La folie des glandeurs

sans l’appui de ceux qui ont parti le bal de l’indépendance, la nouvelle (et sans doute dernière) génération d’indépendantistes se cassera les dents

Tribune libre 2008

Lors de la soirée organisée par l’Action nationale pour célébrer ses 90 ans, M. Jacques Parizeau soulevait les questions suivantes :
« Est-ce que la souveraineté du Québec est le projet d’une génération ? Est-ce que ce projet va disparaître avec cette génération ? On le dit souvent ! Je ne le crois pas. Je pense, par ailleurs, qu’une génération a joué un rôle absolument essentiel, immense, pour développer l’idée et l’objectif de la souveraineté chez les Québécois. Cette génération est en train de passer, de disparaître. Une nouvelle façon de voir la souveraineté apparaît maintenant dans un contexte complètement différent, dans un cadre politique qui n’a plus beaucoup de rapport avec celui que nous avons connu à nos commencements. Des figures nouvelles apparaissent pour poursuivre le cheminent vers cet objectif. »
Pourtant, c’est en ces termes qu’il concluait cette conférence du 26 octobre 2007 :
« Il faut maintenant compter sur une nouvelle génération et cesser de compter sur des septuagénaires malcommodes ! »
D’une part, M. Parizeau affirme que la souveraineté du Québec ne lui apparaît pas être le projet d’une génération et, d’autre part, l’ancien Premier ministre estime qu’une nouvelle génération doit prendre le relais et ne plus compter sur la précédente. Ce désengagement des initiateurs du projet, qui estiment avoir fait leur part et jouissent d’une retraite bien méritée, tend à renfoncer l’idée que ceux-ci l’emporteront dans la tombe comme un secret bien gardé.
Ainsi, beaucoup de ceux que les Québécois considèrent comme les figures marquantes du mouvement souverainiste semblent se satisfaire de ce qu’ils ont accompli, après tout, quarante ans de lutte, ce n’est pas rien. Ils sont fatigués. Ils possèdent, pour la plupart, à la suite d’une belle carrière, un coussin bien garni qui les autorise à profiter de la vie qui est, malgré tout, si belle. Ils coulent des jours aussi tranquilles que leur conscience. Ils ont essayé. Il faut dire que sans l’appui du Parti québécois, cette erreur historique à laquelle ils demeurent malgré tout attachés, l’indépendance du Québec paraît plutôt ringarde. Il vaut mieux s’en tenir loin et se contenter d’être indépendantiste dans sa tête.
Mais, sans l’appui de ceux qui ont parti le bal de l’indépendance, la nouvelle (et sans doute dernière) génération d’indépendantistes se cassera les dents.
L’indépendance du Québec n’est pas le lot d’une génération mais d’un peuple. Les septuagénaires malcommodes en font, eux aussi, partie. Nous les invitons à joindre les rangs du Parti indépendantiste afin que, de leurs efforts conjugués aux nôtres, résultent la victoire.
« L’indépendance du Québec n’a jamais été aussi nécessaire qu’aujourd’hui ! » (Jacques Parizeau)

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Caroline Moreno476 articles

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Château de banlieue

Mieux vaut en rire que d'en pleurer !


