Pour concurrencer la NHL et Gary Bettman

La nouvelle Ligue internationale de Hockey

Chronique de Gilles Verrier

Derrière la hâte à mettre à l’abri le projet d’entente entre la ville de Québec et Péladeau pour le soustraire à toute contestation citoyenne devant les tribunaux, il y a aussi la hâte de tout ce beau monde et de l’État du Québec (par ses représentants) à se plier aux exigences de la NHL (Gary Bettman).
Michel Dion écrivait dans son article :
http://www.vigile.net/Tentative-de-putch-ou-sabotage
«Le temps semblait presser, car aussi, de sérieuses rumeurs couraient à l’effet que PKP était sur le point de signer un club pour Québec, mais le projet d’amphithéâtre devait être assuré et bétonné pour que la LNH accepte. Voilà qui expliquerait pourquoi nos politiciens se sont impliqués…»
«Assuré et bétonné» pour qui ? Pour Gary Bettman.
La NHL est une machine à pomper du fric québécois aux États-Unis et un outil efficace de «dénationalisation» du Québec. Anglais mur à mur à l’intérieur et peu de cas, voire aucun cas du caractère national et français du Québec.
On comprend qu’un parti fédéraliste comme le PLQ ne soit d’aucune sensibilité à ces considérations mais que le PQ emboîte le pas illustre à quel point ce parti est conformiste et n’opère plus désormais que dans une dynamique d’alternance du pouvoir. Les esprits indépendants conservent néanmoins le loisir d’aller au fond des choses et de poser la bonne question : Y a-t-il possibilité de satisfaire l’engouement des Québécois pour le hockey sans que l’État du Québec s’humilie devant Bettman ? Puisque l’État du Québec se fait forcer la main, pourquoi ne prend-il pas l’initiative car, au bout du compte, c’est l’argent des contribuables qui est mis à risque ?
Je ne suis pas spécialiste en hockey et en organisations sportives, mais je verrais très bien que soient considérées d’autres solutions. Une saine concurrence dans la machine à fric du sport professionnel ne ferait que donner plus de choix aux amateurs.
Je verrais bien que l’État du Québec (ou une société d’État) prenne l’initiative d’une souscription nationale et d’une contribution directe pour les infrastructures et la mise sur pied d’une Ligne internationale de hockey complètement nouvelle, dont le siège social serait à Québec.
Cette ligue pourrait être formée d’abord d’une équipe du Québec, jouant alternativement à Montréal et à Québec, favorisant ainsi l’émergence d’une nouvelle fraternité entre ces deux joyaux du Québec. Les autres équipes pourraient être : la Russie, la Suède, la France, le Canada et les Etats-Unis, pour un total de six équipes.
Je ne sais pas grand-chose du hockey mais je soupçonne qu’il y aurait beaucoup d’opposition de ceux qui profitent de la manne que constitue le règne sans partage de la NHL. Réaliste, il faudrait être prêt à subir toutes les pressions et le dénigrement de la petite dictature en place, on nous dirait d’abord que ce n’est pas viable et toute la presse le répéterait. Bref une grosse bataille. Ce ne serait donc pas facile, car si Bettman a une telle influence qu’il peut faire bouger Labeaume, Péladeau et l’État du Québec au grand complet, on peut imaginer que la concurrence (théoriquement souhaitée en régime capitaliste !) il se chargerait d’en prévenir l’apparition, en prévenant d’abord que le discours public explore toute autre solution, selon la ligne habituelle que : «there is no alternative». Bref, toute autre solution n’est pas une option car l’État s'est mis à la disposition des puissances de l’argent. À moins…
En contrepartie, on peut s’imaginer aisément qu’il y aurait bien des Québécois prêts à soutenir un projet si emballant et audacieux, un projet qui pourrait s’inscrire parfaitement dans l’objectif de plusieurs de mettre le Québec sur la carte du monde. Voilà une des initiatives possibles de la future gouvernance souverainiste… qui a toutes les chances de demeurer chimérique.
Gilles Verrier

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Entrepreneur à la retraite, intellectuel à force de curiosité et autodidacte. Je tiens de mon père un intérêt précoce pour les affaires publiques. Partenaire de Vigile avec Bernard Frappier pour initier à contre-courant la relance d'un souverainisme ambitieux, peu après le référendum de 1995. On peut communiquer avec moi et commenter mon blogue : http://gilles-verrier.blogspot.ca





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    11 juin 2011

    100% d'accord.
    Une belle occasion de se prouver que c'est bien "fini le niaisage" ! :-)