Honte nationale – Risée internationale

La « diplomate » aux cabinets

S’étant disqualifiée elle-même pour le poste que Couillard vient de lui confier, Christine St-Pierre doit démissionner

Une bombe puante sur deux pattes!

Il y a des fois où, devant une situation grotesque, on reste tellement interloqué que les deux bras nous en tombent. C’est exactement la réaction que j’ai eue en apprenant la nouvelle de l’attribution du portefeuille des relations internationales à la députée libérale de L’Acadie et ancienne journaliste de Radio-Canada Christine St-Pierre, celle-là même qui, le 24 septembre dernier, avait eu la grossièreté d’envoyer ch... la première ministre Pauline Marois en plein débat à l’Assemblée Nationale.

Apparemment, pas davantage Philippe Couillard que ses conseillers ne se sont souvenus de cet événement lorsqu’est venu le temps de former le Conseil des ministres. En tout cas, c’est la grâce qu’on leur souhaite, car si tel avait été le cas et qu’ils avaient malgré tout décidé de passer outre à cet écart de conduite impardonnable pour quiconque est appelé à exercer des fonctions diplomatiques, il faudrait sérieusement s’interroger sur leur manque total de jugement et de sens de l’État.

Leur décision, en plus de forcer le rappel de ce dérapage tout aussi honteux que disgracieux de Christine St-Pierre, va exposer le Québec à la risée de toutes les chancelleries des pays qu’elle pourrait avoir à visiter dans le cadre de son mandat.

En diplomatie, une des premières choses que l’on fait, c’est se renseigner sur le curriculum des visiteurs que l’on reçoit. Un clic sur Google, et le monde entier saura que le Québec est désormais représenté par une personne vulgaire, grossière, mal engueulée, capable des pires écarts de langage aux pires moments, et dans les pires endroits où le faire.

Une bombe puante sur deux pattes !

Le premier affront est celui qui est fait à tous les Québécois. Ils méritent beaucoup mieux que d’être représentés à l’étranger par une personne au comportement aussi indigne. Le second affront est celui qui est fait aux partenaires internationaux du Québec. Ils sont en droit d’attendre que celui-ci ait suffisamment de respect pour eux pour leur envoyer ses représentants les plus dignes, et non une personne connue pour se vautrer dans un langage de ruelle.

Et je ne parle même pas du mauvais exemple pour les jeunes qui verront dans la nomination de Christine St-Pierre la confirmation qu’on peut très bien tenir les propos les plus vils et injurieux et tout de même se retrouver ministre. Félicitations pour votre beau programme, Dr Couillard. L'éducation, ça vous tient vraiment à coeur !

En fait, si Christine St-Pierre avait pour deux sous de décence, elle offrirait elle-même sa démission au premier ministre. Comme elle nous en a éloquemment administré la preuve en septembre dernier, elle n’a pas la qualité et la classe nécessaires pour occuper les fonctions qu’il lui a confiées. Quant à la décence, ne retenez pas votre souffle.

J’en profite pour vous remettre ici en ligne l’article que j’avais écrit au sujet de ce dérapage au moment où il s’est produit.

Une sale manie Libérale
Christine St-Pierre insulte Pauline Marois : « Va ch....! »
Dégage, Christine ! Dégagez, les Libéraux !

Tribune libre de Vigile
mardi 24 septembre 2013

Décidément, les esprits sont échauffés à l’Assemblée Nationale ! Christine St-Pierre, députée Libérale de L’Acadie et ci-devant ministre de la Culture et ministre d’État à la Condition féminine dans le gouvernement Charest, n’a pu retenir ses instincts les plus bas et a lancé un tonitruant « Va ch ... » à la première ministre Pauline Marois en pleine période de questions à l’Assemblée Nationale aujourd’hui.

Édifiant pour une dame ! Son ancienne collègue à Radio-Canada, Anne-Marie Dussault, distinguée jusqu’au bout des ongles, n’en revenait juste pas, pour reprendre une expression de ma fille, et parlait de « l’Affaire St-Pierre ». La honte rejaillit sur l’auguste maison et en hante désormais les couloirs. Et comme la furie a reconnu les faits sur Twitter et s’est excusée auprès de la première ministre, pas moyen de lui trouver la moindre circonstance atténuante.

