Si les internationalistes devaient arriver à leurs fins dans le monde et que les futurs historiens devaient écrire l’analyse de leur parcours dans une perspective globaliste de la nation américaine défunte, ils diraient probablement, simplement, que notre effondrement a été provoqué par notre propre incompétence, que nous étions notre propre pire ennemi. Oui, ils traiteraient l’Amérique comme un cliché. Ils laisseraient bien sûr de côté les influences destructrices et les catastrophes préfabriquées des élitistes, qui ne feraient que compliquer le récit.
Mon espoir est que nous pouvons prouver que ces futurs historiens n’auront pas l’occasion d’exister. Mon travail a toujours été conçu pour aider à m’assurer que la résistance se développe, mais aussi qu’elle avance de la façon la plus intelligente possible.
Comme j’écris ces mots, le marché boursier de la Chine s’est rétracté fortement de 7% et a été suspendu par les autorités chinoises, qui sont une fois de plus intervenues de manière unilatérale pour endiguer le flot. Les marchés américains sont rapidement devenus baissiers. Le pétrole est en chute libre.
Les relations entre l’Arabie saoudite et l’Iran ont tourné au vinaigre, avec des manifestants iraniens envahissant l’ambassade d’Arabie saoudite et les deux côtés jurant vengeance. Beaucoup d’Américains ne s’en soucient guère, parce qu’ils pensent que cela n’a rien à voir avec eux. Ils ne réalisent pas que l’Arabie saoudite a déjà évoqué publiquement un décrochage du dollar américain, mettant ainsi fin à la longue relation qui dure depuis des décennies entre le billet vert et le pétrole. L’événement iranien et les liens entre les États-Unis et les deux nations rendent la chute du statut du pétro-dollar plus probable à court terme. Avec les États-Unis au milieu, on nous demandera de prendre parti. Je crois que le gouvernement américain ne prendra PAS parti pour un côté, et cela devrait encourager une réponse furieuse de l’Arabie saoudite (un décrochage du taux de change).
L’administration Obama a simplement fait des annonces préliminaires sur de nouvelles mesures de contrôle des armes à feu par décret. Ces annonces ont été plutôt légères sur les détails et lourdes en larmes de crocodile. Leur imprécision est à l’évidence délibérée. Les évaluations psychologiques, redéfinissant qui est un courtier légal en armes à feu, en étendant la vérification des antécédents ; l’ensemble de ces mesures pourrait largement être interprété pour leur faire dire à peu près n’importe quoi. Nous en saurons probablement plus ces prochaines semaines.
Et dans l’Oregon, ce week-end, Ammon Bundy et ses amis ont attiré des centaines de manifestants sous de faux prétextes en utilisant la tragédie de la famille Hammond comme un cheval de Troie, pour lancer ensuite une prise de contrôle des bâtiments fédéraux qui n’ont pas de valeur stratégique ou symbolique, se bloquant eux-mêmes dans une position statique [Sun Tzu n’aurait pas dit mieux, NdT] et proclamant être le fer de lance dans la lutte contre le gouvernement corrompu. Dans l’intervalle, quiconque remet en question la validité de cette idée ou la logique derrière ce plan est immédiatement qualifié de lâche et de guerrier de clavier par leurs partisans. Les arguments émotionnels manipulateurs abondent car il n’y a pas d’arguments rationnels tactiques valables, et cela me fait dire que le plan était condamné avant qu’il soit mis en œuvre.
Comme je l’ai écrit dans mon article La rébellion de l’Oregon, un plan terrible dans lequel nous pourrions être coincés, certaines personnes (pas beaucoup mais certaines) dans le mouvement de la liberté réclament désespérément un combat et elles ne se soucient pas de savoir si les circonstances s’y prêtent ou pas. Elles ne se soucient que de se lancer.
J’ai ouvertement soutenu et aidé les efforts au Bundy Ranch, parce que les éleveurs défendaient leur maison d’une agression fédérale claire. Les fédéraux étaient les envahisseurs directs dans ce scénario. En Oregon, les manifestants sont perçus comme des envahisseurs, pas des défenseurs – et tout cela, lancé au nom de la famille Hammond, qui leur a demandé de ne PAS créer artificiellement de rébellion. Les deux scénarios sont totalement opposés, et celui de l’Oregon se terminera d’une manière très différente.
Je voudrais seulement noter que les Pères fondateurs ont été assez intelligents pour éviter délibérément de se laisser piéger dans des positions statiques sur des terres qui n’avaient aucune importance stratégique ou symbolique, tout en invitant les Britanniques à venir les chercher. Encore une fois, il y a de bonnes et de mauvaises façons de lutter contre la tyrannie. Être simplement prêt à se battre ne suffit pas.
