Au fil des jours, le sénateur Mike Duffy ne cesse de laisser tomber des bombes sur le bureau du cabinet du premier ministre Harper, si bien que l’on peut se demander jusqu’où Stephen Harper pourra persister de façon crédible dans la version de celui qui « n’était pas au courant »…
La dernière tuile du sénateur réfère à un chèque de 13 560 $ que lui aurait remis l’avocat du Parti conservateur pour payer ses frais juridiques, lequel s’ajoute au chèque de 90 000 $ remis celui-là par l’ex-chef de cabinet de Stephen Harper, Nigel Wright, pour rembourser le Sénat concernant des notes de frais qui, quelques mois auparavant, étaient en règle aux dires de M. Wright.
Parlant de Nigel Wright, le premier ministre, de passage sur les ondes de la radio Maritime, s’est lui-même contredit en alléguant qu’il avait congédié son ex-chef de cabinet, une version qui se démarque curieusement de celle invoquée en mai dernier alors que M. Harper affirmait qu’il avait accueilli « avec beaucoup de regret » la « démission » de Nigel Wright.
Par ailleurs, si on remonte aux premières répliques officielles du cabinet du premier ministre relatives aux premières révélations du sénateur dans ce scandale, il faut se rappeler que le CPM invoquait le fait que Mike Duffy avait remboursé le Sénat en contractant un prêt à la Banque royale, ce qui était de facto vrai, alors que le subterfuge aurait été imaginé par le CPM lui-même, qui aurait « suggéré » au sénateur d’invoquer cet argument pour justifier, en temps et lieu, l’origine des 90 000 $ offerts en réalité sous la couverture par Nigel Wright.
Enfin, Mike Duffy met sa tête sur le billot, et celle de Stephen Harper, lorsqu’il avance que le premier ministre était bel et bien au courant de ce stratagème, sinon il n’aurait jamais autorisé le chèque de M. Hamilton, l’avocat du PC. « Il n’a jamais été question d’éthique. Il a toujours été question de politique ».
Et, parlant d’éthique, je laisse la parole au sénateur Duffy qui conclut en ces termes son plus récent témoignage au Sénat : « Les millions de Canadiens qui ont voté pour le premier ministre Harper, et les milliers de conservateurs réunis à Calgary cette semaine [pour le congrès du parti] seraient choqués de voir comme certaines de ces personnes, certains de ces conservateurs opèrent. Ils n’ont pas de boussole morale ».
Une saga qui ressemble de plus en plus à un étau qui se resserre dangereusement sur Stephen Harper qui devra faire preuve de tous ses talents de « contorsionniste » pour arriver à se défaire des tentacules de Mike Duffy!
Affaire Duffy
L'étau se resserre sur Harper
Absence de "boussole morale"
Tribune libre
Henri Marineau2095 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
29 octobre 2013"jusqu’où Stephen Harper pourra persister de façon crédible dans la version de celui qui « n’était pas au courant »…"
C'est la façon qu'ils ont par les temps qui courent de protéger les premiers ministres et les présidents.
Ça me fait penser à l'affaire des écoutes américaines de la chancelière allemande Merkel alors que l'on dit que le président américain n'était pas au courant.
Ils sont nos décideurs et ils ne savent jamais rien sur rien... difficile à comprendre... et à croire.