QUÉBEC – Réaliser la souveraineté du Québec sera une « giganteste entreprise de construction », prévient l'ancien premier ministre du Québec Jacques Parizeau.
«On n'a pas fait Rome en un jour et on ne construit pas un pays en un jour. Il faut réfléchir, planifier préparer. Et quand on est prêt, on y va», a dit M. Parizeau alors qu'il s'adressait à un parterre de 120 militants souverainistes réunis dimanche à l'Université Laval, à l'occasion des assises régionales de la Commission des états généraux sur la souveraineté du Québec.
«Ça prend des années de préparation. Si on veut que les choses aboutissent, il faut commencer longtemps d'avance.»
Dix-sept ans après la défaite référendaire de 1995, les souverainistes doivent se remettre à la tâche de réfléchir au pays qu'ils souhaitent créer, a suggéré l'ancien leader souverainiste.
«Le passage à vide a assez duré, a-t-il dit. Il faut recommencer à discuter de souveraineté autrement que comme quelque chose de lointain pour faire applaudir les foules (...) C'est inconcevable qu'il y ait eu aussi peu de réflexion. C'est le signe d'un manque évident de volonté de préparer les choses (...) Ça arrive à point les états généraux sur la souveraineté», s'est réjoui l'ancien ministre des Finances.
L'arbitre international
Outre la nécessité de planifier l'intégration des fonctions fédérales dans un Québec indépendant (armée, cour suprême, GRC, relations internationales, fonctionnaires, etc), le Québec doit se préoccuper d'obtenir l'appui de pays étrangers le jour où il optera pour la souveraineté, a souhaité M. Parizeau.
La Cour suprême du Canada a déjà statué que si le Québec en venait à déclarer son indépendance, la communauté internationale devrait juger, a signalé M. Parizeau.
«Vous comprenez pourquoi les relations internationales du Québec sont tellement importantes, a-t-il ajouté. Il est fondamental de garder des rapports avec la France et les États-Unis. Parce que c'est entre Ottawa, Washington et Paris que ça va se décider.»
Une telle éventualité pourrait survenir, d'abord à la suite d'un vote favorable à la souveraineté puis en raison d'une impasse des négociations entre Ottawa et Québec, a exposé M. Parizeau.
«Non-ingérence non-indifférence»
En ce sens, l'ex-premier ministre salue l'initiative de la députée Louise Beaudoin qui a obtenu, de la part du Parti socialiste français, de revenir à une politique «non-ingérence non-indifférence» envers le Québec s'ils prenaient le pouvoir.
Les socialistes de François Hollande viennent de déloger Nicolas Sarkozy de l'Élysée, s'est réjoui M. Parizeau.
La Ville de Québec serait appelée à prendre de l'expansion, advenant la souveraineté du Québec, puisqu'elle deviendrait la capitale d'un pays. Les ambassades s'établiraient à Québec, de même que la Cour suprême, etc.
Souveraineté
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