Il est très rare que nous commentions dans cette colonne les faits et gestes de Quebecor, propriétaire du Journal de Montréal, principal concurrent de La Presse. Si nous dérogeons à cette ligne de conduite aujourd'hui, c'est que le président de Quebecor Media a tenu récemment des propos allant à l'encontre de principes qui devraient être chers à tous les médias canadiens, notamment l'indépendance de la presse vis-à-vis du pouvoir politique.
Soucieux de préserver cette indépendance, les médias du pays ont toujours résisté à toute tentative de l'État de régir leurs pratiques journalistiques. En contrepartie, ils ont accepté de se soumettre à un système crédible d'autorégulation. Au Québec, la responsabilité de cette autodiscipline a été confiée au Conseil de presse. Malheureusement, l'an dernier, le Journal de Montréal et le Journal de Québec se sont retirés du Conseil, lui reprochant des décisions «arbitraires» et «biaisées».
Cette semaine, le président du Conseil de presse du Québec, le juge à la retraite John Gomery, a suggéré au gouvernement de légiférer pour forcer Quebecor Media à réintégrer les rangs de l'organisme. Selon le Conseil, une telle intervention législative serait justifiée parce qu'en se retirant, Quebecor «s'est complètement désengagée de toute forme d'imputabilité déontologique volontaire.»
Réagissant à la suggestion de M. Gomery, M. Péladeau a laissé entendre que son entreprise contesterait la constitutionnalité de toute législation allant dans ce sens: «Je serais curieux de voir la nature légale d'une telle mesure coercitive. Honnêtement, je trouve que c'est pousser un peu le bouchon.»
Voilà une position paradoxale venant d'une entreprise qui a obtenu de l'Assemblée nationale l'adoption d'une loi mettant à l'abri d'éventuelles contestations judiciaires son entente avec la Ville de Québec sur le nouvel amphithéâtre. Quebecor considère-t-elle désormais le pouvoir législatif comme étant à son service, adoptant ou rejetant les projets de loi conformément à ses instructions?
Il faut aussi déplorer les propos désobligeants, d'une rare arrogance, tenus par M. Péladeau à Ottawa au sujet de plusieurs médias canadiens. Selon le patron de Quebecor, La Presse, le National Post, CTV, le Globe and Mail et le Toronto Star sont tous «inféodés» à Radio-Canada et donc incapables de tout reportage critique au sujet de la société d'État.
Selon nous, les organes de presse devraient se faire concurrence dans un climat de respect mutuel. Ils devraient rivaliser de qualité plutôt que de sombrer dans les insultes. Au-delà des intérêts commerciaux de chacun, ne partagent-ils pas le même objectif, informer les citoyens et ainsi assurer la vitalité de la démocratie?
Voilà pourquoi nous invitons les médias de Quebecor à réintégrer le Conseil de presse du Québec. Ensemble, nous pourrons travailler à rendre cet organisme encore plus solide, rigoureux et crédible, ce qui sera à l'avantage de tous.
L'arrogance de Quebecor
Pratte devant son miroir
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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