L’enviable bilan du président Trump aux élections de mi-mandat

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Contrairement à ce que pense la gauche hurleuse, Trump a respecté ses promesses électorales

On ne peut pas reprocher à Donald Trump de ne pas avoir tenu ses promesses jusqu'à présent. Malgré cette présidence atypique, le Parti républicain ne pouvait espérer un meilleur bilan à trois semaines des élections de mi-mandat.


Ce scrutin, qui survient tous les deux ans aux États-Unis, est la plupart du temps un référendum sur le président. Celui du 6 novembre prochain ne fera pas exception. Les Américains se prononceront sur le travail des élus républicains qui contrôlent la Chambre des représentants et le Sénat, mais aussi sur la performance de leur président.


L’omniprésent Donald Trump aura un impact majeur dans l’isoloir, même si son nom n’est pas inscrit sur les bulletins de vote.


Dans l'ensemble, le président américain a répondu aux attentes depuis son arrivée au pouvoir, il y a 19 mois. Il a réussi à nommer Neil Gorsuch et Brett Kavanaugh à la Cour suprême, deux juges conservateurs. Une promesse qui réjouit et mobilise tous les républicains.


Il a réformé la fiscalité et diminué le taux d’imposition des entreprises de 35 % à 22 %. L’administration Trump a également mis fin à toute une série de réglementations environnementales et autres qui, selon le président, freinaient l’économie.


Il a réussi à renégocier l’Accord de libre-échange nord-américain. Les gains ne sont peut-être pas aussi importants pour les États-Unis que Donald Trump le laisse entendre, mais il peut tout de même cocher la case « promesse tenue ».


À l’étranger, le président républicain s’est retiré de l’entente sur le nucléaire iranien signée par l’administration Obama. La pire entente jamais paraphée par les États-Unis, selon Trump.


L’Amérique ne fait plus partie des accords de Paris sur la lutte aux changements climatiques. Les pays de l’OTAN devront essayer de payer leur part (2 %) en matière de défense face aux pressions du président américain, et la Corée du Nord a cessé ses tests de missiles nucléaires après la reprise du dialogue entre Washington et Pyongyang.


C'est sans compter l’imposition de tarifs douaniers à certains des plus grands alliés des États-Unis, mais particulièrement à la Chine, que Donald Trump accuse sans relâche de compétition déloyale.


Et bien sûr, il ne faut pas oublier le déménagement de l’ambassade américaine en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem. Une promesse d’une importance cruciale pour satisfaire les millions d’électeurs évangéliques qui, à plus de 80 %, ont voté pour Trump.


Mais là où le président marque encore plus de points, c’est sur le plan économique. L’économie américaine carbure à plein régime avec un taux de chômage historiquement bas à 3,7 %. La bourse atteint des sommets et la confiance des entreprises et celles des consommateurs sont élevées.


En fait, une des seules promesses non respectées encore par le président est la construction de son mur à la frontière mexicaine, que le Congrès refuse toujours de financer.


Une popularité au plus bas, malgré tout


Aux yeux de ses opposants, Trump présente bien sûr un bilan catastrophique sur de nombreux plans, dont ceux de l'environnement et des relations avec les alliés traditionnels des États-Unis, soit l'Europe, le Canada et le Mexique.


Mais que l’on soit d’accord ou non avec le style, les choix et les politiques de l’homme, force est de constater qu’il présente un bilan fidèle à ce qu’il a promis durant sa campagne de 2016.


Malgré tout, son taux de popularité demeure bas. Seulement 41 % des Américains sont satisfaits de sa présidence, selon le dernier sondage diffusé par CNN.


Cette insatisfaction jouera lors des élections de mi-mandat. Les démocrates profiteront de l’impopularité de Trump pour faire des gains à la Chambre qui leur sont à portée de main, indiquent plusieurs sondages. Le Sénat s’annonce, cependant, beaucoup plus difficile à reprendre aux républicains.


Historiquement, les élections de mi-mandat ont été l’occasion de sévères raclées pour le parti du président au pouvoir. Le président Clinton en 1994, le président Bush en 2006 et le président Obama en 2010 ont connu d’importantes dégelées. Donald Trump peut toutefois se rassurer, au final, en se disant que la majorité des présidents qui perdent la Chambre ou le Sénat aux élections de mi-mandat sont réélus deux ans plus tard.


Les jeux sont loin d’être faits en prévision du vote du 6 novembre et plusieurs analysent les sondages avec prudence, voir scepticisme.


À l’heure de la présidence Trump, tout semble possible, sauf de prévoir. La concrétisation de ses nombreuses promesses va certainement fouetter les troupes républicaines.


Mais, même chez ses partisans, ses manières envers les femmes et son appui à un juge soupçonné d’agressions sexuelles dérangent les plus fervents conservateurs, surtout parmi l’électorat féminin.


Le style abrasif et controversé de Donald Trump pourrait peut-être venir obscurcir les chances de victoire des républicains aux élections de mi-mandat malgré un bilan plus qu’enviable.


Une analyse de Christian Latreille, correspondant de Radio-Canada aux États-Unis.