L’extension de la PMA aux femmes célibataires et aux couples de lesbiennes est à l’ordre du jour, et surprise… Jean-Marie Le Pen ne s’y déclare « pas opposé ». Pour prendre une attitude radicalement contraire à celle de sa descendance politique et familiale (Marine et Marion), l’ex-patron du parti jadis le plus conservateur de France ne suit pas pour autant les adorateurs du progrès open bar. Ni n’adhère à un prétendu droit à l’enfant ou au faux argument du « Ça ne fait de mal à personne ». Pour lui, « nous devons nous défendre contre l’invasion migratoire, qui tient avant tout à une différence de dynamique démographique considérable entre le continent boréal et le reste du monde ».
« Il n’y a pour une cité de meilleurs remparts que la poitrine de ses défenseurs », affirmait Lycurgue, quatre siècles avant Jésus-Christ. Pour Jean-Marie Le Pen, aujourd’hui, c’est un rempart de ventres féconds qu’il faut opposer au Grand Remplacement cher à Renaud Camus. C’est que le vieux lion de Montretout connaît son Erdoğan par cœur : « J’en appelle à mes frères et sœurs en Europe. Ne faites pas trois, mais cinq enfants, car vous êtes l’avenir de l’Europe. »
Il est intéressant de noter que même si l’on accorde à l’argument de Jean-Marie Le Pen une part de pertinence mathématique, il révèle que même lui n’a plus le moindre espoir de voir un jour entravée la noria de l’immigration. Et il est déjà bien tard : pour Michèle Tribalat, directrice de recherche à l’Institut national d’études démographiques, « le peuplement européen aura le temps de changer au point de devenir méconnaissable, avant qu’un assèchement des flux migratoires n’intervienne ».
En admettant même que notre civilisation remonte honorablement son score dans cette guerre des ventres, la quantité ne fera pas automatiquement la victoire, ni même probablement l’équilibre des forces. Parce qu’il y faut, en plus, la volonté de se battre…
Or, comme l’a bien analysé Éric Zemmour, il y a des décennies que notre société se féminise en prônant les valeurs innées des femmes, qui préfèrent la douceur à la force, le consensus au conflit, le dialogue à l’autorité, etc. Dès lors, on peut gager que ceux qui – en plus – seront élevés sans image masculine forte et quotidienne à leurs côtés seront plus naturellement portés à la collaboration qu’à la résistance. Et ce, face aux produits d’une culture ontologiquement machiste, conquérante et chauffée à blanc par ses guides spirituels et politiques. Résultat du match ?