Le gouvernement Couillard n’entend pas apporter de changements à la consultation sur la discrimination systémique même si la crédibilité de l’exercice continue d’être mise à mal.
« Il faut être capable, comme société mature, de regarder cette question dans les yeux puis d’en débattre. Ce n’est pas normal de ne pas vouloir étudier cette question-là », a rétorqué mercredi le premier ministre Couillard lorsque Le Devoir lui a demandé ce qu’il entendait faire pour restaurer la crédibilité de la consultation.
Pas question, donc, de remplacer la présidente de la Commission des droits de la personne (CDPDJ), Tamara Thermitus, qui serait visée par des plaintes de harcèlement, selon des sources citées par La Presse. « Mme Vallée a eu l’occasion récemment de lui réitérer sa confiance. Avançons, avançons », a-t-il ajouté.
Le gouvernement n’a pas non plus l’intention de lever le huis clos sur les consultations en région. Seul le forum final en novembre sera ouvert aux médias. Le grand public, lui, pourra s’exprimer « via le site Web en déposant un mémoire ou en répondant à un questionnaire », a précisé l’attachée de presse de la ministre de l’Immigration, Kathleen Weill, Émilie Tremblay-Potvin.
C’est le comité consultatif nommé par le gouvernement pour définir les balises de la consultation qui a « recommandé de protéger les gens qui viennent faire des témoignages », a-t-elle souligné.
Des organismes inquiets
Or, sur le terrain, on s’inquiète de la tournure des choses. Stephan Reichhold, de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI), se demande si l’exercice va « servir à quelque chose ». « Il faut impliquer la population, bien sûr, sinon, c’est certain qu’elle va se sentir visée. »
Là comme ailleurs, on se demande qui est le véritable responsable de la consultation, le ministère de l’Immigration (MIDI) ou la CDPDJ. « Qui pilote réellement la consultation ? » demande Katia Atif, de l’organisme Action Travail des femmes (ATF).
À la CDPDJ, on dit être responsable de la consultation, du contenu et des recommandations, « en collaboration » avec le ministère, « qui se charge de l’organisation et de la logistique ».
L’ATF a également fait valoir que la possibilité d’un remplacement de la présidente était compromise par l’absence d’un vice-président. « Le vice-président [ou la vice-présidente] est le premier remplaçant de la présidente », dit-elle. Le poste n’a pas été pourvu depuis le départ, il y a un an, de Me Renée Dupuis.
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