Dans son plaidoyer pour justifier sa dissidence sur l’existence d’un lien indirect entre le financement politique des partis provinciaux québécois et l’obtention de contrats du gouvernement du Québec, le commissaire Renaud Lachance se dit « victime de [sa] rigueur » et entrainé par les médias dans une véritable « chasse aux sorcières ».
Dans sa lettre envoyée aux médias, M. Lachance se définit comme une personne apolitique, rigoureuse, intègre et surtout qui n’espère rien en retour. Soit! Pourtant, dans cette lettre, à aucun moment, il n’aborde une erreur de fait commise dans une de ses annotations où il y affirmait qu’un seul témoin avait désigné Marc Bibeau comme responsable du financement politique du PLQ, alors que, dans les faits, au moins six témoins l’avaient identifié comme tel lors des audiences.
Un « oubli » qui porte sérieusement ombrage à la « rigueur » du commissaire et qui laisse des doutes sur d’autres passages des audiences qui auraient pu subir le même sort...Une hypothèse qui s’avère, à mes yeux, plausible, tels les motifs de sa dissidence sur le lien indirect entre le financement politique des partis provinciaux québécois, particulièrement du PLQ, et l’obtention de contrats du gouvernement du Québec!
En guise de rappel, je vous invite à relire mon billet paru sur cette tribune le 27 novembre 2015 sous le titre « Un pavé dans la mare », et dont voici la conclusion : « Toutefois là où le bât avec le plus d’acuité, c’est que, comme « par hasard », la position du commissaire Lachance épouse littéralement celle du Parti libéral du Québec en matière de financement politique…De quoi nous laisser pour le moins sceptique sur la scène où loge véritablement Renaud Lachance ! »
http://vigile.net/Le-pave-dans-la-mare
Henri Marineau
Québec
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
4 commentaires
Archives de Vigile Répondre
16 décembre 2015La commission Charbonneau a mis en lumière les principaux réseaux d'influence pouvant corrompre l'administration et la richesse publiques. Sans avoir à accuser qui que ce soit, nous savons maintenant assez bien où et comment s'exerce la corruption de nos services publics.
Sur le plan municipal seulement, les baisses de coût des travaux de l'ordre de 30% survenus spontanément et gratuitement après la dénonciation de la corruption montrent que la commission a été rentable. Les économies ainsi obtenues ont probablement dépassé les 45 M$ qu'elle a coûté.
Une commission permanente, plus légère mais mieux ciblée, est un exercice à considérer. La Justice ainsi que le redressement des travers dévoilés lors des auditions seraient alors bien servis.
Et dans ce domaine au moins, l'administration de la Justice serait rentable voire lucrative.
Jean-Claude Pomerleau Répondre
16 décembre 2015La Commission d'enquête sur le régime libéral nous révèle ce que le commissaire Renaud Lachance n'a pas voulu voir au sujet du grand argentier du PLQ, Marc Bibeau :
http://dossierplq.com/marc_bibeau.html
Henri Marineau Répondre
16 décembre 2015Quelque chose me chicote dans l’argument de Renaud Lachance concernant sa défense sur sa dissidence avec la juge France Charbonneau. Je veux parler ici de la « rigueur » dont il est supposément victime.
Si on suppose que cet argument est fondé et qu’il arrive à des interprétations différentes de celles de France Charbonneau sur des témoignages semblables entendus à la Commission, est-ce à dire que la juge ne fait pas preuve de « rigueur »?
Une question plutôt embarrassante et qui laisse supposer qu’un commissaire avec une formation en comptabilité est le seul à avoir le pas sur des points de droit devant une personne qualifiée en droit dont l’expertise est hautement reconnue…À moins que la « rigueur » de Renaud Lachance ne transcende les compétences de la juge Charbonneau, ce qui serait plutôt surprenant!
Henri Marineau Répondre
16 décembre 2015Correction: Dernier paragraphe, il faut lire:
"Toutefois là où le bât blesse avec le plus d’acuité..."