Je me souviens qu’un soir d’automne il y a deux ans, alors que je ne connaissais personnellement Bernard Frappier que depuis quelques mois, j’avais jeté un coup d’oeil sur Vigile après le bulletin de nouvelles de fin de soirée pour découvrir qu’il avait sauté une coche et avait fait une manchette traitant Christine St-Pierre de « p... » pour un motif dont je ne souviens plus, mais qui devait sûrement être grave car Bernard n’était pas d’un naturel agressif.

J’avais immédiatement saisi le téléphone et appelé Bernard. « Tu ne penses pas que tu y vas pas mal fort ? », lui avais-je dit. Il était démonté. Je l’avais laissé vider sa bile, et je lui avais dit : « En tout cas, ce n’est pas un langage approprié pour Vigile. Le discours public exige retenue et dignité. Si tu ne retires pas cette manchette tout de suite, je devrai te retirer ma collaboration. » Bernard m’avait alors confié qu’un de ses fils venait de lui dire la même chose, et nous nous sommes laissés là-dessus. Quelques secondes plus tard, la manchette offensante avait disparu.

Ce soir, je suis saisi d’un doute, et je vous pose la question : Bernard avait-il raison et moi tort ?

Car ils sont jolis les Libéraux ! Excusez-moi, j’aurais dû employer le féminin. Elles sont jolies les femmes Libérales ! Oui, je dis les femmes parce que Christine St-Pierre n’est pas la première. Vous souvenez-vous de la députée libérale de Trois-Rivières, Danielle St-Amand, l’automne dernier ? Elle aussi avait perdu les pédales à l’Assemblée Nationale et avait lancé un très grossier « Va don’ ch... » à la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, en plus de la traiter de « chrisse de folle ». Elle aussi avait dû s’excuser platement.

Quand je pense qu’on disait que l’arrivée des femmes en politique allait contribuer à civiliser le débat. Certainement pas des femmes libérales, en tout cas. Jamais le débat n’est-il tombé aussi bas. Et en plus, elles sont en train de salir la cause des femmes et de donner raison aux pires des machos. Quelle honte !

Tout mouvement soucieux de la promotion des femmes devrait dénoncer ce genre de propos rapidement et vigoureusement, et se dissocier clairement de celles qui en tiennent. Compris, Julie Miville-Deschênes ?

Il faut dire que les « pauvres » sont allées à l’école de Jean Charest. Vous souvenez-vous de ce 15 juin 2005 quand Jean Charest avait traité la députée péquiste Elsie Lefebvre de « chienne ». Un modèle, ça vous forme quelqu’un ça, mon ami !

J’ai fait de la politique pendant quatre ans, j’y ai vécu des moments très difficiles à l’occasion de la campagne référendaire de 1995, aussi difficiles que ceux que les Libéraux vivent en ce moment, et jamais l’idée ne m’a-t-elle effleuré même un seul instant d’insulter mes adversaires ou de proférer des grossièretés.

De mon vivant, le premier souvenir que je garde de ce genre d'incartade, c’est celui de Pierre-Elliott Trudeau invitant les « Gars de Lapalme », les grévistes d’un sous-traitant des Postes en 1970, à « manger de la marde » .

Le second, c’est encore Trudeau. À l’occasion d’un débat aux Communes l'année suivante, il s’était adressé à un député de l’opposition en lui disant « Fuck off ! » Comme à l’époque les sensibilités langagières étaient beaucoup plus grandes qu’aujourd’hui, il avait prétendu avoir dit « Fuddle-duddle », avec la complicité des médias anglophones dont il était la coqueluche.

Tout ça pour dire qu'ils sont donc bien mal engueulés, ces Libéraux ! Car je n'ai jamais entendu que des Libéraux tenir ce genre de langage. Le mépris, c'est un genre qu'ils se donnent, ou est-ce leur naturel ? Vous êtes fiers d’eux ? Vous vous sentez bien représentés ? Vous sentez qu'ils représentent bien le Québec ?