Maintenant, si des Américains se mettent à créer des situations de rébellion qui pourraient nous entraîner dans une guerre civile, ils devraient le faire autour des mesures de contrôle des armes à feu draconiennes telles que l’utilisation de listes de surveillance du gouvernement parmi les motifs de déni du deuxième amendement [qui garantit à tout citoyen américain le droit de porter des armes, NdT], plutôt que d’utiliser une famille qui ne veut pas de soutien armé préalable comme moyen d’arriver à ses fins.
Gardez à l’esprit que les listes de surveillance sont tout à fait arbitraires. Il n’y a pas de procédure régulière impliquée à quelque niveau que ce soit. Cela signifie que vous ou moi pourrions aller dans un magasin d’armes un jour et voir notre formulaire 4473 refusé parce que certains bureaucrates dans un bureau à Washington DC ont décidé que nous avions dit quelque chose qui ne leur plaisait pas et que nous appartenions à une vilaine liste. Le changement des lois sur les concessionnaires d’armes à feu pourrait être utilisé pour supprimer les ventes directes mais aussi privées d’armes à feu.
Un scénario de rébellion basé sur ces questions serait un concept beaucoup plus opérationnel que ce qui se passe dans l’Oregon.
Comme notre situation dans ce pays devient plus précaire, il va y avoir beaucoup plus de points chauds que quiconque sera en mesure d’en garder la trace. Il est inévitable que la lutte entre les éléments corrompus du gouvernement américain et les gens ordinaires va exploser. D’autres analystes et moi-même avons mis en garde les gens à ce sujet depuis des années. J’ai éduqué les gens sur leurs options de préparation et les ressources tactiques. J’ai fais la promotion des équipes de préparation communautaires dans mon travail avec les Gardiens de Serment, les Oath Keepers, en aidant à organiser de telles équipes dans ma propre région. J’ai même conçu le premier costume thermique de camouflage disponible pour les civils pour donner aux gens une demi-chance contre des armes sophistiquées. Je ne me fais pas d’illusions quant à la possibilité d’une solution pacifique. Je sais qu’il n’y a pas une telle solution à ce moment du jeu. Mais quand les combats commencent, je sais aussi que ceux qui naviguent dans la tempête intelligemment, plutôt que de laisser leurs émotions prendre le dessus, sont plus susceptibles de survivre et de réussir.
Je ne peux pas dire à quelle vitesse une crise va se développer. Mais, je peux décrire certains des nombreux pièges que vous allez croiser alors que cette tempête se lève.
Faux leadership et leadership irrationnel
Vous allez tomber sur de nombreux militants gung ho ou trop enthousiastes et même sur des politiciens qui prétendent avoir la seule et unique solution, qu’ils sont le vrai fer de lance. D’abord, si vous vous sentez obligé de chercher des dirigeants sur la simple base du fait qu’ils se sont offerts pour vous conduire, alors vous devez procéder à une introspection. Devenez votre propre chef d’abord. Et puis si vous rencontrez quelqu’un avec un excellent plan et des principes, laissez-lui le temps de parler, mais ne sautez pas à l’aveuglette dans n’importe quelle situation.
Si son plan semble mal pensé, ne le suivez pas. Si son programme tourne autour de son propre ego et d’un désir de gloire personnelle, ne le suivez pas. S’il se concentre entièrement sur l’administration Obama et ignore la complicité des dirigeants républicains, ne le suivez pas. Si tout ce dont il parle, ce sont les maux du gouvernement fédéral, mais qu’il ignore les ficelles des marionnettes qui conduisent à des banques internationales et des organisations mondialistes, ne le suivez pas. S’il refuse de permettre à ses initiatives d’être remises en question ou discutées de façon raisonnable, ne le suivez pas. S’il agit comme si ses idées étaient sacro-saintes et remet en question votre patriotisme lorsque vous ne sautez pas tout de suite dans le train en marche, ne le suivez pas. Rappelez-vous, c’est le travail de ce leader de vous convaincre de la légitimité de son plan s’il recherche votre soutien. Le fardeau de la preuve est sur lui. Il est de votre devoir de ne pas le soutenir aveuglément seulement parce que vous voulez éviter d’être traité de patriote de pacotille.
Pour résumer, si vous devez suivre quelqu’un, il faut bien le connaître d’abord et vous assurer que son plan est solide.
