Mises à pied au MSSS

La carotte puis le bâton

Freeland dans l’ombre de Trudeau

Tribune libre

En plein boum de la pénurie de main d’oeuvre liée à la pandémie en septembre 2021, François Legault clame haut et fort «une petite révolution dans la gestion du réseau de la santé» notamment par le versement d’un bonus de 12 000 $ pour les infirmières du privé ou à la retraite qui reviendraient à temps plein au public. Or quelque trois ans plus tard, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, annonce le licenciement de quelque 1000 employés, les premiers touchés faisant nécessairement partie des derniers entrés en vertu du principe de l’ancienneté régi par les conventions collectives, et tout ce brassage de cartes sans porter ombrage à la qualité des soins envers les patients, affirme Christian Dubé.

De toute évidence, le spectre du déficit prévu de 1,5 milliard $ dans le réseau de la santé plane au-dessus des «top guns» de Santé Québec cantonnés dans les hautes sphères de la pyramide et, face à ce monstre financier, ils ont finalement opté pour la solution la plus «facile», soit de troquer la carotte pour le bâton.

Freeland dans l’ombre de Trudeau

À toutes fins pratiques, deux candidats se démarquent nettement dans la course à la succession de Justin Trudeau à titre de chef du Parti libéral du Canada (PLC) et de premier ministre du pays, soit Chrystia Freeland et Mark Carney. De son côté, Chrystia Freeland, ex-ministre des Finances, incarne bien malgré elle l’explosion catastrophique du déficit budgétaire, la continuité du règne Trudeau et, de facto, un frein au désir de changement des militants. De l’autre, l’ex-gouverneur de la Banque du Canada, frais émoulu en politique et armé d’une expérience indiscutable dans le monde des finances. De surcroît, trois ténors du PLC se sont rangés aux côtés de Mark Carney dans la course à la direction du parti, soit Mélanie Joly, Steven Guilbeault et François-Philippe Champagne.

Depuis son départ fracassant du cabinet de Justin Trudeau, plusieurs ministres et députés libéraux reprochent à Chrystia Freeland sa désinvolture envers sa solidarité à l’égard du PLC, et, par ricochet, le chaos démobilisant qu’elle a suscité au sein du parti en se retirant cavalièrement du caucus. De fait, on a l’impression qu’elle joue dans un mauvais film dans lequel elle cherche à se distancier de l’ombre de Justin Trudeau qui plane sans relàche.

Dans ces circonstances, Chrystia Freeland réussira-t-elle à se défaire du spectre de Justin Trudeau qui lui fait malencontreusement ombrage? Sa course à la chefferie du PLC parviendra-t-elle à remettre en lumière ses talents de négociatrice manifeste qu’elle a démontrés dans l’épineux dossier de l’ALENA? Enfin, arrivera-t-elle à faire la preuve qu’elle se distingue comme étant la meilleure représentante du Canada face à un Donald Trump omnipuissant? La pente est abrupte et le défi, colossal mais surmontable dans un monde où l’ imprévisibilité se manifeste à maintes occasions...


Aparté

Bravo Mathieu Bock-Côté

https://www.journaldequebec.com/2025/01/25/il-y-a-deux-sexes-point-final


Henri Marineau, Québec



Laissez un commentaire



1 commentaire

  • François Champoux Répondre

    26 janvier 2025

    26 janvier 2025


    Bonjour M Marineau,




    Je fais comme vous; je répète mes argumentaires à votre opinion.




    La démocratie est le moins mauvais des systèmes de gouvernance (Churchill); avec l’expérience, nous pouvons conclure que Churchill a raison. Il ne nous reste (nous, le peuple asservi) qu’à nous indigner, toujours nous indigner comme vous le faites, en espérant qu’une majorité reçoive le message et que les principaux intéressés le comprennent. 


    Justin Trudeau a pris passablement de temps à saisir le message et nous voici avec un autre qui prendra la relève (Carney) en n’étant pas nécessairement le meilleur. Il faudra faire avec! 


    Les «petits amis» sont toujours les favorisés du pouvoir; partout, c’est la même recette, le même procédé, la même attention… même en coopération, en capitalisme, en religion, en parti politique, en équipe de quoi que ce soit, même en communisme. L’humain est le maître de l’hommerie. Le plus difficile pour l’humain, c’est de se défaire de la bête qui l’habite. L’esprit est fort, mais la chair demeure faible. 


    Oui, continuons à nous indigner comme Stéphane Hessel nous l’a bien recommandé; tant qu’un dictateur (ou tyran) ne viendra pas nous en empêcher en nous faisant taire et disparaître, comme a trouvé le moyen de le faire le Mouvement Desjardins dans sa loi sur les coopératives de services financiers du Québec : règlements de régie interne 4.6 (saine conduite d’un membre) et 4.7 (réprimande, suspension, EXCLUSION) implantés en 2010 dans toutes les Caisses Desjardins par Monique F. Leroux. 


    En écrivant cela, je me souviens du magnifique livre de Catherine Dorion («Les têtes brûlées; carnets d’espoir punk») : comme fait d’indignation, cette dame a su d’une manière encore meilleure que Mme Freeland l’exprimer et nous le démontrer. Ce fut la même chose avec Mme Payette et Mme Louise Harel. Si vous en connaissez du côté des hommes, merci de nous les nommer. Pour faire de la bonne politique, ça prend de l'humilité; ce n'est pas le propre du pouvoir...


    En démocratie, obtenir le respect des autorités demeurera toujours notre plus important défi, car les lois veillent à nous tenir en joue et à distance. La justice est à faire disait Alain. Oui, car c’est l’injustice qui est universelle. 


    François Champoux, Trois-Rivières