L'effritement

Bien que les libéraux de Stéphane Dion aient subi le revers le plus spectaculaire en perdant Outremont, c'est le Bloc qui a perdu le plus de plumes hier soir si on compare son vote dans ces trois circonscriptions au score obtenu l'an dernier.

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Au lendemain des élections générales de 2006, le Bloc québécois avait lancé un exercice de réflexion sur «le mystère de Québec», cherchant à comprendre pourquoi la région de la capitale nationale avait basculé dans le camp conservateur. Les résultats des complémentaires de lundi le forceront à étendre l'introspection à l'ensemble de la province.


Bien que les libéraux de Stéphane Dion aient subi le revers le plus spectaculaire en perdant Outremont, c'est le Bloc qui a perdu le plus de plumes hier soir si on compare son vote dans ces trois circonscriptions au score obtenu l'an dernier. Au total, la part du vote bloquiste dans ces circonscriptions a chuté de 17 points. Cette évolution s'inscrit dans une tendance lourde, le Bloc québécois ayant vu son score total s'effriter de 49% aux générales de 2004 à 42% en 2006 à 35% selon le sondage CROP d'août dernier.
D'un point de vue canadien, c'est une excellente nouvelle. Il semble que de plus en plus de Québécois sortent de la logique de retranchement représentée par le parti souverainiste pour revenir à celle d'une participation active aux formations politiques pancanadiennes. C'est l'une des clés de l'unité du Canada: plus les Québécois s'impliquent au plan fédéral, plus ils sont en mesure de peser sur l'évolution du pays, plus ils sont, aussi, partie aux nécessaires compromis entre les régions. (L'absence de partis nationaux est à l'origine de l'impasse qui menace ces jours-ci l'existence de la Belgique.)
Les bloquistes reconnaissent se retrouver dans une situation difficile. Parti de transition en attente de la souveraineté, le Bloc siège maintenant à Ottawa depuis 14 ans, tandis que la chef du PQ, Pauline Marois, vient de reporter aux calendes grecques la tenue d'un référendum. Du côté de la droite nationaliste, la formation de Gilles Duceppe est maintenant menacée par le Parti conservateur. De l'autre côté, le NPD - plus à gauche, plus écologiste, plus antimilitariste - pourrait lui gruger quelques appuis grâce à une nouvelle crédibilité québécoise fournie par Thomas Mulcair.
Cela dit, le Bloc, à l'image du mouvement souverainiste, est enraciné trop profondément pour que ses adversaires sous-estiment sa capacité de rebondir.
Chez les libéraux, la défaite dans Outremont a fait apparaître de nouvelles fissures dans l'unité du parti. Dans l'entourage de Stéphane Dion, on a accusé des organisateurs de Michael Ignatieff d'avoir manigancé pour miner la campagne du candidat libéral Jocelyn Coulon. Quel que soit le fondement de ces soupçons, ils révèlent deux aspects malsains du leadership de M. Dion. D'abord, une sorte de paranoïa à l'endroit de son rival de la course au leadership. Ce n'est pas faute d'organisateurs que les libéraux ont perdu Outremont. Notamment, en tardant à nommer un candidat, le chef a permis à M. Mulcair de prendre une avance insurmontable.
De plus, l'entourage de M. Dion semble totalement inconscient de son impopularité au Québec. Au point qu'au grand dam de l'organisation locale, alors que la campagne de M. Coulon coulait à pic, on a décidé de mettre le chef encore plus en évidence!
Avant de blâmer M. Ignatieff pour le pétrin dans lequel se retrouve le PLC au Québec, M. Dion et sa garde rapprochée devraient faire leur propre mea-culpa.
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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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