Nous n’avons qu’un chef d’État. C’est Justin Trudeau. Ce n’est pas très rassurant par les temps qui courent, mais la démocratie canadienne est parfois aussi conne qu’une joueuse de tennis.
Les autres, on les a vus au Conseil de la fédération, sont des provinciaux. Ils dirigent une province et semblent en être parfaitement heureux.
C’est le cas de Philippe Couillard. Le premier ministre du Québec adore le Canada tel qu’il est, uni et unitariste dans sa nature profonde. Au Yukon, il a souri aussi souvent qu’à Sucré, Salé...
Son bonheur est légitime. Le Canada, quand on voit ce qui se passe ailleurs dans le monde, c’est comme un bouillon de poulet. Dérisoire, mais réconfortant.
Taxe carbone
Même ici, à vrai dire, ce n’est pas l’enfer. Mais il vaut mieux savoir où on va quand on sort de la Belle Province. La diversité atteint parfois des limites inattendues...
À la réunion du Conseil de la fédération, on ne s’est pas étendu vraiment sur l’islam barbare, mais plutôt sur les gaz à effet de serre et sur la façon de les taxer.
Y a-t-il jamais autre chose que des taxes dans la tête des politiciens professionnels?
Le gouvernement fédéral, sous sédation durant dix ans, sort de sa torpeur et réclame sa part du gâteau fiscal. Il vise la plus grosse part, comme à son habitude...
Alors que les provinces font des efforts depuis des années afin de tirer profit de la pollution, voilà que le gouvernement Trudeau indique ce qui sera d’un océan à l’autre. L’unitarisme dans toute sa splendeur...
Comme le pape de son balcon, Justin Trudeau a déclaré à la Canadian Broadcasting Corporation, son réseau de télévision favori, que ce que font les provinces n’est pas «suffisant».
Montrant qu’il est lui-même suffisant, il a ajouté, dans le langage étrange qui est le sien, que le carbone coûtera cher et que «les provinces sont capables de le faire pour elles-mêmes».
Ce n’est pas clair, bien sûr, mais c’est voulu ainsi. Trudeau ne dit jamais rien mais laisse tout entendre. Il est permis d’y voir de l’hypocrisie.
Couillard surpris
Du Yukon où il appréciait le Canada avec ses pairs provinciaux, le premier ministre Couillard a semblé surpris. Il a toujours cru que ce que faisaient le Québec et l’Ontario n’était pas contradictoire avec les objectifs du gouvernement du Canada.
Ni en public ni en privé, on n’avait parlé ainsi, s’est souvenu M. Couillard.
Mais Justin Trudeau aime que le Canada fasse bloc en toutes choses. La taxation du carbone, a-t-il déjà expliqué au Canada anglais, doit s’apparenter à l’assurance maladie. Comprenne qui pourra...
Pour l’heure, rien ne bouge. Les provinces sont docilement branchées sur le pipeline des transferts fédéraux, y compris le Québec, si fier et si dépendant...
Le Canada n’a donc pas plus à craindre de Philippe Couillard que des nationalistes québécois; Justin Trudeau le sait mieux que quiconque.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé