« Je n'ai jamais été aussi fier d'être Québécois » s'exclamait René Lévesque devant une foule de partisans enthousiastes le soir de sa victoire. En 1976, René Lévesque adhérait à l'identité québécoise depuis quelques huit à dix ans. Pour le reste, né en 1922, il avait grandi et vécu Canadien-français.
Jacques Parizeau, cibla « l'argent et des votes ethniques ». Ceux visés par ces mots étaient-ils pour lui des Québécois ? Ses compatriotes ? Les membres d'une nation civique ? À ma connaissance il n'a jamais clarifié sa pensée. Bernard Landry, qui n'en manquait pas une pour mousser la nation civique, le fera à sa place :
« L'usage du mot «nous» pour désigner les membres de la nation civique québécoise est incontournable: il englobe toutes les personnes de citoyenneté canadienne -- et j'espère bientôt québécoise -- qui habitent notre territoire. » (1)
Pour les néo-nationalistes Landry, Bouchard, Lisée, etc., les contribuables canadiens forment la nation du Québec. Ces ultra-libéraux ont adopté la conception anglo-saxonne de la nation qui fait de celle-ci une simple émanation de l'État, ce qui en souligne le caractère civique. Sur ces prémices, ils sont parvenus à vider le mot Québécois de la puissance émancipatrice qui suscitait tant d'espoirs à ses débuts.
En 1972, l'historien Michel Brunet disait des Québécois :
« qu'ils se conçoivent dans une continuité historique de trois siècles et demi à l'intérieur du territoire qu'ils habitent et où ils demeurent encore la majorité. » (2)
Avant l'étapisme, adopté deux ans plus tard, il pouvait encore écrire que « Les Québécois s'identifient à une collectivité ayant droit à l'auto-détermination ». Le droit à l'auto-détermination appartenait à cette collectivité majoritaire et pas à d'autres, c'était la conception la plus répandue à l'époque. Dans Raisons communes, Fernand Dumont perpétuera cette idée :
« Si nos concitoyens anglais du Québec ne se sentent pas appartenir à notre nation, si beaucoup d’allophones y répugnent, si les autochtones s’y refusent, puis-je les y englober par la magie du vocabulaire ? L’histoire a façonné une nation française en Amérique ; par quelle décision subite pense-t-on la changer en une nation québécoise ? »
Pour Wikipedia, Québécois peut désigner les habitants de la province de Québec. Mais Québécois désigne aussi les membres d'un parti politique qu'on pourrait par ailleurs qualifier de « trop ethnique », puisqu'il ne parvient pas – pas encore – à représenter toute la diversité québécoise. Le PQ est pourtant né en 1968 pour réaliser le droit à l'auto-détermination d'une nation socio-historique et culturelle; aujourd'hui, sa mission première semble être de représenter une nation civique multiculturelle ? On ne peut honnêtement prétendre que le combat est resté le même.
Que sont finalement les Québécois ?
Nos représentants politiques et culturels connotent différemment l'identité québécoise, tout dépend de qui s'exprime et dans quel contexte. Le gouvernement Harper a reconnu la nation québécoise dans le sens de Bernard Landry : tous les Canadiens qui habitent le Québec. En fait, on pourrait multiplier les exemples pour étaler la confusion des esprits. La rectitude politique navigue péniblement entre deux écueils : « Québécois francophones » aujourd'hui, le « Québec de tous les Québécois » le lendemain. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'après le passage quelque peu culpabilisant de l'épuration ethnique sur la nation, l'identité québécoise en est ressortie plus que jamais comme une identité hésitante, incertaine, indéfinie. Elle se cherche une légitimité dans le multiculturalisme, faire comme le Canada !
La liquidation de la dimension libératrice liée à l'identité québécoise des premiers temps appelle à une riposte qui, selon moi, déplace les obligations patriotiques du passé récent pour en créer de nouvelles. Pour ne pas mourir dans l'insignifiance d'une version québécoise du post-nationalisme canadian, il faut résister à la dissolution de notre identité historique dans l'anonymat de la québécitude. Ce sont les dérives d'une conception abusivement civique de la nation qui nous forcent à réclamer aujourd'hui notre identité de Canadiens français. (3) Cette obligation met en relief le glissement, suivi de l'échec total du néo-nationalisme des années 1960. Un néo-nationalisme qui avait commencé par rejeter le nationalisme traditionnel comme une condition de la libération, une assertion qui apparaît aujourd'hui hautement exagérée. Elle revenait à jeter le bébé avec l'eau du bain pour se précipiter ensuite sur une pente déclinante dont on ne voit plus la fin. Dans ce contexte, un retour à la vitalité nationale nous porte à reconsidérer les sources saines, plus désintéressées et moins partisanes de la révolution tranquille et de ses promesses. Il faut retourner dans les pages des Esdras Minville (photo de la chronique), François-Albert Angers, Lionel Groulx, à la recherche de repères stables pour retrouver notre boussole nationale.
