La saga de Robert Poëti a eu le mérite de révéler plusieurs dysfonctionnements au sein du ministère des Transports et du gouvernement, et c’est loin d’être fini.
Les «simples» députés
Mais la bonne nouvelle, c’est qu’elle a permis aussi de mettre en lumière le rôle de ceux qu’on appelle les «simples» députés. Dans cette crise entourant la gestion du ministère des Transports, la palme d’or revient aux députés libéraux Guy Ouellette, André Drolet et Jean-Denis Girard.
Bien qu’ils aient reçu la consigne de ne pas mettre à mal la sous-ministre, Dominique Savoie, que le premier ministre avait qualifiée de l’ «une des hauts fonctionnaires les plus respectés de l’administration publique du Québec», les députés ministériels ont tenu, en commission parlementaire, par des questions très pertinentes, à assumer leur rôle de contrôleurs de l’action gouvernementale. C’est un fait rarissime dans les annales du parlementarisme québécois.
Un alter ego encombrant !
Le premier ministre Couillard a dit qu’il avait appris la nouvelle de ces irrégularités troublantes en lisant un article de L’Actualité, le 18 mai dernier. Par contre, son directeur de cabinet, Jean-Louis Dufresne, est au courant depuis des semaines. Or, il n’a pas jugé bon de lui en parler.
Comment un directeur de cabinet peut-il cacher à son premier ministre des informations aussi sensibles touchant l’intégrité de son gouvernement et se maintenir encore en poste? Il faut remonter au 18 décembre 2013. Les députés libéraux ont été convoqués, à l’Assemblée nationale, pour l’assermentation de leur chef, Philippe Couillard, nouvellement élu député d’Outremont, devenu, par la même occasion, chef de l’opposition officielle.
L’évènement a été précédé d’un caucus où 20 députés libéraux sur 50 brillaient par leur absence. J’y étais. C’est là que Philippe Couillard nous a présenté son futur directeur de cabinet, Jean-Louis Dufresne. Il a insisté sur le caractère privilégié de leur relation «On se connaît depuis notre jeune âge, dit-il. Nous avons joué au hockey ensemble. Quand vous parlerez à Jean-Louis, c’est à moi que vous parlez».
Le premier ministre peut bien se réfugier derrière son amitié pour protéger un alter ego encombrant, mais le lien de confiance et l’intérêt public commandent que le ménage soit fait là ou ça compte, à commencer par son propre entourage.
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