La guerre contre l’excellence scolaire

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L'utopie égalitariste contre l'école

La proposition vient de Québec solidaire : si jamais le parti de la gauche radicale gagne les élections (ne nous attardons pas exagérément sur ce scénario loufoque), il coupera le financement des écoles privées.


Inévitablement, les frais de scolarité pour les fréquenter deviendront prohibitifs. Cela rendra l’école privée inaccessible aux classes moyennes. Elle deviendra un privilège de riches, et même, de très riches. Et la prétendue ségrégation sociale que dénoncent les ennemis du privé deviendra alors réalité.


Privé


Il y aura, d’un côté, une population privilégiée cultivant l’entre-soi et, de l’autre, tous ceux qui n’ont pas les moyens de rejoindre les établissements pratiquement réservés à l’élite.


C’est une mauvaise idée. Une très mauvaise idée. On le sait, le gouvernement n’assume qu’une partie des coûts liés à l’école privée. Les parents s’occupent du reste.


Si on rapatrie les élèves du privé vers le public, le gouvernement devra les prendre entièrement à sa charge. Il n’en a tout simplement pas les moyens. Cette proposition ne passe pas le test du réalisme financier le plus élémentaire.


Mais l’essentiel n’est pas là. Ce qui doit nous intéresser, c’est ce que révèle l’acharnement d’une certaine gauche contre l’école privée, et plus largement, contre la liberté scolaire.


Car cette charge contre le privé est indissociable de l’attaque contre les classes d’excellence et autres programmes spéciaux réservés aux doués. Ce qui obsède la gauche pédagogique, c’est l’égalitarisme.


Au fond d’elle-même, elle voudrait utiliser l’école comme une machine pour fabriquer de force de l’égalité sociale, même si ce n’est pas sa mission.


Le système public d’éducation n’a rien d’un chef d’œuvre.


Des écoles moisies à la violence subie par les enseignants, de la pesanteur administrative du ministère à la tyrannie des sciences de l’éducation, avec ses pseudo-pédagogues qui jargonnent du haut d’un faux savoir, de l’intégration des élèves à problèmes aux classes ordinaires à la crise généralisée de la discipline, il y a de bonnes raisons de vouloir une porte de sortie du système.


C’est ce que permet l’école privée.


Du moins, c’est ce qu’elle permet théoriquement, car souvent, loin de tenir ses promesses, elle cède aux mêmes lubies que le système public.


Attaquer l’école privée, c’est s’en prendre au canot de sauvetage de bien des parents qui ne veulent pas sacrifier leurs enfants à un système dysfonctionnel.


Il y a derrière l’attachement à l’école privée un rêve inavoué : celui de retrouver l’école traditionnelle.


Tradition


Une école du vouvoiement, qui restaure un rapport d’autorité naturel et nécessaire entre le maître et l’élève.


Une école en uniforme, même, qui ne se laisse pas contaminer par le marché et la névrose publicitaires.


Une école de la rigueur qui incite moins l’étudiant à revendiquer ses droits qu’à accomplir son devoir.


Une école du savoir, qui enseigne le français, l’histoire, la géographie, et qui donne à celui qui la fréquente une solide culture générale, pas trop contaminée par les innombrables niaiseries à la mode comme la théorie du genre.


Une école qui soit encore une école, finalement.