J'ai dit riposte. Un premier geste de redressement pourrait être d'exiger que soient modifiés les considérants de la loi 99 pour que la nation canadienne-française y soit reconnue. Qu'elle y trouve sa place à l'égal des nations autochtones explicitement reconnues, à coté des anglophones qui profitent de cette loi par la consolidation de leur statut particulier. Il ne faut pas s'arrêter au titre trompeur de la loi 99. Négociée entre Lucien Bouchard et Jean Charest, elle est par ses considérants une pièce d'anthologie des inégalités nationales, un exercice de l'État du Québec dans l'art de faire disparaître la nation historique, fondatrice du Canada.
Parler « de l'argent et des votes ethniques » n'était-il pas juste mal nommer la nation Canadian au Québec ? Parizeau venait de mettre le feu aux poudres. S'ensuivit un déchirement simpliste et émotif sur la place publique entre deux absolus : une conception civique contre une conception ethnique de la nation. Le débat devait davantage à l'idéologie qu'à l'analyse rationnelle, mais il aura servi à mettre les souverainistes sur la défensive. Ils étaient du reste fort mal préparés pour s'y engager. Les registres ethnique et civique, loin d'être opposés, se retrouvent dans toutes les conceptions modernes de la nation, qui ne peuvent manquer de reconnaître que la nation est historiquement et sociologiquement ethnique mais que le cadre des institutions lui donne une dimension civique, basée sur l'égalité des droits individuels.
Quelques années plus tard, l'Assemblée nationale fera acte de soumission à « l'argent » de Parizeau. On rebaptisera les privilèges hérités du colonialisme en « droits consacrés ». C'était vouloir tardivement, en 2000, reconduire des privilèges et les consacrer. Dans un régime d'égalité des droits, n'est-il pas étonnant qu'une communauté puisse se distinguer des autres par des droits consacrés qu'elle semble être la seule à posséder ? Distinguer, distinct, cela ne vous rappelle rien ? En vertu de quoi cette communauté spéciale disposerait-t-elle de droits consacrés et apparemment exclusifs ? D'abord, il faudrait énumérer ces droits, les définir et en fixer les limites... ce que la loi 99 omet de faire. Ensuite, on se rappellera que le Canada anglais avait vivement rejeté la prétention du Québec de constituer une société distincte à l'époque des accords avortés du lac Meech. On y voyait là une distinction qui introduisait les germes d'une inégalité de droits. Or, des droits consacrés au profit d'une communauté particulière ne sont-ils pas également des droits distincts ? De toute évidence, on voit bien que le poids du rapport colonial, bien que dissimulé par la disparition de son coté formel, l'a emporté sur le crédo libéral canadien qui ne jure que par l'égalité des droits individuels. Les deux poids deux mesures dans le traitement que l'on peut observer entre la « société distincte » et les « droits consacrés » sont un excellent cas d'école, un puissant révélateur de l'actualité des survivances coloniales. Pour décrypter l'hypocrise jusqu'au bout, on pourra ajouter que des droits consacrés - donc pratiquement constitutionnels - peuvent être accordés à la communauté anglophone traditionnellement dominante sans que personne ne soulève la moindre objection, mais pas à la nation canadienne-française. Une nation dont la loi 99 ne daigne même pas mentionner l'existence.
Notre assemblée nationale s'est piégée dans des pratiques de type colonial... et sans même l'ingérence d'Ottawa !