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5 commentaires

  • Lionel Lemay Répondre

    30 juillet 2008

    En réponse à M Gilles Bousquet.
    1 - Pourquoi sous la bannière du P.I.? Parce que je parlais des candidats des autres partis, ceux-là qui siègent déjà à l'Assemblée Nationale avec plein d'expérience, qui voudraient faire du Québec un vrai pays mais qui ont les mains liées par les dirigeants de leurs partis respectifs. Ces gens-là sont déjà connus et populaires dans leurs comtés puisqu'ils ont déjà été élus. Le P.I. n'est pas encore connu à travers la Province mais il demeure la seule alternative pour ceux qui ne peuvent réaliser leur rêve à l'intérieur de leur organisation. Les vrais électeurs et militants souverainistes, autonomistes, ou indépendantistes seraient solidaires de leurs représentants.
    2 - Pourquoi commencer par faire l'indépendance et ensuite négocier..? La réponse est simple; le Canada ne nous donnera jamais plus de pouvoirs que nous n'en avons maintenant. Il continueara en nous en enlever peu à peu grâce à son pouvoir de dépenser dans toutes les compétences qui nous étaient supposément exclusives avant 1982. Nos lois protégeant le français, notre langue nationale, de même que les lois sur l'éducation sont continuellement charcutées par la Cour Suprême du Canada. C'est rêver en couleur que de continuer à prétendre qu'Ottawa va nous donner tout ce que nous voulons si nous acceptons de demeurer une province canadienne. Il ne nous donnera rien de plus qu'il ne donne aux autres provinces anglaises.
    3 - Vous visez une "bonne amélioration de la souveraineté du Québec qui pourrait se rapprocher d'une confédération". Par quel procédé magique allons nous améliorer une souveraineté (autorité suprême) que nous n'avons pas? Vu qu'une confédération est une union d'états indépendants, il faut commencer par le commencement, devenir indépendant pour pouvoir s'unir avec d'autres états. Croyez-vous sincèrement que le Canada changerait la Constitution du Canada de la présente fédération centralisée en confédération où toutes les provinces deviendraient des états souverainistes?
    4 - Vous avez peur de traumatiser le ROC qui pourrait ensuite nous boycotter. De plus, vous posez encore des questions au sujet de la monnaie alors que M. Parizeau avait résolu le problême. Dans un article récent, vous dites qu'il ne faut pas faire peur au monde mais vous apportez les mêmes arguments que l'on entend des voix fédéralistes.
    5 - Oui, le Canada va certainement s'objecter à toute action souverainiste mais si nous avions une majorité de députés élus combinée à une majorité des votes, ce qui est possible si nous avons un seul parti de coalition opposé au parti fédéraliste, l'Assemblée Nationale aurait la légitimité voulue pour faire du Québec un état indépendant.
    Je persiste à dire que nos chefs politiques doivent se réunir pour discuter du meilleur moyen de faire du Québec un pays souverain.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 juillet 2008

    J'ai lu l,article de Parizeau qui nous dit qu'en devenant indépendant nous deviendrions un peuple riche. C'est différent de ce que vous dites madame Moréné. J,ai cru comprendre qu'une nouvelle génération entrait dans le bal avec des méthodes différentes mais que la génération antérieur n,abandonnait pas la cause pour autant. J'en suis jusqu'à la fin de ma vie et y travaille avec Jacques. Ceux qui préconisent une coalition sur la question indépendantiste ont raison, mais commençons par cesser la démolition réciproque. Une coalition n'a pas de bannière dominante à moins que certains partis le demandent. Chacun occupe l'espace électoral et le partage propertionnellement au terrain de ses députés. Le reste se négocie mais pas le pays.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    30 juillet 2008

    Madame Moreno,
    L’urgence d’unifier les voix indépendantistes se retrouve dans le commentaire de M.Lemay. Il réaffirme le besoin d’un caucus entre les différents partis. Mais ceci sous-tend toujours dans les différentes factions, la crainte de devoir baisser pavillon devant l’autre.
    Or la proposition de Gilbert Paquette élimine cette crainte. Dans sa « Nécessaire Alliance », 2008, éd. Les Intouchables, p.110, on peut lire :
    « Contrairement à la proposition de C. Bar., on ne demanderait pas aux autonomistes de devenir souverainistes, encore moins aux souverainistes de devenir autonomistes. Chaque parti ou mouvement mettrait de l’avant les avantages de sa propre position. Les arguments de part et d’autre, plutôt que de s’annuler, auraient un effet cumulatif en ce sens que les électeurs de gauche ou de droite seraient appelés, pour des raisons possiblement différentes, à appuyer la position (rapatriement ou souveraineté, détaillée dans le texte)…
    Le résultat du débat serait alors une addition plutôt qu’une soustraction. Non pas une soustraction des votes des fédéralistes stratégiques du total des appuis à la souveraineté(comme le fédé voudrait le raire lors d’un 3ième référ sur souveraineté) mais une addition des votes pour la souveraineté ET pour un rapatriement significatif des pouvoirs du Québec. Pour une fois, le débat mènerait à l’obtention d’une MAJORITÉ CLAIRE ET DÉCISIVE POUR RÉSOUDRE LA QUESTION NATIONALE. »
    La proposition Paquette se concentre sur l’alliiance PQ-ADQ, qui paraît utopique à certains, mais que l’auteur rend réalisable. À plus forte raison, l’alliance stratégique, fût-elle temporaire, entre les divers rassemblements indépendantistes, ne devrait pas être irréaliste. D’autant plus que le raisonnement est basé sur le maintien comme entités, de tous les partis si requis, puisqu’on parle d’un pool d’arguments conjoints pour éliminer sans équivoque un adversaire commun.
    De plus, M. Parizeau s'étant encore récemment montré le défenseur de la spécificité financière du Québec, il prouve qu'il ne s'est pas dé-solidarisé de la Cause. Son message était sans doute, pour les jeunes: N'attendez pas seulement après nos initiatives mais comptez toujours sur notre appui.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 juillet 2008

