Les électeurs de l'Écosse ont parlé avec un taux de participation très élevé. Les sondages, avant le résultat final, ont longtemps mis le camp du Oui en avance sur celui du Non. L'optimisme était donc palpable chez les Oui. Mais la politique étant ce qu'elle est, une campagne de peur a déferlé sur l'Écosse comme une trainée de poudre. Entre vous et moi, c'est toujours plus facile de militer pour le Non car il fait moins peur; selon les consciences populaires écossaises. David Cameron et son gouvernement l'ont bien compris. Rien de mieux que la peur pour appâter l'électeur indécis!
Malheureusement, les Écossais refusent de se faire confiance. La vision de perdre la livre sterling les effrayait. Mais la grande leçon offerte, à la fois par les sondages et la finalité des résultats, nous démontre clairement que la peur, cet élément qui déraille la volonté, insérée entre les deux oreilles de l'électeur fait effet davantage dans l'isoloir. De plus, la peur réussira toujours à fausser la valeur des sondages car il faudra soustraire au moins 15 à 18% sur le pourcentage annoncé dans le clan du Oui. La peur, ennemi de la confiance, en fait craindre plusieurs lorsque vient le temps de faire son X sur le bulletin de vote. Donc, si le prochain sondage québécois annonce que le camp du Oui est à 60%, ne pavoisez pas trop vite, la peur réduira malheureusement cela à 45% le soir du résultat final. Je ne le souhaite pas et j'espère me tromper. Du moins, c'est mon impression. Alors, pour un plébiscite heureux, il faudra donc en amont un pourcentage plus favorable que 60% au Oui pour l'emporter; cela redressera la courbe de la sécurité. On en constate l'impact maintenant. Un parti averti en vaut deux.
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9 commentaires
Archives de Vigile Répondre
20 septembre 2014Voyons le caractère ethnique (ou clanique) du vote.
La distribution géographique du vote :
J'ai été surpris de voir que le centre montagneux (les Highlands ou Alpes Écossaise) ne fusse pas favorable au "Oui". Le nettoyage ethnique qui a commencé en 1746 avec l'Acte de Proscription, a bien fait sa job.
http://en.wikipedia.org/wiki/Scottish_Gaelic
Les Écossais des Lowlands parlent le "Scot" qui n'est pas proprement celtique parce que les habitants des basses terres descendent de Saxons de Northumbrie refoulés par les invasions vikings. L'idée d'indépendance est fortement corrélée avec l'identité celtique, principalement gaélique (goïdelique).
Les habitants de la côte orientale parlent la variante dorique du Scot (d'où l'origine du Doric Club contre les Patriotes).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Scots
http://fr.wikipedia.org/wiki/Doric
L'anomalie du Nord-Est, c'est l'identité scandinave qui joue. Le patois régional, c'est l'anglais teinté de Norne. Les habitants des Shetlands et des Orcades ont demandé à ce que le Parlement d'Écosse leur permette de choisir entre rester dans l'Union britannique, partir avec l'Écosse, ou se séparer pour rejoindre la Norvège. Salmond leur a refusé un plébiscite séparé. Il s'est donc mis à dos cette communauté. L'archipel des Hébrides, jadis dominé par les Vikings, fut celtisé via les raids pour des esclaves et des épouses sur la côte, suivi d'une immigration des Celtes avec la poussée saxonne dans la péninsule écossaise.
L'archipel des Hébrides est devenue le refuge de l'identité celtique.
Normand Bélair Répondre
20 septembre 2014Aujourd'hui, le message semble être clair: On veut être comme les autres, pas différent des autres...
C'est rassurant d'avoir des McDonald et des Walmart pareils, partout!
Yvon Lagacé Répondre
20 septembre 2014N'oublions pas que les sondeurs sont pour la plupart du côté fédéraliste. Manipuler l'opinion en laissant croire que le Oui est en avance peut faire en sorte que beaucoup d'indécis tenteront d'équilibrer en votant Non.
Leçon : dans tout prochain référendum, interdire les sondages dès que la campagne est officiellement lancée. Évitons la manipulation médiatique.
Fernand Lachaine Répondre
20 septembre 2014Il est intéressant de noter que le gouvernement britannique avait demandé conseil à nul autre que ti-jean chrétien concernant le référendum en Écosse.
