Le nouveau ministre allemand de l'Intérieur Horst Seehofer a déclaré ce 16 mars : «L'islam n'a pas sa place en Allemagne». Ces propos ont été prononcés deux jours après la réélection d'Angela Merkel pour un quatrième mandat.
Une sortie qui ne passe pas inaperçue en Allemagne. Le ministre allemand de l'Intérieur Horst Seehofer a estimé ce 16 mars que l'islam ne faisait pas partie de la société et de l'identité nationale allemande, prenant le contre-pied d'Angela Merkel, deux jours après l'investiture de son gouvernement constitué dans la douleur.
«Non. L'islam n'a pas sa place en Allemagne. L'Allemagne est marquée par le christianisme. Le dimanche chômé, les jours fériés chrétiens et les rituels comme Pâques, la Pentecôte ou Noël en font partie», a ainsi déclaré Horst Seehofer, patron de la très conservatrice Union chrétienne démocrate (CSU), alliée bavaroise de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) d'Angela Merkel.
L'Allemagne est marquée par le christianisme
Dans un entretien au quotidien Bild, il estime ainsi que si les musulmans vivant dans le pays en «font évidemment partie», ils ne doivent pas vivre «à côté ou contre» les Allemands. Ces propos sont aux antipodes de ceux tenus par Angela Merkel qui, en 2015, avait estimé que «l'islam fai[sait] désormais partie de l'Allemagne», pensant trancher le débat dans un pays qui compte quatre millions de musulmans, en majorité des travailleurs immigrés, principalement d'origine turque. La prise de position de la chancelière intervenait aussi au moment de l'arrivée dans le pays d'importants flux migratoires..
«C'est le premier épisode d'une longue série avant les régionales bavaroises : Horst Seehofer lit le programme de l'AfD [Alternative pour l'Allemagne]», a réagi Beatrix von Storch, une des figures de la formation anti-immigration qui a obtenu un score historique aux dernières élections.
La position de Seehofer n'est néanmoins pas une surprise. Très hostile à la politique migratoire d'Angela Merkel qui a ouvert l'accès à l'Allemagne en 2015 et 2016 à plus d'un million de migrants, il a arraché dans le contrat de gouvernement actuel un plafond de 180 000 à 220 000 demandeurs d'asiles accueillis par an. En outre, sa formation politique a pâti, lors des dernières élections, de la politique migratoire mise en place par la CDU, son allié de toujours, et que les électeurs du parti bavarois jugeaient en grande majorité trop laxiste. Nombre d'entre eux s'étaient alors tourné vers l'AfD.