Dans les colonnes du JDD, la députée insoumise Clémentine Autain reproche au président de la République de mener une «diplomatie guerrière», adossée à un «néolibéralisme forcené» et dépendante de la puissance américaine et de l'OTAN.
Dans une tribune parue dans le Journal du dimanche (JDD) du 6 mai, Clémentine Autain a tenu des propos cinglants à l'égard des choix du président de la République en matière de politique étrangère.
La députée insoumise de Seine Saint-Denis déplore, en particulier, «une diplomatie [française] plus dépendante que jamais» de Washington et de l'Alliance atlantique. Elle fustige ainsi, sans prendre de gants, «l'appartenance pleine et entière» de la France à l’OTAN, «organisation obsolète» qui, selon elle, entraîne Paris «dans une spirale de provocations et d’intimidations à l’encontre de tout "ennemi" des Etats-Unis, au mépris de la stabilité du monde». Pour illustrer ses propos, l'élue de la Nation invoque la récente visite d'Etat d'Emmanuel Macron à Washington : «[Cette visite] a levé le voile sur [sa] véritable doctrine internationale : la promotion d’un atlantisme décomplexé», analyse-t-elle.
Autre rencontre diplomatique mal digérée par Clémentine Autain : l'accueil à Paris du prince héritier et de facto dirigeant saoudien, Mohammed Ben Salmane. Elle regrette à ce sujet une «réception en grande pompe», malgré le rôle joué par Riyad dans la guerre contre les rebelles houthis au Yémen – guerre ayant provoqué la pire crise humanitaire mondiale actuelle, selon l'ONU.
Alors que l'Arabie saoudite reste un client de la France en matière d'armements, la députée fustige la «diplomatie du Rafale».
Enfin, mettant en parallèle cette visite officielle avec la procédure de retrait de la Légion d'honneur du président syrien Bachar el-Assad, engagée mi-avril par Paris, Clémentine Autain déplore une «situation paradoxale [résultant d'une] diplomatie guerrière, adossée à un néolibéralisme forcené». En d'autres termes, fait-elle valoir, la France accuse les autorités syriennes de manquer au respect des droits de l'Homme tout en entretenant des relations privilégiées avec Riyad.
Le parti auquel appartient la députée, La France insoumise (LFI), avait récemment vigoureusement dénoncé un élément de la politique étrangère d'Emmanuel Macron. Les députés LFI, de même que ceux des Républicains (LR) et du Front national (FN), avaient reproché au président sa décision de frapper la Syrie aux côtés de Washington et Londres.