« Je dirai de l'argent ce qu'on disait de Caligula, qu'il n'y avait jamais
eu un si bon esclave et un si méchant maître. »
Montesquieu (extrait de
son œuvre Mes pensées )
***
S’il est un sujet politique qui devrait inquiéter les Québécois français,
c’est bien l’argent qui contribue à conditionner l’interaction stratégique
du Pouvoir centraliste à Ottawa. Cette interaction liée à l’argent
provenant des lobbies et d'autres groupes d'intérêts reliés à la politique
fédérale d’exclusion agissant contre le Québec ( le programme des
Commandites est un exemple de cette interaction stratégique du Pouvoir qui
a bien réussi à voler le référendum de 1995; se faire piller l'aliquote du
patrimoine économique québécois à travers d’un processus frauduleux de
privatisation réalisé par ce même pouvoir à Ottawa(1), en est un autre; le
saccage des ressources financières et fiscales des organismes publics, est
un autre cas de détournement des avoirs publics de cette série de
corruptions institutionnalisées(2); etc ), fait que le nationalisme
québécois n’arrive pas à vaincre les multiples obstacles politiques,
juridiques, économiques et financiers jalonnés depuis la Conquête de 1760
qui fut « concrétisée » juridiquement et imposée par la Constitution
colonialiste de 1867.
Pour conférer un peu de perspective à cette interaction stratégique du
Pouvoir conditionné par l’argent, nous ne ferions mieux que de prendre à
notre compte les réflexions du financement entourant la prise du contrôle
du pouvoir politique centraliste à Ottawa, tel que démontré dans le cas
suivant : l'enquête entreprise par Elections Canada allègue, dans une
première constatation, que les transactions publicitaires du PCC en
campagne électorale de 2006 ( selon le système du « in and out » )(3) ont
permis au parti d'excéder d'au moins 1 million $ la limite de dépenses
autorisée par la loi électorale. C’est par cette interaction stratégique
que la tricherie des conservateurs, à travers le parti de Stephen Harper (
membre actif du groupe Bilderberg ), a pu se réaliser, transférant des
milliers de dollars de son bureau national dans les comptes bancaires de 67
candidats pour les retirer aussitôt après. Faisant accroire, par ce système
de détournement d’argent, que ces dépenses ont été attribuées aux candidats
locaux.
L'on constate donc que si l’argent du Pouvoir, en tant qu’effet de
mainmise politique, est déterminé par les conditions objectives gagnantes,
il constitue à son tour un facteur déterminant de « rupture » des relations
démocratiques existantes. C’est à dire que s’il y a une décade et demie le
PPCC ( devient PCC et l'héritier politique des conservateurs canadiens en
décembre 2003 par la fusion de l’Alliance canadienne et du Parti
progressiste-conservateur du Canada ) était dans la cale sèche de la
politique au niveau fédéral, dû à la corruption et à la confrontation entre
clans afin de contrôler la structure du parti(4). De plus, le PLC à son
tour régnait tout-puissant en cette même période, appliquant des méthodes
corruptibles et anti-démocratiques allant contre les intérêts de la
majorité des francophones du Québec ( par exemple le référendum volé en
1995 ), afin que ces mercenaires de la politique qui s’alternent au Pouvoir
puissent continuer, par un « pacte de silence », à jouir des privilèges
outrageants consentis par la Constitution colonialiste du Canada aux dépens
de la Nation québécoise. La pérennité de cette alternance au pouvoir entre
ces deux partis fait, ni plus ni moins, que le régime fédéral soit pour la
majorité des Québécois français une sorte de dictature silencieuse.
Concernant les contributions aux partis politiques correspondant au
premier trimestre de 2008 et rendus publics jeudi dernier par Élections
Canada, les montants nous démontrent que lorsque l’on arrive à prendre le
Pouvoir, comme l’a fait le PCC, l’argent fait basculer inéluctablement la
balance, engendrant ainsi plus de pouvoir et par conséquent plus d’argent,
lesquels serviront, infailliblement, contre les intérêts nationaux des
Québécois ( tel fut le cas du PLC dans le passé et le sera encore si ce
parti reprend le pouvoir ). Voici ces montants reçus par le PCC et les
autres partis à Ottawa :
Le Parti conservateur est celui qui a le mieux fait au niveau des
contributions aux partis politiques. En effet, le parti de Stephen Harper a
reçu près de cinq millions de dollars pendant cette période trimestrielle,
provenant de quelques 44 000 donateurs.
Le NPD a perçu un peu plus de 1,1 million de dollars, de janvier à mars.
Le PLC a encaissé 846 129 $ pendant ce même laps.
Le PVC a recueilli de ses supporteurs la somme de 160 000 dollars.
Quant au Bloc québécois, n’a reçu que 37 000 $ durant cette période.
