L'ex-patron d'Otéra conteste son congédiement

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Collusion avec une filière de la Caisse de dépôt : la saga se poursuit

La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) se dit prête à se défendre devant les tribunaux si l'ex-dirigeant de sa filiale Otéra Capital Alfonso Graceffa, qui conteste son congédiement, décide d'emprunter la voie judiciaire.



Quatre personnes, dont M. Graceffa, avaient perdu leur emploi le 28 mai dernier au terme d'une enquête indépendante commandée par le bas de laine des Québécois à la suite de reportages embarrassants entourant certains gestes posés par des responsables de sa filiale spécialisée dans le financement hypothécaire.


Mercredi, dans un communiqué, M. Graceffa a critiqué la CDPQ en lui reprochant « l'opération de relations publiques » visant à le « discréditer », offrant au passage son « entière collaboration » à l'Unité permanente anticorruption (UPAC).


Sans préciser s'il avait entrepris des démarches à l'endroit de son ancien employeur, il affirme vouloir « rétablir sa réputation ».


 


« Les reproches évoqués contre moi sont basés sur des faits incomplets et pris hors contexte [et] constituent une atteinte inacceptable et injustifiée à ma réputation », précise M. Graceffa, estimant qu'il n'y a eu « aucune preuve de fraude ou de blanchiment d'argent touchant le portefeuille d'Otéra ni de transactions frauduleuses ».


Par l'entremise d'une déclaration publiée en ligne, la CDPQ a répliqué en affirmant qu'elle comptait défendre « avec vigueur la décision de congédier pour cause M. Graceffa.


Elle souligne que les « manquements éthiques graves » qui se trouvaient dans le rapport d'enquête ne « correspondent d'aucune façon aux normes élevées » qui s'appliquent au grand patron d'une filiale d'une institution publique.


« La Caisse et ses filiales ne verseront aucun sou d'indemnité des épargnes des Québécois à quelqu'un qui a rompu le lien de confiance par des manquements éthiques graves, indique-t-elle. Si M. Graceffa décide de lancer des poursuites sur son congédiement pour cause, nous sommes prêts à faire la démonstration détaillée de notre preuve et des faits ayant mené au congédiement pour cause devant le tribunal. »


L'enquête, qui a coûté 5 millions, avait relevé des manquements éthiques tout en soulignant qu'il n'y avait aucune preuve de fraude ou de blanchiment d'argent concernant le portefeuille d'Otéra et qu'il n'y avait aucun élément permettant de croire qu'il y ait eu des transactions frauduleuses.


Toutefois, le rapport ne nommait pas les personnes à qui l'on reprochait des manquements éthiques.


En plus de M. Graceffa, la vice-présidente au financement immobilier Québec et Est du Canada, Martine Gaudreault, ainsi que l'économiste Edmondo Marandola, avaient également perdu leur poste.




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