    À M. Lionel Lemay qui écrit : «Les candidats des vieux partis qui veulent devenir les artisans d’un Québec indépendant devraient se liguer sous la bannière du P.I. dont le but principal est de nous faire avancer vers l’indépendance qui nous permettrait de négocier, en toute liberté, une alliance économique et/ou politique avec les autres provinces du Canada.»
    Pourquoi sous la bannière du PI qui n'est même pas encore sur l'écran-radar des sondages à la place du PQ qui y est à au moins 30 % et qui siège déjà à notre Assemblée nationale avec plein d'expérience ?
    Pourquoi commencer par faire l'indépendance et ensuite, tenter de négocier avec le ROC traumatisé qui pourrait être tenté de boycotter un Québec qui viendrait juste de s'en séparer ?
    Comment faire l'indépendance pure sans proposer de lien préalable avec le ROC quand il n'y a qu'environ 40 % de Québécois qui sont prêts à accepter de voter OUI à ça ?
    Vous voulez faire l'indépendance du Québec et la monnaie, vous voulez utiliser celle du ROC ou en émettre une québécoise genre : la piastre ?
    À mon avis, faut changer un peu l'objectif et être imaginatif pour aller chercher l'accord de 60 % de Québécois avec une bonne amélioration de la souveraineté du Québec qui pourrait se rapprocher d'une CONFÉDÉRATION en enlevant plusieurs irritants et dangers d'une simple SÉPARATION qui limitent le nombre de OUI à la prochaine question référendaire sur notre avenir constitutionnel.
    Si le ROC voit arriver le Québec avec une victoire à un référendum de 50,5 % de OUI, il va se dire que ce n'est pas trop solide et refusera simplement de reconnaître la légitimité de cette consultation. Il pourrait bien tenir son propre référendum à sa façon pour renverser la chose. "Voir les mémoires de M. Chrétien".

  • Lionel Lemay Répondre

    29 juillet 2008

    Bonjour Caroline,
    Je suis un septuagénaire "non malcommode" qui a toujours appuyé le Parti Québécois depuis sa fondation mais qui a perdu patience devant l'inertie et le mutisme de ce parti depuis le départ de M. Parizeau. J'ai été un des premiers à joindre le Parti Indépendantiste, le seul dont le but principal est de faire du Québec un pays souverain.
    Il est vrai que si le vote souverainiste est divisé en 3 ou 4 partis, il sera quasi impossible d'accéder au pouvoir et enclencher le processus qui nous mènera à l'indépendance. Le vieux dicton "diviser pour régner" pourrait être inversé et se lire "s'unir pour régner". Les candidats des vieux partis qui veulent devenir les artisans d'un Québec indépendant devraient se liguer sous la bannière du P.I. dont le but principal est de nous faire avancer vers l'indépendance qui nous permettrait de négocier, en toute liberté, une alliance économique et/ou politique avec les autres provinces du Canada.
    Notre sort est entre les mains des dirigeants des partis PQ, ADQ, QS et PI. qui devraient se rencontrer pour s'unir et trouver le meilleur moyen de faire du Québec un vrai pays souverain. Il y aurait amplement de place pour tout ce beau monde à la tête de ce nouveau pays et leurs noms seraient inscrits à jamais dans l'histoire avec Jacques Cartier et Champlain.
    Lionel Lemay