Québec -- Le ministère de la Sécurité publique, Jacques Dupuis, a nié catégoriquement avoir déjà rencontré Robert Pépin, l'ex-conjoint de Julie Couillard, un receleur endetté auprès des Hells Angels.
Selon le réseau TVA, c'est à titre de principal dirigeant de la firme Agence d'investigation et sécurité D.R.P., une firme qui a obtenu en février 2006 un contrat de l'Établissement de détention de Saint-Jérôme pour assurer la garde de détenus, que Robert Pépin aurait rencontré le ministre dans un restaurant, puis à son cabinet.
Courroucé, Jacques Dupuis a nié avec véhémence cette assertion. «Je n'ai jamais rencontré M. Robert Pépin pour discuter de quelque contrat que ce soit, encore moins, bien sûr, le contrat dont il est question dans les journaux», a-t-il déclaré à l'Assemblée nationale. «J'ai l'avantage d'avoir vu sa photographie; je n'ai jamais rencontré cette personne.»
Jacques Dupuis étudie la possibilité d'exiger une rétractation des deux anciens employés de D.R.P., Jean-Pierre Alarie et Nancy Alarie, qui ont confié au journaliste Michel Jean, de TVA, que Robert Pépin avait rencontré le ministre. À son cabinet, après avoir épluché les agendas, on a indiqué que non seulement le ministre n'avait pas rencontré M. Pépin, mais qu'aucun de ses attachés politiques ne l'avait fait non plus.
«Le sentiment d'injustice que je ressens aujourd'hui [hier] est directement proportionnel à la fausseté des informations qui sont véhiculées», a dit M. Dupuis en réponse à une question du député péquiste de Richelieu, Sylvain Simard. «Toute ma carrière professionnelle, que ce soit comme avocat de la défense en droit criminel, que ce soit comme procureur de la couronne, que ce soit comme politicien, a été faite sur les bases de l'honnêteté dans mes actions et de l'intégrité dans ma pensée.»
Jeudi, TVA a diffusé une entrevue où deux anciens employés de D.R.P., Jean-Pierre Alarie et Nancy Alarie, confirmaient que Robert Pépin était bel et bien la tête dirigeante de D.R.P. Son père, bien qu'actionnaire, n'aurait été qu'un simple signataire. M. Alarie soutient que Robert Pépin a croisé le ministre Dupuis dans un restaurant, puis l'a rencontré à une ou deux reprises dans ses bureaux à Québec.
M. Alarie n'a toutefois pas vu Robert Pépin avec le ministre, mais l'a seulement accompagné aux portes du cabinet ministériel, a-t-il affirmé.
TVA et sa chaîne soeur LCN ont diffusé des informations contradictoires au sujet de D.R.P. et de Robert Pépin. En effet, le chroniqueur judiciaire Claude Poirier a mené jeudi en matinée une entrevue téléphonique avec le père de Robert Pépin. Denis Pépin, à qui Claude Poirier semblait souffler les réponses, a affirmé que son fils n'avait eu aucun lien avec l'agence de sécurité D.R.P.
Par ailleurs, des sources au ministère de la Sécurité publique ont indiqué que Julie Couillard, qui avait été nommée par son ex-conjoint Robert Pépin vice-présidente de D.R.P. pendant quelque mois, avait obtenu un permis d'agent de sécurité valide du 25 janvier 2005 au 25 janvier 2006. Le permis n'avait pas été renouvelé. C'est donc dire que la Sûreté du Québec, après ses vérifications de sécurité comme le veut la loi, a conclu que Mme Couillard, malgré ses relations passées avec des personnes issues du crime organisé, avait d'assez bonnes moeurs pour devenir agente de sécurité. À la SQ, on n'a pu confirmer qu'un permis avait bel et bien été émis au nom de Mme Couillard, cette information étant protégée par Loi sur la protection des renseignements personnels, a-t-on soutenu.
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