Les têtes brûlées et les imbéciles
J’ai découvert qu’il y a deux extrêmes très frustrants au sein du mouvement de la liberté : les personnes qui embrassent le pacifisme et qui refusent même d’envisager la possibilité d’un conflit violent et l’auto-défense, et les gens qui ont des idées délirantes et veulent devenir les prochains George Washington, et sont prêts à plonger tête baissée dans toute rébellion violente sans réfléchir parce qu’ils veulent consolider leur propre légende. Aucun de ces groupes ne semble être en mesure de traiter chaque événement avec méthode : certains événements nécessitent une approche diplomatique et certains autres nécessitent la violence.
Les pacifistes sont ennuyeux, et la plupart du temps ils se handicapent eux-mêmes dans leur manque de préparation et d’état d’esprit guerrier. Les têtes brûlées sont le vrai problème. Si vous cherchez seulement le combat, alors vous le trouverez certainement ; mais n’importe quel crétin peut déclencher un bras de fer avec les fédéraux. Il faut être capable de mener des actions qui comptent sur le long terme. Les têtes brûlées ne peuvent pas penser au-delà d’elles-mêmes et de leurs besoins immédiats. Elles sont comme les moustiques chassant stupidement pour le sang. La planification stratégique est impossible pour ces gens et ils vont détruire leurs alliés au cours de leurs activités.
Je déteste dire ça, mais il y a une possibilité réelle que notre génération actuelle de défenseurs et de combattants de la liberté ne puisse pas vivre pour voir l’avenir que nous travaillons à construire. Ce monde meilleur fondé sur la liberté, l’individualisme et la communauté volontaire est quelque chose où nos enfants vont prospérer, pas nous. Si vous ne combattez pas avec une stratégie à long terme à l’esprit, alors vous avez manqué totalement la cible.
Les factions et les tribus
Dans les situations de crise, les êtres humains ont tendance à devenir plus tribaux dans leurs associations afin de survivre, et ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose. Je préfère vivre dans un monde tribal que sous un gouvernement corrompu centralisé ou un gouvernement mondial, quoi qu’il arrive. Cela dit, si une tribu ou faction ne respecte pas les droits de l’individu ou utilise la violence, sans qu’il y ait provocation pour atteindre ses objectifs, alors elle ne vaut pas mieux que toute autre tyrannie. Il ne faut jamais échanger sa sécurité pour la tyrannie quelles que soient les difficultés à venir.
L’avantage est que les tyrans de petites tribus sont plus faciles à traiter que les tyrans de grandes nations. Ils ne sont, pas plus que quiconque, à l’épreuve des balles, et ils ne disposent pas des ressources nécessaires pour prévenir des représailles s’ils blessent les mauvaises personnes.
Attendez-vous à ce que des familles, des quartiers, des villes, des églises, des gangs et des groupes d’activistes se rassemblent comme un moyen pour assurer leur sécurité. Si vous ne possédez pas déjà des amis et de la famille en accord avec votre façon de penser, vous serez isolé, rendant votre survie beaucoup plus difficile si une crise survient.
Les gouvernements ne vont pas disparaître
Je ne trouve que très peu de scénarios à travers l’Histoire dans lesquels une crise ou un effondrement ont immédiatement été suivis par la chute du gouvernement au pouvoir. Généralement, le gouvernement se transforme plutôt en autre chose, quelque chose de plus dangereux. En fait, la crise est souvent la première excuse utilisée par des fonctionnaires corrompus pour exercer un plus grand contrôle sur la population. Cela agit comme un catalyseur pour davantage de rébellion qui justifie à son tour la tyrannie du gouvernement.
Cela signifie-t-il que les gens ne devraient pas se rebeller contre la tyrannie ? Non, cela signifie que nous devons nous battre intelligemment et conserver la supériorité morale à tout moment. Nous devons agir d’une manière qui expose la véritable nature du gouvernement corrompu plutôt que de lui donner plus de munitions pour nous abattre sous l’œil du public. Par dessus tout, si nous nous battons, nous devons nous battre pour gagner. Cela signifie ne pas rechercher délibérément un Fort Alamo. Les martyrs sont finalement inutiles dans ce genre de guerre, parce que si nous perdons, personne ne se souviendra de nous de toute façon. Les chercheurs de gloire et les prophètes autoproclamés ne font que conduire les gens à la catastrophe.
Développez un état d’esprit tactique parce que l’avenir exigera des esprits tactiques. Maintenez vos principes, peu importe les menaces à venir. Conservez votre humanité. Mais aussi, quand le combat commence, luttez avec l’intention de vaincre. Choisissez votre terrain à bon escient.
Brandon Smith
Traduit par Hervé, vérifié par Ludovic, relu par Literato pour le Saker Francophone
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