Par conséquent, par la logique de cette interaction stratégique du
Pouvoir, c’est le Parti conservateur du Canada ( PCC ) qui domine aussi
outrageusement la chasse aux fonds, en 2007, recevant 17 millions $ de la
part de 159 122 donateurs. Suivent les libéraux avec 4,9 millions $ de 35
783 supporters, les néo-démocrates avec 1,4 million $ de 53 110 personnes,
les verts avec 1 million $ de la part de 12 003 cotisants et le Bloc avec
465 000 $ provenant de 5038 sympathisants.
Comme nous venons de constater, « L’argent, --tel que souligné jeudi
dernier par un journaliste de la Presse canadienne (nom ?)--, est le nerf
de la guerre lors de campagnes électorales... --Ajoutant pour justifier
cette arme de « guerre » qu’est l’argent, pour aller se battre avec des
mercenaires de la politique dans les champs de batailles électorales et
référendaires au Québec, qu‘en effet,-- Au début de l’année (2007),
plusieurs observateurs s’attendaient à ce que des élections soient
déclenchées à la suite d’un possible vote négatif sur le budget ». D’autre
part, Alexis Gagné-LeBrun l’a très bien expliqué dans son article publié le
28 avril 2008 au journal le Soleil : « (…). Les indépendantistes édictent
des règles démocratiques et les respectent. Les fédéralistes savent bien
qu'ils ne peuvent les respecter, car ils perdraient alors la partie. Ils
ont perdu au niveau des arguments, la seule chose qui leur reste, c'est
l'argent, la publicité et leur influence entre petits amis. Dégoûtant !
»(5).
Pour conclure, l’on doit affirmer que les conséquences de ces interactions
stratégiques du Pouvoir liées à l’argent et destinées à renforcer le
centralisme politique, fiscal(6) et financier à Ottawa, seraient encore
plus antidémocratiques, arbitraires et perturbatrices si le Parti Québécois
et le Bloc(7) disparaissaient, ou tout simplement étaient neutralisés dans
leur action politique de faire du Québec un pays dans le concert des
nations du monde.
Jean-Louis Pérez
***
Vive le Québec libre de caciques, de tricheurs de la politique, de
traîtres et de pilleurs des ressources fiscales et naturelles
____________________________
1. Consulter http://www.vigile.net/Quebec-du-piege-constitutionnel-au
2. Pour une information exhaustive sur le saccage du patrimoine économique
public des Québécois, consulter http://www.vigile.net/+-Corruption-+
3. Voir [la cynique déclaration du responsable de la campagne du Parti
conservateur au Québec->http://www.cyberpresse.ca/article/20080502/CPACTUALITE/80502169/1019/CPACTUALITE] lors des élections 2006 concernant le système du «in
and out» utilisé par son parti
4. Pour connaître la création de ce parti ( PPCC-PCC ), contraire aux
intérêts des Canadiens français
5. Pour plus de détails, lire [La tricherie : voler une élection, un
référendum...->http://www.cyberpresse.ca/article/20080428/CPSOLEIL/80425105/5826/CPSOLEIL]
6. C'est par [ce pouvoir d’interaction stratégique et d‘argent que le
centralisme à Ottawa retient, par sa politique fiscale colonialiste, les
38,4 milliards que paient annuellement les Québécois au fédéral->http://www.vigile.net/La-facture-fiscale-des-Quebecois].
7. Rappelons-nous ce que Conrad Black avait déclaré au quotidien National
Post ( mars 2007 ) : « … si le Canada devient de plus en plus important
dans le monde, et le Québec de moins en moins important dans le Canada, la
souveraineté sera appelée à disparaître. Mario Dumont va ramener une
économie du style Duplessis, les libéraux auront un chef comme Taschereau
ou Lesage (…) et le Bloc et le PQ vont se dissoudre, car ils sont des
anachronismes. Cette nouvelle popularité de l’ADQ signifie le retour d’un
conservatisme fiscal et social au Québec, une première depuis l’époque où
régnait l’Union nationale de Maurice Duplessis (…). Mario Dumont a le même
concept d’autonomie pour le Québec comme l’avait Duplessis ».
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
5 mai 2008Le NPD suspecte d'autres dépenses frauduleuses
Information supplémentaire parue lundi 5 mai 2008 au journal cyberpresse concernant le blanchissement d’argent afin de financer le PCC
http://www.cyberpresse.ca/article/20080505/CPACTUALITES/80505237/6488/CPACTUALITES
Archives de Vigile Répondre
5 mai 2008Phrase incomplète
Pour compléter l’exposé, veuillez ajouter au troisième paragraphe, juste devant la note (4) ce qui suit :
,il se retrouve aujourd’hui au Pouvoir, et ça, trois ans seulement après être arrivé à concrétiser une grande coalition des conservateurs canadiens ( 2003-2006 ) financée par l‘argent de ces interactions stratégiques qui font conquérir le Pouvoir.
JLP