Nous apprenons que le général Rick Hillier (responsable du personnel militaire) a exigé que les fonctionnaires du service d'accès à l'information du ministère de la Défense ne dévoilent plus de renseignements relativement aux talibans faits prisonniers en Afghanistan.

En contre-partie, la ministre Verner (responsable de la reconstruction) invite chaque Canadien-Canadienne à dévoiler à son entourage le nombre de crayons et de cahiers distribués aux enfants afghans. La censure en temps de guerre (rappelons que le Canada n’est pas en guerre, mais en mission de reconstruction) permet aussi de dévoiler le nombre de pupitres disposés dans la classe, et, si possible, chacun est invité à envoyer une pomme au gentil professeur.

On rapporte que la burka (probablement démodée) ne se porte quasi plus dans les rues de ce pays. Je précise que les femmes ne se promènent pas davantage dans les rues, mais, là, vous me surprenez en pleine crise de médisance.

S’cusez…

Revenons aux lâches talibans (le porte-parole de l’armée les désigne ainsi après chaque attaque mortelle contre NOS soldats) qui ont été repoussés loin, bien loin dans les cavernes d’Ali Baba ben Laden. En passant, je ne comprends pas qu’avec les moyens ultra sophistiqués dont disposent les Américains qui peuvent lire le numéro d’une plaque minéralogique à partir d’un satellite-espion situé dans l’espace, on ne l’ait pas encore accroché par une oreille, celui-là!

Pour notre part, on s’en va à l’autre bout du monde pour reconstruire un pays et transmettre no$ bonne$ valeur$ canadienne$ tout en subventionnant un gouvernement fantoche. Malgré notre altruisme sur le plan économique et notre désintéressement pour l’emplacement stratégique de ce pays, il se trouve encore des malappris qui ne sortent de leur caverne que pour se faire enflammer la barbe grâce à des pièces pyrotechniques élégamment disposées sur leur habit de combat.

Franchement!

On nous a aussi rapporté que le petit malentendu entourant les séances de torture de talibans, séances qui se sont déroulées ces derniers mois, était chose du passé. Que voulez-vous : c’est le fruit d’une terrible erreur de répartition a reconnu naïvement le ministre de la Défense.

Et il a bien raison!

On se demande bien pourquoi de méchants journalistes bien peu patriotes ont dévoilé que le général Hillier ignorait que la convention de Genève édictait une règle de conduite interdisant formellement la torture des prisonniers remis à des tiers. De plus, la convention insiste sur la responsabilité de s’assurer que ces prisonniers seront traités selon les règles de l’art. Comme si l’art de la guerre comportait ce genre de règle…

Qu’à cela ne tienne.

Pour faire suite à ces incidents, les prisonniers talibans sont maintenant suivis pas à pas après leur remise entre les mains de la soldatesque afghane. Certains prétendent même qu’on leur a fourré un GPS dans le derrière pour ne plus perdre leur trace. Et les autorités militaires assurent à qui veut bien l’entendre que les prisonniers ne seront plus torturés contre leur gré. Cependant, pour faire suite à un « consentement éclairé » un taliban peut consentir à se faire torturer, mais pas avant d’avoir signé d’un gros X sa déclaration. Dans ce cas précis, Amnistie internationale et tous ces chialeux de pacifistes n’ont plus rien à redire, là!

Sur ce, je remercie le bon gouvernement Harpeur (et ses sinistres ministres à la solde des marchands d’armes) d’allouer des milliard$ en dépen$e$ militaire$ pour l’achat de beaux joujoux tout neufs. Grattant les fonds de tiroir, nos gouvernants ont aussi trouvé quelques piastres permettant l’achat de matériel de protection pour nos soldats (il était temps qu’on y pense et c’est ben correct ainsi).

Imaginez l’horreur si on allouait ces dépenses faramineuses à la Santé et à l’Éducation. Tiens, peut-être même les utiliser pour faciliter la fin de vie de nos aînés ou pour la construction d’infrastructures dans notre propre pays.

Meuh non !!

Ces projets socialistes ne sont pas rentables aux yeux de la haute finance internationale. Pis les vieux, ça se laisse faire. Ça ne fait pas la guerre, ça!

Pour ma part, je n’appuie pas le gouvernement qui nous a maintenus dans cette guerre non déclarée par le biais d’un vote forcé avec une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête des députés (rappelons que le vote s’est déroulé en toute vitesse peu après les élections alors que personne ne voulait retourner aux urnes).

J’appuie haut et fort « le soldat » et j’exprime ma compassion pour les familles qui vivent le drame de l’éloignement dans la crainte de voir le nom de l’être aimé à la UNE des journaux et en manchette des informations télévisées.

Ça me fait mal de constater le gaspillage de vies pour cette aventure alors que nos soldats auraient pu se rendre utiles ailleurs sur la planète…

L’histoire se répète : la chair à canon n’est pas destinée aux enfants des dirigeants, mais pour l’édification et la gloire des soldats provenant du bon peuple à qui on élèvera les plus beaux monuments du monde!

Comme si cela ramenait la vie…

Serge Longval,
Longueuil