Le nombre d’étudiants en médecine qui ne s’inscrivent pas en médecine familiale continue de s’accroître d’année en année. À titre d’exemple, au Québec, 65 postes de résidents en médecine familiale sont demeurés vacants au terme du deuxième tour de jumelage du CaRMS, l’organisme pancanadien chargé de l’opération.
Mais quelles sont les raisons qui expliquent cette désertion de la médecine familiale? Parmi celles-ci, les principaux intervenants évoquent, notamment, le fait que la profession n’est plus attractive, un phénomène dû au fait que les étudiants en médecine ont beaucoup de stages en spécialités et que la majorité des professeurs dans les universités sont des spécialistes, alors qu’il faudrait exposer davantage les étudiants à la médecine familiale. Certains intervenants évoquent la charge de travail du médecin de famille qui ne cesse d’augmenter. Enfin, la pression politique est plus grande pour les médecins de famille que pour les spécialistes sans compter que le salaire est moins élevé que chez les spécialistes
Mais quelles sont les solutions? L’entente de principe conclue récemment avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) semble ouvrir un peu de lumière au bout du tunnel. En vertu de cette entente, 500 000 patients inscrits au guichet d’accès au médecin de famille GAMF auront accès, d’ici mars 2023, à un groupe de médecins de famille. Pour chaque consultation médicale, ceux-ci devront suivre le chemin du guichet d’accès à la première ligne (GAP) où une infirmière au triage déterminera vers quel professionnel les diriger.
Dans un «contexte de pénurie» de médecins, le président de la (FMOQ), le Dr Marc-André Amyot, pense que cette façon de faire est la bonne. Les médecins doivent être utilisés lorsque leur expertise est requise. «Dans un monde idéal, nous, on souhaiterait que même les patients inscrits à un médecin de famille puissent passer par le GAP ou par une forme de triage pour les orienter vers le bon professionnel, dégager davantage de plages pour essayer d’en offrir le plus possible à la population, Est-ce que dans le personnel des GMF, une infirmière pourrait faire ce triage ? Peut-être que des GMF aimeraient implanter ça pour leur clientèle», plaide le Dr Amyot.
À mon humble avis, cette proposition a tout au moins le mérite de mettre à profit tous les professionnels de la santé, dépendamment du type de problème de santé du patient, et, par le fait même, de permettre aux omnipraticiens de rencontrer davantage de patients...En bref, une voie qui m’apparaît pertinente et, qui sait, pourrait sourire aux étudiants en médecine!
Henri Marineau, Québec
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