Langue française

L’étymologie à la défense de l’orthographe

Sur quelle planète vivez-vous, M. Caire?

Tribune libre

Dans la foulée de la nouvelle branche de la rubrique Point de vue, Point de langue, j’ai cru pertinent de remettre les pendules à l’heure eu égard à l’étymologie des mots, le déclencheur de ma réflexion émanant de l’article de Mireille Elchacar sous le titre Et si l’on dépassait les idées reçues sur l’orthographe?

Depuis des siècles, de nombreux projets de réformes de l’orthographe français ont été proposés dans le but, notamment, de simplifier la graphie des mots. Or, nonobstant l’intention louable de ces réformes orthographiques, on semble oublier que la très grande majorité des mots français tirent leur origine et, par conséquent leur racine du latin.

À en juger par l’orthographe de certains mots que plusieurs qualifient d’inutilement compliqué, une tendance à la simplification entre directement en conflit avec l’étymologie des mots. Ainsi en est-il du chiffre «sept» qui conserve le «p» en français compte tenu de son origine latine «septem», et des adjectifs « innombrable » et « inopportun » qui pour l’un redouble le « n » et pour l’autre, conserve la préposition « in » latine suivie d’un mot commençant par une voyelle.

Selon Larousse, l’étymologie est la «science qui a pour objet la recherche de l'origine des mots d'une langue donnée, et la reconstitution de l'ascendance de ces mots.» En conséquence, l’étymologie va au-delà de l’origine des mots, elle reconstitue l’ascendance des mots, d’où la nécessité de reproduire fidèlement la graphie latine, à défaut de quoi le mot français se verra littéralement déraciné.

En terminant, je suis d’avis qu’une période d’étymologie par cycle soit intégrée en français au premier cycle du secondaire dans le but de conscientiser les élèves sur les phénomènes orthographiques agissant sur les mots français et, de ce fait, les amener à démystifier ce que certains spécialistes qualifient à tort d’ orthographe «capricieux».

Sur quelle planète vivez-vous, M. Caire?

À chaque occasion où le ministre de la Cybersécurité et du Numérique et député de La Peltrie, Éric Caire, tient un point de presse, j’ai toujours la bizarre impression qu’il sort tout droit d’une boîte à surprises.

Ainsi en est-il de sa dernière rencontre avec la presse au cours de laquelle un journaliste lui a demandé où il imaginait le projet de troisième lien entre Québec et Lévis. «Ah, mon Dieu! Ben, le tracé a été fait, là, le corridor de centre-ville à centre-ville. On parle de... rue Lallemand, je pense. Non, c’est pas Lallemand. Sur la Rive-Sud, là, je ne me souviens plus. En tout cas, la recommandation est faite et je pense que l’idée, c’est d’aller de l’avant avec ça.»

Or on se rappellera qu’au moment où le gouvernement Legault, pour la première fois, avait annoncé la construction d’un tunnel sous-fluvial, Éric Caire avait mis son siège en jeu dans l’éventualité d’un rejet du projet, allant jusqu’à ajouter qu’il se battrait jusqu’à la dernière goutte de sang pour sa réalisation.

Dans cette foulée, force est de constater que les engagements formels de M. Caire envers le troisième lien manque pour le moins de «ferveur» compte tenu de son ignorance eu égard à l’endroit et au type de construction prévus en ce qui a trait au troisième lien. En conséquence, M. Caire, sur quelle planète vivez-vous?


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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