L’ambassadeur américain menace l’Arménie, alliée de la Russie

F81d6ecd7c7963819f07f206598b7509

Les États-Unis pèsent de tout leur poids pour tenter d'isoler la Russie

L’ambassadeur des USA en Arménie, John A. Heffern a officiellement informé le gouvernement arménien et les entreprises et structures commerciales locales « sur les risques en cas de coopération avec les sociétés russes et les personnes physiques, reprises dans la liste des sanctions des États-Unis à cause de la crise ukrainienne ». »Nous demandons à tous les États et à leurs résidents de tenir compte du risque causé à leur bonne réputation, qui pourrait se poser en cas de collaboration avec les compagnies et les particuliers (russes), ainsi que de suspendre toutes les transactions contraires aux sanctions appliquées par nous et d’autres. Comme les ambassades des États-Unis dans les autres pays, l’ambassade américaine à Erevan a elle aussi transmis des informations sur les dernières sanctions aux représentants du gouvernement de l’Arménie et les entreprises » – a déclaré le communiqué de l’Ambassade des États-Unis dans ce pays.Les sanctions des USA et de l’union européenne contre l’Iran (seul allié permettant de désenclaver l’Arménie), à la suite desquelles de grands projets communs entre les deux pays avaient été reportés avaient déjà porté un coup sévère à l’économie arménienne. Maintenant, c’est le tour de la Russie, l’allié principal de l’Arménie…
Si l’Arménie suivait l’ambassade américaine pour sa « bonne réputation » la recommandation « de suspendre toutes les transactions » avec, par exemple « Rosneft », cela voudrait dire que l’activité de cette société en Arménie n’est pas souhaitable, donc abandonner les espoirs de reprise dans ce pays de la production de caoutchouc ! Et cela alors que la société russe a l’intention de procéder en Arménie à un projet commun avec l’italien Pirelli, qui, premièrement, n’est pas encore approuvé, et deuxièmement, il n’y a pas encore de messages sur le fait que Pirelli lui-même pour le bien de sa « bonne réputation » refuserait la coopération avec Rosneft.
Ou, peut-être, dans l’esprit de « risques », dont avertissent les américains,les entreprises arméniennes doivent abandonner le service des filiales des deux banques russes en Arménie (dont une est précisément une banque systémique dans le pays) ? Alors, c’est le financement d’une grande partie de l’économie arménienne qui sera en danger.
Les USA recommandent donc aussi le gel, par exemple, des travaux de modernisation de la mine de cuivre-molybdène de Tekhout, qui représente la plus importante modernisation d’une infrastructure industrielle pour toute la période de l’indépendance de l’Arménie, un projet financé par la banque publique russe VTB ? Ou abandonner le projet de redémarrage de la cimenterie de Radzan, qui, en raison de la dette de l’ancien propriétaire, a été confisquée par cette même banque? Mais il ne s’agit que de deux projets parmi d’autres : les actifs arméniens des deux banques russes réunis, ont prêté et continuent de prêter à des dizaines, voire des centaines d’entreprises dans le pays, et même « la Banque VTB – Arménie » est en terme de crédit d’investissement le leader incontesté du système bancaire arménien, et « Аreksimbank – Groupe Gazprombank » est le 8eme. A la fin de l’année dernière, ces deux banques ont prêté à l’économie et à la population arméniennes un montant total de plus de 310 milliards de drams (soit 565 millions €).
Cette annonce a, sans nulle doute, deux buts :
- reconquérir le coeur de l’allié azéri, qui, ayant été effrayé par le coup d’Etat ukrainien, s’est rapproché de Moscou depuis le début de l’année, en lui montrant la capacité des USA à mettre à genoux l’Arménie ;
- flatter la russophobie de la diaspora arménienne aux USA et en France (qui avait soutenu, aux côtés de l’UE et des USA la tentative de maïdan à Erevan au mois de décembre 2013), en essayant de faire capoter l’adhésion de la République d’Arménie à l’union eurasiatique.
Toutefois, le gouvernement et le peuple arméniens savent que, en plus du financement de son économie et de ses livraisons de gaz à tarif réduit, c’est la Russie qui assure leur sécurité avec les 5 500 hommes de la 102ème base militaire de Gyumri et les 4 500 militaires du service des gardes-frontières du FSB qui surveillent les 375 kilomètres de frontières de l’Arménie avec la Turquie et l’Iran.
Tout cela vaut bien quelques sanctions américaines…
Sources :
http://www.golosarmenii.am/article/24604/zhiraf-predlagaet—-otkinutsya
http://www.trend.az/regions/scaucasus/armenia/2217413.html
http://lemonderusse.canalblog.com/archives/2014/08/19/30439796.html


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé