après que Me Maxime Laporte, un avocat et militant indépendantiste brillant qui travaille à l’indépendance sans relâche depuis plusieurs années, ait annoncé qu’il briguera l’investiture de cette même circonscription. Plus d’un mois après que Me Laporte ait commencé un travail remarquable de mobilisation terrain dans Pointe-aux-Trembles. Je ne comprends pas. M. Aussant connaît sans doute bien Me Laporte et tout le travail qu’il a accompli ces dernières années pour le mouvement indépendantiste en tant que militant citoyen, coordonnateur du Réseau Cap sur l’Indépendance, président de la Société Saint-Jean-Baptiste et j’en passe. À tout de moins, M. Aussant a certainement entendu parler des qualités indéniables de mobilisateur et d’interlocuteur de Me Laporte, mais surtout de sa détermination sincère à amener le peuple québécois vers des jours meilleurs via l’émancipation nationale.


À mon avis, un constat s’impose : Me Laporte en tant que député indépendantiste serait un atout de grande valeur pour faire avancer la cause. Tout comme le retour de M. Aussant à l’Assemblée nationale le serait aussi. Maintenant, depuis l’annonce du choix de circonscription de M. Aussant, il est devenu impossible que Me Laporte et M. Aussant deviennent tous deux députés en octobre 2018. Certes, une course à l’investiture dans Pointe-aux-Trembles est une pratique démocratique saine et pourrait mener à des débats extrêmement constructifs entre ces deux candidats. Cependant, il est clair pour moi que la patrie serait mieux servie avec Me Laporte ET M. Aussant actifs en tant que députés indépendantistes à l’Assemblée nationale, et non pas avec un seul des deux. M. Aussant ne semble pas avoir fait la même lecture de la situation.


Je ne comprends pas. M. Aussant avait une chance en or de ré-affirmer que la patrie passe avant tout en laissant la place à une jeune recrue pleine de potentiel. De ré-affirmer que c’est en combinant au maximum les forces indépendantistes que nous arriverons un jour à convaincre une majorité de Québécoises et de Québécois du bien-fondé de notre option. La patrie avant le parti, comme disait l’autre. La patrie avant les intérêts personnels. Cette forme d’abnégation de la part de tous les acteurs indépendantistes (surtout ceux et celles étant à l’avant-plan médiatique) est impérative afin de rallier un maximum de citoyens à cette cause collective. Pourquoi alors M. Aussant a-t-il choisi la circonscription de Pointes-aux-Trembles, sachant que potentiellement un indépendantiste de moins se retrouverait à l’Assemblée nationale? Je ne comprends pas. Ses explications que j’ai entendues jusqu’à maintenant par rapport à l’honneur de continuer l’héritage de la famille Léger dans Pointe-aux-Trembles peuvent être perçues comme louables, mais sans plus. Nous d’avons pas d’autres choix que de laisser le bénéfice du doute à M. Aussant, mais personnellement, je trouve que ça ressemble un peu trop à de l’opportunisme. L’opportunisme de se présenter dans un château fort électoral à tout prix (le prix ici étant Me Laporte). En tant que militant indépendantiste, je trouve cela extrêmement dommage. Même si les chances de l’emporter seraient un peu moins bonnes dans une autre circonscription, M. Aussant n’a-t-il pas tout ce qu’il faut pour quand même réussir son retour? Pourquoi est-ce toujours aussi difficile pour le mouvement indépendantiste d’avancer ensemble main dans la main? Je ne comprends pas.


En fait, il y a probablement beaucoup de choses que je ne comprends pas du militantisme et de la politique. M. Aussant, si je peux me permettre en terminant de m’adresser directement à vous, sachez que vous avez toujours été un politicien très inspirant pour moi. Sincèrement. Par contre, depuis que vous avez fait votre choix de circonscription, j’ai comme la désagréable impression que vous êtes peut-être devenu un politicien comme les autres. J’espère me tromper. J’aimerais vous dire, bien humblement, qu’il n’est pas trop tard selon moi pour remettre les pendules à l’heure, changer d’idée de façon honorable et effectuer le choix de la patrie avant tout.


Martin Vallières, citoyen indépendantiste



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3 commentaires

  • François Ricard Répondre

    7 mars 2018

    @ André Gignac


    En un système démocratique, le but premier d'un parti politique est de prendre le pouvoir afin de promouvoir le bien-être de ses membres. C'est vrai pour les partis traditionnels comme le PLQ ou la CAQ. Ces partis ne visent nullement à apporter des changements sociaux profonds .


    Par contre, le PQ, s'il veut apporter démocratiquement des changements sociaux, doit d'abord prendre le pouvoir pour atteindre son objectif ultime: un changement profond de la société et non pas le seul bien-être de ses membres. C'est un état de choses beaucoup plus complexe et bien plus difficile à gérer que le parti traditionnel.Il exige de ses membres un altruisme absent des partis traditionnels.


    Plusieurs indépendantistes aimeraient un parti uniquement axé sur l'indépendance. Ce serait alors un parti voué à ne jamais prendre le pouvoir. Un parti ainsi émasculé, à la longue, s'étiolerait lentement jusqu'à disparaître.


    Et pourquoi M. Laporte fait-il la vie dure au PQ? Pourquoi n'a-t-il pas consulté les instances du parti avant de poser sa candidature? Pourquoi mettre le parti devant un fait accompli? Par solidarité?


  • André Gignac Répondre

    6 mars 2018

    Monsieur Vallières



    Voici la question que je me pose depuis quelques jours: pourquoi la direction du PQ et du Bloc fait-elle la vie si dûre aux candidats vraiment dédiés à la cause indépendantiste comme Maxime Laporte, Martine Ouellette et dans un passé tout récent, Mario Beaulieu, un grand défenseur de la langue française au Québec de même que M. Laporte ??? Et lorsque M. Péladeau s'est présenté à la course de la chefferie du PQ, il y a une couple d'années, vous rappelez-vous de Lisée qui lui a rendu la vie difficile  au sujet du supposé conflit d'intérêt avec  ses médias qu'il aurait pu susciter?



    Il y a longtemps que je doute que le PQ et le BQ soient vraiment deux partis indépendantistes. Comme éteignoirs de la cause, ils sont vraiment des spécialistes. Je ne sens aucune passion de leur part pour l'indépendance du Québec; pas surprenant que leurs cotes soient si basses dans la population québécoise. 



    André Gignac 6/3/18


  • François Ricard Répondre

    3 mars 2018

    M. Laporte a-t-il consulté les instances nationales du parti avant de poser sa candidature dans PAT?


    M. Laporte a-t-il au moins consulté les instances locales du PQ avant de poser sa candidature dans PAT?


    Selon les rumeurs, il semble bien qu'il ne l'a pas fait.Par oubli? Par calcul?


    Pour le bon fonctionnement d'un parti politique, il faut qu'il existe une forte cohésion entre tous ses membres. C'est un travail d'équipe.Le plus brillant tribun ne sera d'aucune utilité s'il tient des discours contraires aux objectifs poursuivis par l'organisme.Au contraire, il devient alors une force négative.


    Mme Rouleau sera la candidate de la CAQ dans PAT.Pour lui faire face, possiblement que Jean-Martin Aussant sera un bien meilleur candidat que  Maxime Laporte.La décision appartient aux membres.