Le témoin vedette de la commission Charbonneau Lino Zambito s’est entretenu avec Denis Lévesque, lundi, après avoir annoncé dimanche qu’il arrêterait de collaborer avec l’Unité permanente anticorruption (UPAC).
M. Zambito, le député Guy Ouellette et l’ex-policier Richard Despatie sont soupçonnés par les enquêteurs de l’UPAC et de cinq corps policiers d’avoir coulé aux médias des informations à propos de l’enquête Machurer sur le financement au parti libéral.
C’est ce que révèlent des affidavits rendus publics en partie jeudi dernier et qui ont servi à obtenir des mandats de perquisition le jour de l’arrestation du député Ouellette, en octobre. Lino Zambito a collaboré avec l’UPAC dans plusieurs de ses enquêtes, mentionnent ces affidavits.
Les enquêteurs croient que Zambito est en contact avec Richard Despatie qui a été congédié par l’UPAC à l’automne 2016 et qui aurait eu «en sa possession des informations d’enquête».
«Si j’ai coulé de l’information aux médias, qu’on vienne me menotter demain matin», a-t-il déclaré à Denis Lévesque.
«Je n’ai pas eu accès [aux information]. Le seul document que j’ai vu, c’est ma déclaration.»
Un «flou»
Selon Lino Zambito, «la haute direction de l’UPAC utilise les médias quand ça fait son affaire».
«Leur mandat premier est de ramasser les informations, les envoyer au DPCP, s’assurer qu’il y ait des accusations et traîner du monde devant les tribunaux. Ils n’ont pas à faire des relations publiques», a-t-il ajouté, précisant qu’«il y a un flou» concernant l’UPAC en ce moment.
«Si on a rien à cacher, qu’on fasse une enquête indépendante et qu’on aille chercher la vérité», a affirmé Zambito à Denis Lévesque.
«Quand il y a un caporal et que les soldats veulent plus se battre, il y a un problème», a-t-il ajouté.