L’indéniable détérioration de l’économie du Québec inquiète sérieusement l’ex-premier ministre Jacques Parizeau.
La situation des PME québécoises est, selon lui, si dramatique qu’il leur faut un «remède de cheval» et une politique industrielle digne de ce nom.
«C’est la première fois depuis trente ans que je suis inquiet quant à l’avenir économique du Québec», conclut-il dans un nouveau texte d’opinion transmis au Journal.
M. Parizeau a évidemment été interpellé par les récentes études faites par des universitaires de renom sur l’état des finances publiques et la prospérité du Québec. Il les juge toutefois différemment.
Dur, mais réaliste
S’il ne partage pas l’avis trop pessimiste des fiscalistes de l’Université de Sherbrooke, l’ancien PM endosse sans réserve les conclusions de l’étude effectuée par les Hautes études commerciales de l’Université de Montréal et diffusée par le Journal et TVA, en janvier.
«La seconde étude, celle des HEC, ne patauge pas dans les projections apocalyptiques. C’est un diagnostic sur l’état de l’économie du Québec. C’est dur, mais réaliste. Ce qui frappe le plus dans cette étude, c’est la lente et persistante détérioration de l’économie du Québec depuis dix ou douze ans […]», écrit-il.
M. Parizeau ne réagit pas comme les ténors du gouvernement, qui semblent se satisfaire des statistiques habituelles. Pourtant, estime l’ancien PM, l’économie du Québec est en régression, et plusieurs indicateurs le confirment. Il suggère implicitement au gouvernement Marois de prendre la situation au sérieux.
Les entreprises québécoises accusent un important retard en matière de productivité. Il en résulte un niveau de vie plus bas au Québec qu’ailleurs au Canada et dans la vingtaine de pays auxquels la Belle Province est comparée généralement.
N’ayant pas fait les investissements nécessaires, les entreprises québécoises ont pris un terrible retard sur leurs concurrents canadiens et américains.
Cimenterie
Pourtant, le gouvernement continue de miser sur des investissements ponctuels. À preuve, la cimenterie de Port-Daniel, en Gaspésie, un projet rendu possible par une injection majeure de fonds publics.
Or, selon M. Parizeau, la modernisation des entreprises québécoises prévue dans la politique industrielle gouvernementale est, quant à elle, soutenue par un budget insuffisant, inférieur à l’appui du gouvernement à la cimenterie du clan Bombardier.
«Il semble qu’on voit déjà ce que le gouvernement juge important et ce qu’il considère comme secondaire», déplore Jacques Parizeau.
ÉCONOMIE
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