M. Mitchell, un ancien sénateur démocrate qui avait participé aux négociations de paix en Irlande du Nord, est un négociateur réputé dont la nomination, au lendemain de l'investiture de Barack Obama en janvier 2009, avait été un signe de l'importance accordée par la nouvelle administration à la paix entre Israël et les Palestiniens.
: AP
Agence France-Presse - La démission de l'émissaire américain pour le Proche-Orient George Mitchell devait être annoncée vendredi, un nouveau signe qu'une approche américaine différente du processus de paix entre Israël et les Palestiniens est en préparation, tirant la leçon des échecs passés.
Un communiqué du président Barack Obama devait confirmer l'information, qui a circulé à Washington depuis la fin de matinée.
George Mitchell est un ancien sénateur démocrate, qui s'était fait connaître à l'étranger par sa participation aux négociations de paix en Irlande du Nord.
La nomination de ce négociateur réputé, au lendemain de l'investiture de Barack Obama en janvier 2009, avait été un signe de l'importance accordée par la nouvelle administration à la paix entre Israël et les Palestiniens.
En dépit des incessantes navettes dans la région de ce voyageur infatigable, les efforts américains se sont fracassés sur le refus des parties d'aboutir à un compromis suffisant pour relancer un dialogue direct entre elles.
La dernière tentative, lancée à Washington en septembre 2010, avait échoué moins d'un mois plus tard sur le refus d'Israël de prolonger un moratoire sur la colonisation juive en Cisjordanie.
L'administration américaine avait maintenu, pendant un temps, son objectif officiel d'aboutir à «une solution à deux États» à la fin de l'été 2011. Mais depuis le début de l'année, l'emploi du temps de George Mitchell était nettement allégé.
Son départ survient alors que M. Obama doit prononcer, le 19 mai au département d'État, un discours très attendu sur les révoltes dans le monde arabe et en Afrique du Nord.
La secrétaire d'État Hillary Clinton avait plaidé en avril que la reprise du dialogue entre Israël et les Palestiniens était «une nécessité immédiate» à la lueur de ces révoltes arabes. Elle avait suggéré au passage la possibilité d'une nouvelle approche de la politique américaine dans la région.
Que le processus de paix «soit une affaire extraordinairement difficile n'est une nouveauté pour personne», a observé vendredi Jay Carney, le porte-parole de la Maison Blanche: «Mais il se trouve que c'est important, et le président a l'intention de continuer à y travailler».
Le 20 mai, au lendemain de son discours, M. Obama recevra le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à qui des médias ont prêté l'intention de proposer son propre plan de paix.
Les Palestiniens, de leur côté, recherchent désormais activement la reconnaissance de leur État par l'assemblée générale de l'ONU. Tant les États-Unis qu'Israël redoutent cette initiative «unilatérale».
Le New York Times a affirmé en avril que la Maison Blanche comptait proposer un État palestinien dans les frontières de 1967, et que Jérusalem devienne la capitale commune à Israël et au futur État de Palestine. De même source, Washington écarterait l'option d'un «droit au retour» des réfugiés palestiniens.
Aucun élément plus récent n'a filtré quant aux intentions du président Obama. Mais nombre d'observateurs, aux États-Unis, pressent la Maison Blanche de soumettre ses propres idées pour la paix.
«La démission du sénateur Mitchell souligne la nécessité, pour le président, de prendre en charge personnellement la politique américaine de paix au Proche-Orient», a encore commenté vendredi Ori Nir, le porte-parole d'Americans for Peace Now, une organisation juive américaine qui milite pour la solution à deux États.
Les émissaires, a-t-il ajouté, «ne peuvent se substituer à un engagement personnel présidentiel, qui est la seule façon d'obtenir une avancée vers la paix entre Israéliens et Palestiniens.»
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