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12 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    19 mai 2014

    Franchement rassurant de lire l'autre cote de la medaille. Un grand merci.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 avril 2014

    Commentaire envoyé sur le blogue de Jean-François Lisée
    M.Lisée
    Pas quatre ans, mais bien quatre ans et demi de pouvoir que se targuent les nouveaux ministres libéraux pour nous narguer un peu plus; ça promet d’être long!
    Sauf que pour le parti québécois qui nous promet de faire la souveraineté du Québec, comment se fait-il que lors de la dernière élection , pratiquement aucune intervention n’a été soulevé contre le pouvoir dévastateur exercé à Ottawa par un parti conservateur qui n’a pas plus de 12% d’appuie des québécois avec seulement cinq députés laquais d’élus?
    Commencez immédiatement à nommer des représentants au parti québécois qui vont dire haut et fort que le parti québécois s’oppose à la politique étrangère canadienne, aux contrats d’achat de matériel militaire, aux coupures à l’assurance-emploi et à Radio-Canada, enfin presque tout ce que qui vient d'Ottawa.
    A moins que vous préfèreriez laisser tout le plancher au NPD ou à un hypothétique retour du bloc québécois; les petites chicanes de statistiques financières de budget à la petite semaine entre le P.Q, libéraux et la CAC lors des débats des chefs sont à des années lumières de faire vibrer la fibre nationaliste de la classe ouvrière.
    P.S. Je n’ai pas mentionné Québec-Solidaire, c’était volontaire.
    http://jflisee.org/nettoyage-identitaire-a-quebec/?utm_source=Les+abonn%C3%A9s+du+blogue&utm_campaign=6b61c95239-RSS_EMAIL_CAMPAIGN_JFLISEE&utm_medium=email&utm_term=0_86e7a92849-6b61c95239-29497241

  • Archives de Vigile Répondre

    26 avril 2014

    Son apostrophe indique qu'elle a de l'aisance en cabinet.LOL

  • Archives de Vigile Répondre

    26 avril 2014

    "...suffisamment de respect pour eux pour leur envoyer ses représentants les plus dignes, et non une personne connue pour se vautrer dans un langage de ruelle."
    Ils sauront bien l'accueillir si elle se dit atteinte du syndrome de La Tourette.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 avril 2014

    Commission Charbonneau
    L'ancien DG de la SQ et sous-ministre du MTQ tente de justifier son inaction
    Ancien directeur-général de la Sûreté du Québec (SQ) et sous-ministre au ministère des Transports (MTQ), Florent Gagné.
    Maintenant, on comprend pourquoi Philippe Couillard a nommé Robert Poëti, un ex-agent de la sureté du Québec comme ministre des transports...
    Le PLQ plongé dans l’embarras
    L’UPAC enquête sur un système de financement occulte du parti en échange de contrats publics.
    http://www.ledevoir.com/politique/quebec/391643/le-plq-plonge-dans-l-embarras

  • Archives de Vigile Répondre

    25 avril 2014

    J'ai souvent mentionné que la plupart du temps, et croyez que j'en suis peiné, nos décideurs politiques et économiques sont ceux-là mêmes qu'on ne pouvait sentir sur les bancs d'école au secondaire et au cegep: les suffisants, les fendants, les prétentieux et autres baveux du genre.
    J'ai toujours cru qu'on serait mieux représenté au gouvernement par les humbles et les sages.
    Ce n'est pas demain la veille évidemment.
    De plus, ceux qui nous disaient quand j'étais plus jeune que s'il y avait plus de femmes en politique, la politique serait plus humaine etc... eh bien, ils étaient dans le champ pas à peu près.
    Il n'y a jamais eu autant de femmes en politique au Québec et regardez comment sont traités les citoyens les plus fragiles de la société, chômeurs, assistés sociaux, personnes âgées, personnes malades etc...
    On effectue des coupures sur les maigres ressources de ces personnes et on engraisse les amis du gouvernement.
    Ça fait-y assez dur?