Dans son allégeance idéologique à une nation aux dimensions civiques hypertrophiées, l'élite politique souverainiste fait précisément ce qui a toujours été reproché au Canada anglais : elle refuse l'existence de la dualité nationale. C'est pourtant la reconnaissance de nations égales qui pourrait permettre d'établir une vraie justice distributive entre elles. Au contraire, en refusant une politique d'égalité des nations à l'intérieur du Québec, on a, à la place, consolidé les prérogatives d'une minorité historique dominante. On a retenu son aspect minoritaire seulement, ce qui en rend moins visible la domination. La sociologie a bien démontré que la domination de type colonial pouvait être le fait d'une minorité. On parle dans ce cas d'une minorité statistique qui occupe la place d'une majorité sociologique. (4) Ce qui décrit précisément le cas de la minorité anglo-saxonne du Québec. Une nation qui détient un pouvoir démesuré par rapport à son nombre, grâce à son appartenance nationale au Canada anglais et des circonstances historiques que l'on préfère oublier à notre assemblée nationale. Dans les années 1960 on se mobilisait pour annuler les survivances de la conquête, en 2000 on les réaffirma.
Aveuglé, l'État québécois intervient comme si la minorité anglo-saxonne avait besoin de sa protection ! Une sorte de recolonisation du Québec par son État a pu progresser sous le sophisme du droit de la « minorité » à la protection contre une « majorité » prétendument menaçante. Ce qui avait commencé dans les années 1960 par une lutte pour l'affirmation d'une majorité provinciale – vraie minorité nationale du Canada - se termina par la consolidation du pouvoir de la minorité dominante – vraie majorité canadienne - par l'État de la nation civique du Québec. L'État du Québec, en abusant du droit à la protection d'une minorité contre la majorité, procéda à l'inversion des causes. L'État provincial aura confondu le pouvoir sociologique – colonial – avec le poids démographique de ceux qui n'ont jamais mené le bal.
Il me semble toujours que c'est le concept clé de l'égalité des nations qui peut donner les moyens et les justifications nécessaires pour mettre fin progressivement au sur-financement des institutions anglophones en santé et en éducation. C'est l'égalité des nations qui permettrait que le nombre des étudiants francophones dans les cégeps et les universités reflète le poids de la majorité francophone dans des institutions francophones. Un milliard de $ au CUSM et un milliard au CHUM. On aura beau multiplier les études sur les « écarts » socio-linguistiques et s'en indigner, c'est l'État – qu'on appelle trop facilement « notre État » – qui a posé les gestes qui ont verrouillé les privilèges de la minorité dominante. Créant ainsi un obstacle supplémentaire à l'établissement de la justice distributive entre les nations. L'État québécois n'a pas représenté la majorité canadienne-française, n'a pas défendu l'équité et, par conséquent, n'a pas défendu le bien commun. Encore une fois, il s'est imposé comme le gestionnaire des inégalités nationales, se limitant à l'arbitrage des différends dans les balises de la continuité. Et c'est justement dans les balises de cette « continuité » que tient tout le contentieux national !
Défendre ses droits nationaux demande de la suite dans les idées. C'est un combat forcément enraciné dans l'histoire et qui s'appauvrit quand on en perd le fil. On ne peut ré-écrire l'histoire pour se conformer aux dictats de la puissance idéologique du moment sans en payer le prix.
1- Le Devoir http://www.rond-point.qc.ca/la-nation-civique-quebecoise-et-le-nous-de-bernard-landry/)
2- L'Action nationale, La révision constitutionnelle, Avril-mai 1972
3- Pour les immigrants qui affluent, l'existence de deux Canada doit leur sauter aux yeux. Québécois représente d'abord pour eux une province. Seule l'appellation Canadien-français permet de leur faire rapidement saisir l'existence d'un premier Canada, celui des fondateurs, et l'autre, commencé 150 ans plus tard. D'ailleurs, cette distinction est aussi valable pour le ROC et force finalement tout le monde à prendre note de notre existence nationale sans ambiguïté.
4- Voir à ce sujet Georges Balandier, Sociologie actuelle de l'Afrique noire, 1955
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6 commentaires
Éric F. Bouchard Répondre
28 janvier 2019À chaque nouvelle chronique, Gilles Verrier réussi à mieux cerner le cadre de sa réflexion sur notre problématique nationale. C’est là chose remarquable, car il n’est pas simple de remettre en question une québécitude qui, depuis 50 ans, nous est imposée comme unique vérité. Je ne sais si on se rend bien compte du temps, de l’effort intellectuel et de l’indépendance d’esprit que cela demande alors que nos penseurs patentés, universitaires ou journalistes rémunérés, se contentent, eux, de n’être les contempteurs de notre déclin, mais sans jamais chercher à en trouver la cause ou la parade.
La persévérance de Gilles Verrier est d’autant plus louable, qu’elle n’est guère payée en retour. Ici sur Vigile, bien peu sont en mesure de le suivre, et même pour ceux qui le seraient, la plupart préfère le plus souvent jouer au gérant d’estrade, au fort en thème, ou bien se distinguer par des revues d'actualité d'ici ou d'ailleurs.
