Juges nommés au Nouveau-Brunswick proches d'un ministre fédéral: Trudeau maintient sa confiance dans le processus de nomination

Acce3c869518403be505a9fb861db85f

Des nominations partisanes tout à fait conformes à l'esprit de sinécure de l'Empire britannique


OTTAWA | Le premier ministre Justin Trudeau a défendu, jeudi, le processus de sélection des juges mis en place par son gouvernement, assurant que ce dernier est basé sur le mérite et se fait de façon transparente.


Le réseau CBC rapportait mardi que cinq des six juges récemment nommés par le fédéral au Nouveau-Brunswick, province du ministre Dominic LeBlanc, ont des liens personnels avec ce dernier.


Appelé à indiquer s’il croyait qu’il était nécessaire de réviser ces nominations lors d’un point de presse à Montréal, jeudi, M. Trudeau a maintenu sa confiance envers le mode de nomination.


«Nous sommes pleinement confiants que le processus transparent basé sur le mérite que nous avons mis sur pied est le bon et nous y croyons toujours», a-t-il dit en anglais.


L’une des récentes nominations de juges au Nouveau-Brunswick est celle de Marie-Claude Bélanger-Richard, qui est mariée au beau-frère de Dominique LeBlanc, ministre des Affaires intergouvernementales et du Nord.


Trois autres nouveaux juges ont pour leur part aidé M. LeBlanc à rembourser ses dettes de campagne à la suite de sa course infructueuse à la chefferie du Parti libéral du Canada en 2008.


La nouvelle juge Tracey Deware est quant à elle voisine du ministre LeBlanc à son chalet de Grande-Digue, en Acadie.


Jeudi, le groupe Democracy Watch a appelé le bureau du commissaire à l’éthique et aux conflits d’intérêts, Mario Dion, à enquêter sur la possible intervention de M. LeBlanc dans la sélection des cinq magistrats.


Dans le cas de Mme Bélanger-Richard, le ministre LeBlanc s’était récusé des discussions entourant sa nomination, peut-on lire dans une déclaration publiée sur le site web du commissariat à l’éthique.


Le président de Democracy Watch, Duff Conacher, estime que l’enquête qu’il réclame ne devrait pas être menée par le commissaire Dion puisqu’il considère que le jugement de celui-ci en la matière est biaisé. Dans sa lettre envoyée au commissariat à l’éthique, M. Conacher fait valoir que M. Dion a lui-même été nommé par le conseil des ministres de Justin Trudeau.


Il soutient en outre qu’une avocate travaillant avec M. Dion est la belle-sœur du ministre LeBlanc.