  • Archives de Vigile Répondre

    25 avril 2014

    C’est assurément du mépris entre des gens défendant des systèmes de valeurs opposées. Certains pour la justice et l’équité, d’autres pour le libre marché sauvage complètement dérégulé.
    Je ne sais pas pourquoi on parle de « libéral » sous Jean Charest, car son jupon conservateur était tellement évident! Là est toute l’imposture dont on ne parle pas assez : Jean Charest sous les libéraux a toujours été à mon sens un conservateur plus que n’importe quoi d’autre, et ses associés n’ont rien vu, ce qui est pire encore!

  • Archives de Vigile Répondre

    25 avril 2014

    Le scrutin l'aura voulu, Ils sont de retour :

  • Archives de Vigile Répondre

    24 avril 2014

    Et encore Kathleen Weil, ministre de l'Immigration, de la diversité et de l'inclusion, c'est quoi cette folie là? On marche sur la tête! Mme s'oppose à tout ce qui fait l'identité québécoise. Elle est issue d'une communauté qui ne montre aucune véritable intégration à la société québécoise. Jeremy Searle, le conseiller issu de sa communauté qui a réclamé l'éradication des souverainistes québécois, est-il une personne qui se réjouit de la nomination de Kathleen Weil au poste de ministre? Bravo M. Couillard! Je n'en attendais pas moins de vous et de ceux qui vous supportent. On va continuer votre politique mondialiste génocidaire qui exige des Québécois de comprendre et d'accepter tous les comportements des étrangers sans que l'inverse ne soit demandé parce que cela est associé au racisme. À surveiller de très près.

  • Marcel Bernier Répondre

    24 avril 2014

    Votre propos, monsieur Le Hir, rejoint bien l'état d'esprit dans lequel nous sommes, nous, qui ne pourrons jamais faire aucun compromis sur la question de l'éthique sociale.
    Je pense que ce nouveau gouvernement ne peut jouir d'un état de grâce ni d'une lune de miel de notre part.
    Comme monsieur Couillard aime bien la lecture des mésaventures de Napoléon Buonaparte, nous allons lui servir, au fil des jours et au fil de nos interventions, un aperçu de la bataille de Waterloo, en tirant à boulets rouges sur l'ensemble de son oeuvre, qui ne peut être qu'une suite logique du régime Charest, de triste mémoire dans notre histoire nationale.
    Il faudra bien s'attarder au stratagème de Carlos Leitao, le nouveau ministre des Finances des petits amis, qui nous fait accroire qu'il va à New York pour consulter les agences de notation afin de pouvoir établir les paramètres de son prochain budget, alors que les données sont claires, nettes et précises, qu'il s'agit de prendre les décisions difficiles et d'assumer complètement les conséquences du point de vue des récriminations anticipées des différents acteurs de la société civile.
    En tant que citoyen, je n'aime vraiment pas ce type de lâcheté, qui permet de s'en laver les mains comme Ponce Pilate.
    Tout comme Christine St-Pierre, notre astrologue, expert en prévisions, devra comprendre les tenants et aboutissants de la responsabilité ministérielle.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 avril 2014

    M. Le Hir
    Récemment, sous le coup de la colère, j'ai dit que la nouvelle vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique Lise Thériault était baveuse...
    Je m'en excuse, après avoir consulté mon dictionnaire, je dirais " fielleuse ou zoïle".

    J'en profite pour vous faire une suggestion.
    Demander donc à Pierre- Karl Péladeau de permettre qu'on puisse vous lire dans ses médias, le bon peuple se régalerait de vos observations éclairées. Je dis ça parce que je me doute bien que le directeur de la page éditoriale Jean-Jacques Samson vous porte dans son estime, ce vulgaire personnage de bas étage...

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    24 avril 2014

    L'Assemblée nationale nous montre comment ces gens-là, non seulement ne répondent pas aux questions mais savent les retourner contre l'adversaire (tous les disciples de Charest).
    Ici, la ministre de la langue française saura bien argumenter qu'elle était occupée à démontrer le langage à éviter. Séance de pédagogie. La moue de dédain en prime! Et le discours fleuve ininterrompu pour couvrir toute réplique... en haussant le ton, secouant la perruque peroxyde! Pauvre cousine!