Les enseignants sont à bout de souffle, les étudiants en sciences de l’éducation maquent à l’appel, les nouveaux enseignants peinent à terminer leur première année d’enseignement, des jeunes sans les compétences requises sont engagés comme suppléants, les ressources spécialisées telles les orthophonistes, les orthopédagogues, les travailleurs sociaux et les psychologues sont rarissimes pendant que les élèves en difficultés d’apprentissage et de comportement ne cessent d’augmenter. Tel est le triste bilan légué par l’ex-ministre de l’Éducation, pourtant un enseignant de profession, Jean-François Roberge, au terme de son mandat de quatre ans.
Or, malgré les écueils laissés par M. Roberge en Éducation, le premier ministre Legault, lors du remaniement ministériel, lui a confié pas moins de cinq responsabilités, dont la langue française et la laïcité, deux dossiers chauds qui risquent de se retrouver plus d’une fois devant les tribunaux si l’on en croit certains ténors fédéraux.
À mon sens, au cours de son mandat à titre de ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge a régulièrement emprunté les chemins de la tergiversation dans ses relations avec les enseignants, si bien que la résolution des dossiers a continuellement traîné en longueur ou sont carrément morts au feuilleton, emportés par la valse-hésitation systémique du ministre.
Dans ces circonstances, je me demande sérieusement si Jean-François Roberge a la stature et la prestance nécessaires pour occuper un poste de ministre, de surcroît ceux de la défense de la langue française et de la laïcité de l’État québécois. Je serais plutôt porté à penser qu’il sera facilement manipulé par les stratèges fédéraux à la solde de Justin Trudeau et que, de ce fait, Québec risque de perdre des plumes importantes aux cours des négociations avec Ottawa.
En bref, si le passé est garant de l’avenir, force est d’admettre que les mois à venir s’annoncent pour le moins cahoteux, voire désastreux, eu égard à la protection de notre langue et la promotion de la laïcité du Québec.
Motion du Bloc déboutée
Sans grande surprise, les libéraux et les conservateurs ont évité de débattre de la motion du Bloc québécois qui proposait l'indépendance du Canada face à la monarchie britannique, estimant qu'il y a d'autres sujets prioritaires.
Et pourtant, argue le chef du Bloc québécois, Yves-François Banche, « le fait de devoir ouvrir la constitution pour détacher le Canada de la monarchie britannique «devrait être une indication d'importance ». De plus, de poursuivre M. Blanchet, « il faut l'unanimité des provinces, du Sénat et du Parlement, ça doit être important! »
Rien à faire, l’affaire est classée sans autre argumentaire que le sujet de la monarchie n’est pas dans les priorités des Canadiens. Le traditionnel exutoire facile quand un dossier chaud et épineux se présente devant libéraux et conservateurs nonobstant le fait que les millions d'électeurs qui votent à chaque élection «ne choisissent jamais un roi, ils choisissent toujours un député» et que les élus fédéraux ont l'obligation de prêter serment d'allégeance au roi d'Angleterre «parce qu'on est encore un peuple conquis», a renchéri le chef du Bloc.
En fait, il se présentera toujours des dossiers prioritaires à la chambre des Communes pour faire obstacle à l’aberration des vestiges de la monarchie au Canada en raison des reliquats douloureux que susciterait l’ouverture de la boîte de Pandore qu’est la Constitution canadienne de 1982 adoptée sans l’accord du Québec… Et voilà, le dossier est clos, alea jacta est!
Henri Marineau, Québec
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