La loi 21 sur la laïcité de l’État, présentement devant la Cour supérieure, a reçu un appui de taille récemment en la personne de l’éminent juriste, constitutionnaliste et ancien ministre libéral Benoît Pelletier. Les tribunaux canadiens ont reconnu, a-t-il fait valoir, qu’un contexte particulier à la nation québécoise l’a conduite à fonder un État voulu « neutre en matière religieuse ». Le Québec est une « société distincte », insiste M. Pelletier, et la loi 21 reflète cette dimension et la rend même plus officielle.
Et, qui plus est, reconnaître ce fait serait profondément « fédéraliste », au sens fort du terme, a expliqué Pelletier au tribunal. Car une fédération a pour idéal « l’unité dans la diversité » et est fondée sur la tolérance pour des conceptions diverses, la laïcité à la québécoise diffèrant de la conception qui a généralement cours dans le reste du Canada.
Enfin, Benoît Pelletier allègue que les dispositions de dérogation sont courantes dans les « fédérations multinationales ». Celle qui se trouve dans la Charte canadienne permet ni plus ni moins « aux provinces de préserver leur identité dans des matières qui leur sont d’une importance fondamentale ».
Quel que soit le verdict du juge Marc-André Blanchard, il m’apparaît écrit dans le ciel que sa décision effritera les convictions d’une partie de l’opinion publique au Québec et que ce différend se retrouvera à n’en pas douter devant la Cour suprême du Canada.
La DPJ à nouveau mise en cause
C’est un cri de désespoir sur un fond de colère qu’Émilie Arsenault, la mère des deux enfants de 5 ans et de 2 ans assassinés par leur père, Michaël Chicoine, à Wendake le mois dernier, a lancé devant les médias le 15 novembre.
« Je suis en colère contre notre Québec qui se dit doté d’un système de protection à l’enfance. Moi, quand j’ai fait appel à la DPJ pour protéger mes propres enfants, il était où ce système de protection-là ? Pourquoi on ne m’a pas entendue ? Pourquoi tous les signalements pour mes amours n’ont pas été reconnus malgré tout notre bon vouloir ? »
Et oui, en fait, pourquoi la DPJ n’a-t-elle pas entendu l’appel à l’aide de la mère des deux malheureuses petites victimes? Où est le maillon manquant dans la chaîne de communication? Jusqu’à quand des parents effondrés par la douleur devront-ils jouer dans ce scénario horrible?
« Quand on décide de porter plainte, ce n’est pas deux mois plus tard que la police doit nous téléphoner pour faire le suivi. La violence, ça ne prend pas de congé, elle est à nos portes 24 heures sur 24, 365 jours par année », lance Émilie Arsenault… Un autre cri d’alarme dans le désert?
Henri Marineau, Québec
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