Comportement des agents économiques
En vérité, le travailleur et la classe moyenne se sont appauvris au cours des trente dernières années que nous répète régulièrement Statistique Canada, information cruciale que politiciens, patronat et médias n’ébruitent pas trop afin de continuer à déplumer le monde ordinaire sans gêne et de continuer à enrichir «courageusement» et «lucidement» le monde extraordinaire par tous les moyens possibles quitte à voter de «bonnes» lois dans ce sens.
Pourquoi en est-il ainsi que vous me demandez bande de petits monstres à batterie? Et ben parce que le travailleur ordinaire et la classe moyenne n’ont aucun lobbyiste professionnel à leur service (n’ayant pas les moyens et n’étant pas organisés comme d’autres), ne financent pas les partis politiques; n’ont que très peu d’élus issus de leur milieu et ne contrôlent pas les médias d’information pour faire valoir leurs demandes. Ils sont laissés à eux-mêmes et sont orphelins politiquement. Peut-être allez-vous me dire qu’ils ont le pouvoir de voter pour le parti politique de leurs choix. Faites-moi pas parler pour rien. Vous savez bien que PLQ, PQ et CAQ, c’est du pareil au même et je dirais même du même au pareil.
L’exemple du prix des billets d’avion
Un exemple parmi tant d’autres, soit le prix de l’essence et du prix des billets d’avion. «Hausse des prix de billets d’avion à prévoir » que titrait le Journal de Montréal du 29 juillet 2014. Pourquoi donc? Et bien c’est à cause du gouvernement libéral de l’Ontario qui vient de hausser sa taxe sur le carburant. Même si ça se limite à l’Ontario, les compagnies d’aviation, profiteuses comme toujours, vont augmenter le prix des billets dans tout le pays, même au Québec, parce que leurs avions font souvent escale en Ontario et doivent, toujours selon elles y faire nécessairement le plein. Tordu ou pas comme raisonnement, elles vont augmenter leur prix, un point c’est tout. En conséquence, l’éponge doit s’incliner et absorber.
C’est connu et documenté, lorsque les gouvernements augmentent les impôts et les taxes des compagnies, elles ne l’absorbent pas du tout puisqu’elles détiennent un pouvoir économique et politique indu et disproportionné en plus du fait que la majorité des secteurs d’activités au pays sont constitués de vrais cartels. Dans un environnement vraiment concurrentiel, les agents économiques y penseraient plusieurs fois avant d’augmenter automatiquement leurs prix en raison du comportement contraire des autres compétiteurs.
Par contre, lorsque les impôts et les taxes diminuent, les compagnies ne répercutent aucunement ces baisses aux consommateurs pour les mêmes raisons liées à l’absence de concurrence véritable. En fait, en plus d’accaparer pour elles ces économies d’impôts et de taxes, elles ont le culot d’augmenter quand même leurs prix. Voilà pourquoi les profits des compagnies explosent chaque année et qu’elles détiennent des liquidités records. La Bourse itou faire des flammèches.
De plus, en 2000, le taux d’impôt fédéral sur le revenu des compagnies est passé de 28 % à 15 % au Canada, alors qu’il est actuellement de 33 % aux États-Unis sans que cela rendent nos entreprises plus concurrentielles. Elles sont toujours aussi nulles au niveau de l’efficacité et de l’innovation. Et bien, même si leurs impôts fédéraux ont diminué de près de 50 % (28 % à 15 %) en 14 ans, les prix de leurs produits et services loin d’avoir été abaissés ont augmenté. Cherchez l’erreur!
Le prix de l’essence
À chaque été, c’est connu, le prix de l’essence augmente en raison du jeu de l’offre et de la demande que nous disent les pseudo-experts inféodés même si depuis plusieurs années l’offre de pétrole excède largement la demande. Et en plus, on nous sert toujours les mêmes «menteries» pour justifier leur arnaque que ce soit les ouragans, les conflits, la montée du communisme dans le monde, etc. Malgré les mensonges par le cartel des pétrolières et de leurs valets, le Journal de Montréal du 20 juin 2014 titrait: «Le prix de l’essence va continuer de monter, prédit un expert». La hausse des prix de l’essence n’ont absolument aucune justification économique sinon d’être imposée par les pétrolières et les spéculateurs, comme «l’expert» banquier consulté par le Journal de Montréal, afin d’engranger d’autres milliards additionnels en profits pour leurs actionnaires et leurs dirigeants. L’éponge doit encore absorber sans rien dire.