S’il y avait une raison d’être à Vigile ce serait pourtant de constituer un cercle de discussion, un cercle rassemblant ceux qui cherchent sincèrement à sortir de l’impasse dans laquelle notre nation se retrouve.
Jean-Claude Michaud Répondre
26 janvier 2019M. Verrier,
Merci d'avoir répondu à mon commentaire, votre point de vue est intéressant, je le comprends en bonne partie, nous sommes d'accord sur un nationalisme culturel, historique et linguistique qui dépasse, le simple fait de parler le français sur le territoire du Québec.
Il reste donc que le problème est que la question nationnale non réglée du Québec est un problème pour la nation qui n'a pas le statut d'État francophone et autonome qu'il mérite au sein du Canada ou à l'extérieur de celui-çi !
Nous devons continuer de faire avancer notre État vers un nouveau statut que ce soit comme État associé du Canada ou comme État indépendant, il y a aussi la possibilité de s'associer économiquement avec les États-Unis qui n'est pas assez souvent discuté.
Gilles Verrier Répondre
23 janvier 2019@ PB
Pour répondre je vais m'aider d'Esdras Minville (en photo de la chronique ), en reprenant une idée qu'il tenait probablement de J-T Delos. Pour lui, la nation est
Dans la formation de la nation il y a donc un ingrédient indispensable : le temps. Les immigrants qui arrivent un à un, choisissent individuellement un nouveau milieu de vie, un nouveau pays. Le multiculturalisme sème les germes du désordre social en soutenant chez eux l'idée qu'ils peuvent reconstruire ici, à petite échelle, une communauté à l'image de leur pays. Aucune équivoque n'est possible. Les immigrants qui sont encouragés par une dérive de l'État à ne pas s'intégrer et qui se trouvent confortés à former des communautés parallèles repliées sur elles-mêmes, ne peuvent prétendre à des droits particuliers et encore moins à des droits nationaux. Et les premiers responsables ne sont pas les immigrants mais l'État canadien et l'État québécois qui se soumettent à la même idéologie. L'entretien du cancer communautaire par le multiculturalisme est un globalisme qui agit semi-clandestinement ( Par exemple Soros et l'Open Society ), on ne peut lui trouver d'autre motif que de vouloir détruire un ordre politique mondial fondé sur des nations définies.
@ JCM
D'abord, en écrivant Canadien-français avec un trait d'union les deux mots deviennent indissociables, il n'y a pas de Français dans Canadien-Français... Ceci dit, je pense qu'il y a une erreur fréquente dans le débat public qui est celle de mal distinguer les mots ethnique et ethnicisme. Si l'ethnicisme est une forme de racisme, l'ethnique réfère au caractère d'une population, ce qui est à peu près la même chose que nation historique-socio-culturelle. Intégrer et assimiler les nouveaux arrivants est un devoir de la nation ethnique qui, en le faisant, remplit une condition de sa propre prospérité mais aussi un devoir envers l'immigrant pour qui elle remplit une condition essentielle de l'égalité citoyenne : le « vivre ensemble ». Le contraire est le multiculturalisme qui est le ferment du communautarisme qui conduit à la désintégration nationale.
Je vous donne raison mais il ne faut pas trop embellir la réalité. L'immigration se fait aujourd'hui dans des conditions qui contribuent à réduire le poids de la nation majoritaire. Si nous en étions à « mieux » les intégrer ce ne serait déjà pas si mal. Mais les gouvernements de la CAQ et du PQ ne disent jamais en campagne électorale qu'ils ne représenteront pas leurs électeurs. C'est pourtant ce qu'ils font une fois au pouvoir quand ils utilisent l'euphémisme de « gouverner pour tous les Québécois ». Ce qu'ils veulent dire par là c'est qu'ils reconduiront les inégalités nationales. Ils profiteront donc de la « nation ethnique » majoritaire pour se faire élire mais n'auront pas le courage d'en défendre les intérêts une fois installés au gouvernement. Un courage qui supposerait, comme vous le dites si bien, le recours à la clause dérogatoire. Cette dernière ne sera employée que si un redressement de la philosophie du pouvoir finit par se produire.
