Politique québécoise

La CAQ, un parti nationaliste fédéraliste

Le parti politique, un véhicule éphémère?

Tribune libre

 




 


Le débat suscité par l’Intervention de François Legault eu égard au rapatriement de tous les pouvoirs en immigration a fait ressurgir l’idée de souveraineté.«Moi, je [suis] nationaliste à l’intérieur du Canada», a tranché une fois de plus le premier ministre du Québec, En termes clairs, François Legault est un nationaliste fédéraliste. Le nationalisme est un concept idéologique tandis que le fédéralisme est un concept politique. En d’autres mots, le PQ est un parti nationaliste souverainiste.

Et en tant que parti fédéraliste, François Legault n’a pas le choix de négocier avec le fédéral s’il désire obtenir des pouvoirs supplémentaires, notamment en immigration. Or, Justin Trudeau a déjà affirmé qu’il ne bougera pas d’un iota sur le dossier de l’immigration.

À mon avis, François Legault devra, un jour pas trop lointain, après les refus répétés d’Ottawa, décider s’il continue de faire de l’aplaventrisme, comme l’a fait Robert Bourassa au lendemain du lac Meech devant la gouvernement fédéral, ou opté pour la souveraineté qui lui accorderait les pleins pouvoirs dans tous les champs de compétences.

La CAQ fédéraliste de François Legault, nonobstant la clause dérogatoire, devra défendre sa loi 96 devant la Cour suprême tel que déjà annoncé par Justin Trudeau et ce, malgré l’affirmation nationaliste de la CAQ qui ne change absolument rien dans le rapport de force entre Québec et Ottawa.

Enfin, malheureusement pour certains qui prétendent que nous sommes en train d’assister à la naissance d’un rapport gauche-droite au Québec, force est de constater que nous en sommes encore au bon vieux débat souverainiste-fédéraliste.

Le parti politique, un véhicule éphémère?


L’entrevue accordée à Patrice Roy par Lucien Bouchard a fait couler beaucoup d’encre, notamment le passage où Lucien Bouchard critique le PQ et conclut qu’il peur être remplacé par un autre «véhicule».

À ce sujet, laissons la parole à René Lévesque: "Pour moi, tout parti politique n’est au fond qu’un mal nécessaire, un de ces instruments dont une société démocratique a besoin lorsque vient le moment de déléguer à des élus la responsabilité de ses intérêts collectifs. Mais les partis appelés à durer vieillissent généralement assez mal. Ils ont tendance à se transformer en églises laïques, hors desquelles point de salut, et peuvent se montrer franchement insupportables. À la longue, les idées se sclérosent, et c’est l’opportunisme politicien qui les remplace. Tout parti naissant devrait à mon avis inscrire dans ses statuts une clause prévoyant qu’il disparaîtra au bout d’un certain temps. Une génération? Guère davantage, ou sinon, peu importe les chirurgies plastiques qui prétendent lui refaire une beauté, ce ne sera plus un jour qu’une vieillerie encombrant le paysage politique et empêchant l’avenir de percer."

Nonobstant le fait que le commentaire de Lucien Bouchard, en tant que représentant officiel du centième anniversaire de René Lévesque, était pour le moins inopportun, force est de constater que la critique de Lucien Bouchard sur l’usure du PQ n’aurait en rien offusqué René Lévesque.

Quoi qu’il en soit, pour reprendre les paroles d’un autre ex-premier ministre du Québec, Bernard Landry, «la patrie avant les partis». En résumé, l’objectif de la souveraineté du Québec est là pour rester peu importe le véhicule qui la mènera à bon port.


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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