Le travailleur comme agent économique sans aucun recours
Le dindon de cette grosse farce grotesque et plate est le travailleur ordinaire qui, comme agent économique, n’a pas de pouvoir réel, pour lui exiger et imposer des hausses de salaire aux compagnies lorsque les prix de l’essence, des aliments, des loyers, de l’inflation augmentent. Ils sont de fait des éponges et des exutoires et doivent absorber les hausses des prix de tous les produits et services et aussi des impôts et des taxes décrétés par les puissantes compagnies et par leurs gouvernements attitrés qui s’assurent d’obéir à leurs diktats et de mettre en place l’agenda politique du patronat. Le monde ordinaire est prisonnier de ce système d’exploitation.
À qui le travailleur ordinaire peut-il répercuter l’augmentation du prix de l’essence ou des aliments? À absolument personne. Et il doit même accepter des hausses salariales inférieures à l’inflation, ce qui l’appauvrit en termes réels. Il y a deux ans, le PLQ a augmenté de près de 27 % (de 7,5 % à 9,5 %) la TVQ que les compagnies n’ont pas à payer, seulement les individus. L’éponge a dû absorber étant incapable d’exiger pour compenser un peu, des hausses de rémunération. En plus, ces gouvernements à la solde de la classe dominante, baissent les impôts des riches et des compagnies et devant moins de recettes fiscales coupent et charcutent les services publics de la classe moyenne et des travailleurs qui doivent, par défaut, dorénavant payer pour ses services publics maintenant «privatisés» comme en santé. Un nouveau coût qu’ils doivent naturellement absorber sans espérer des hausses de revenus. C’est comme ça que l’on appauvrit la classe moyenne et le monde ordinaire et qui font exploser les inégalités économiques à vitesse V avec la complicité et la bénédiction des gouvernements affranchis.
Faut continuer à les presser le citron des citrons
Allez affairistes de tout poil et politiciens commandités, augmentez vos prix, vos impôts et vos taxes, l’éponge qu’est le citoyen très ordinaire est capable d’en prendre tout en étant assurés qu’il ne pourra les refiler aux employeurs en exigeant des hausses de salaire. Allez élus franchisés, un petit effort additionnel, privatisez les services publics du monde ordinaire afin qu’il les paie et tarifier ceux qui restent. Et n’oubliez pas, en signe de reconnaissance, de défiscaliser (impôts, redevances, taxes, subventions, etc.) «vos» créateurs de richesse. Vous n’avez aucune crainte à avoir. Le monde très et ben ordinaire, vous le savez fort bien, ne peut se défouler et afficher son mécontentement au moment des élections générales puisque tous les partis politiques se ressemblent. Sauf Québec Solidaire qui, grâce à la bonne job d’intoxication faite par vos butlers, lui fait peur même s’il serait le premier à bénéficier de l’élection de ce parti à tendance socialiste. Et pour achever les récalcitrants, faites leur à croire que le Québec est en crise profonde, et oui une de plus, qu’il est sur le bord d’imploser et d’exploser. Pour leur faire peur, racontez-leur l’histoire de la Grèce, du Portugal et de l’Espagne. Suppliez-les, au nom du bien commun et de l’intérêt général (faut pas avoir peur d’en beurrer épais) d’être solidaire et de se soumettre aux directives émanant des lucides, des experts, des sages et des visionnaires qui veillent fraternellement sur nous de façon désintéressée et empreinte d’altruisme. Tant de bonté de ces mécènes me font pleurer. Vous croyez que j’exagère? Pour se sortir collectivement de la pseudo-crise et du déficit public : «La solution peut passer par les contribuables» (La Presse, 13 juin 2014). Pas «peut» mais va passer obligatoirement par les contribuables ordinaires s’entend. Les éponges quoi. Je vous en prie, ne soyez pas égoïstes et passer à la caisse pour que les autres passent à «go».
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