Par ailleurs, je ne crois pas que la langue et la laïcité sont des éléments suffisants pour former une nation. Des restes et des débris de nation, peut-être, mais pas plus. D'abord, la laïcité n'est pas un caractère national. Ce qui est patrimonial, enraciné dans nos paysages, dans notre histoire c'est le catholicisme. Je dis cela sans aucun prosélytisme, c'est une simple question de fait.
Dans la phrase plus haut, vous proposez « Canadien francophone ». Ce qui est une idée personnelle dont on peut discuter, mais cette façon de se nommer n'est pas dans notre tradition. Les mots qui nous ont définis sont, dans l'ordre chronologique : Canadien, Canadien-français, Québécois, Québécois francophone. Il n'y en a pas d'autres.
Canadien a été reconnu par deux puissances mondiales dans deux actes officiels quand Vaudreuil a signé comme Canadien les Actes de capitulation de Québec et de Montréal, de concert avec la France et l'Angleterre. Ce n'est pas parce que nous avons gentiment laissé notre nom aux Anglais, en acceptant que Canadien puisse se traduire par Canadian, qu'il ne se trouve pas à la base de notre originalité nationale. Si l'on a fini par croire légitime que des CanadiAns existent, il n'est pas moins légitime que des CanadiEns existent également, comme deux identités intraduisibles, un leg de l'histoire.
Me Christian Néron Répondre
22 janvier 2019Développements très intéressants !
Une pédagogie utile à nos débats dans un contexte où les
jeunes ne savent à peu près rien de nos combats politiques.
Voyez les leaders de Québec solidaire ! On dirait une fraternité
de méta-physiciens qui se sont donné pour mission de percer
le mystère du sexe des anges. Rien pour une justice sociale fondée
sur la raison et la loi. Que des utopies et des penchants ridiculement
mystiques. C'est dans l'air du temps ! Trudeau en fait tout autant.
Même pire encore.
La question nationale reste pourtant incontournable !
L'État civique est celui qui cherche à s'approprier la nation pour
justifier ou asseoir son autorité. Sa démarche est purement opportuniste.
L'État véritablement national est celui de la nation qui s'est appropriée
la puissance publique pour assurer sa sécurité ou sa survie.
En paraphrasant Joseph-Thomas Delos, on pourrait dire que la nation
est :
une comunauté de conscience ;
un état de fait ;
une réalité objective ;
une parenté spirituelle ;
un produit de l'histoire.
Créer une nation civique, le législateur peut le faire du jour au lendemain.
C'est une simple fiction de la loi.
Créer une nation historique ou sociologique, ça peut prendre des siècles !
Jean-Claude Michaud Répondre
22 janvier 2019Votre article est très pertinent et bien articulé, je crois comme vous que L'État du Québec-province a subit une dérive au détriment des avantages aux anglophones et allophones dans les dernières décennies.
Je diverge avec vous sur le type de nationalisme qu'on doit viser, il doit être civique mais aussi linguistique. C'est notre langue française qui nous distingue du Canada anglais et des États-Unis. Il faut donc affirmer quitte à l'écrire dans la loi 99 et dans une constitution interne du Québec que cette nation est francophone. Dans le Canada actuel, nous devons nous définir comme citoyen Canadien francophone et non comme Canadien-français, car nous ne sommes plus français et beaucoup de francophones bien intégrés au Québec sont issue d'autres groupes ethniques. Un nationalisme Canadien-français n'aurait pas d'avenir s'il est ethnique.
Je suis d'accord avec la notion citoyenne des Américains, qui la base sur le territoire américain et une constitution mais aussi à celle de la France qui est un État de langue française et laique. Nous devons donc affirmer qu'être Québécois vise à devenir francophone et accepté de vivre dans un État laique. Nous devons utiliser la clause dérogatoire au besoin.
Comme vous le dites si bien, il faut réviser notre trop généreuse approche avec le financement des institutions anglophones et la ramener au poids démographique de sa population détenant des droits constitutionnelles, les immigrants doivent être intégrés à la nationalité francophone du Québec. Les anglophones de souches ont des droits similiaires aux autochtones.
Les demandes actuelles de la CAQ en matière d'immigration doivent servir à mieux les intégrer au plan professionnel et linguistique afin d'en faire de future citoyen du Québec heureux et bien intégré.
Le Parti Québécois aurait intérêt à réviser son approche sur le financement des institutions anglophones et à mettre de l'avant un nationalisme moderne non ethnique mais basé sur la langue et donc pas juste civique car certains groupes ne s'identifient pas encore à ce nationalisme englobant tous les Québécois.
Pierre Bourassa Répondre
21 janvier 2019