Il n'est donc pas surprenant que la campagne de peur dans les derniers jours de la part du camp du NON ait été mise en marche par les ténors du gouvernement Cameron.
Nous avons de belles leçons à tirer des résultats en Écosse.
Fernand Lachaine
Archives de Vigile Répondre
19 septembre 2014J'ajouterais à mon commentaire précédent que les jeunes générations d'aujourd'hui ont embarqué davantage que les générations précédentes dans l'individualisme du chacun pour soi et du "au plus fort la poche" promu par le Système.
Cela fait qu'ils se sentent moins partie d'une nation.
Cet état de fait rend de plus en plus difficile un quelconque projet de société ou de pays.
Archives de Vigile Répondre
19 septembre 2014"Il semble que les jeunes, tranche d’âge de 16-18 ans, d’après ce que j’ai lu aujourd’hui ont vôté majoritairement pour le non, une lecon a méditer pour ceux, trop nombreux, qui pensent que les jeunes générations vont remettre en cause l’ordre établi."
@ M. Simon,
Bien vu; et c'est la même chose au Québec où on a dénoté qu'à l'élection d'avril dernier, les 18-40 ans avaient voté PLQ et CAQ aux dépens du PQ.
Contrairement aux générations précédentes où la jeunesse était synonyme d'idéalisme, d'une propension à vouloir changer le monde motivée par l'élan de la jeunesse, la génération actuelle de jeunes occidentaux se distinguent de tout ce qu'on a vu auparavant par une absence d'idéalisme et un conformisme qu'on pourrait qualifier de "pépère".
C'est le résultat du travail constant du Système qui s'efforce à formater des individus facilement malléables et qui vise l'uniformisation des populations en cherchant à diluer les identités nationales, ethniques et culturelles au profit de l'identité-Système de producteur-consommateur sans histoire, sans racines, sans passé et de plus en plus sans avenir et sans patrie.
Il ne faut pas oublier que les jeunes ont été élevés dans la propagande incessante du Système plus que toutes les générations qui ont précédé.
Archives de Vigile Répondre
19 septembre 2014Faut plus penser à faire un référendum, cette joute n'a plus sa place présentement.
Le P.Q. gagnerait en contrecarrant dès maintenant les libéraux et leur chef espion Philippe Couillard qui prône littéralement l'avachissement complet du Québec devant Ottawa en signant dans le déshonneur et la honte la constitution canadienne.
" Pour une majorité de Québécois, [la] fierté nationale est jumelée à celle d'appartenir à un plus grand ensemble, celui de la fédération canadienne."
Philippe Couillard
Quel mensonge!
Archives de Vigile Répondre
19 septembre 2014Je n'ai pas un instant cru a ces sondages pour la bonne et simple raison que la participation électorale est toujours faible en Ecosse et qu'il n'y a pas de modèle comme ici.
Vous oubliez facilement que le SNP n'a été élu que grâce a la division du vote unioniste (c'est un scrutin uninominal a un tour, comme chez nous).
Depuis que la question est posé, dans des sondages, en Ecosse, le résultat est plus ou moins le même.
Le résultat le plus remarquable est la déroute des instituts de sondage.
Il semble que les jeunes, tranche d'âge de 16-18 ans, d'après ce que j'ai lu aujourd'hui ont vôté majoritairement pour le non, une lecon a méditer pour ceux, trop nombreux, qui pensent que les jeunes générations vont remettre en cause l'ordre établi.
Les indécis ont voté massivement pour le non, c'est clair, vous parlez de peur, peut-être, mais ils ont aussi pu décider qu'il n'y avait rien pour eux et que le statu-quo était pour eux la meilleure solution.
La seule grande ville écossaise qui échappe au massacre est Glasgow, regardons la réalité en face, l'Ecosse est un pays conservateur, le non a atteint des sommets dans les Highlands ou dans les iles de l'ouest (plus de 70 % dans certaines zones).
Le SNP avait fait tous ses devoirs, un plan, un chef charismatique, clair sur ses objectifs, son échéancier, ca me rappelle les conseils de certains ici...
A méditer.
Archives de Vigile Répondre
19 septembre 2014Le thème de notre prochaine campagne: Faîtes moi pas peur avec vos épouvantails, je vous crois plus ! Nous on a l'expérience sur notre côté, eux, en Écosse, en était naïvement à leur première expérience. Et ils ont payés pour ça !