Je ne sais pas si je peux m’indigner davantage face aux différents coupures effectuées ces derniers temps par les commissions scolaires. De la Mauricie, au Saguenay-Lac-St-Jean, en passant par l’Estrie et Montréal, les coupes dans les services s’accumulent. Si les effets ne sont pas visibles en cette fin d’année, ils le seront dès l’automne prochain et il sera trop tard pour réagir.
D’ailleurs, le gouvernement le sait trop bien, l’indignation convenue de la société va s’estomper avec l’été et les vacances à venir. Le plan semble infaillible. Sauf, si l’été est moche, là les choses pourraient évoluer rapidement.
La fin des commissions scolaires
En fait, je suis tannée de « déchirer des chemises », je préfèrerais passer à l’action, proposer, trouver des solutions. Mais pour proposer, ça prend un interlocuteur, une écoute attentive. Le problème, c’est que le gouvernement a tout intérêt à faire la sourde oreille à l’aube des négociations dans le secteur public. Surtout ne pas ouvrir son jeu et laisser les commissions scolaires faire le sale boulot. D’ailleurs, certaines commissions scolaires dont celle de Drummondville et de Marie-Victorin ont dénoncé la situation dans laquelle elles se trouvent. C’est-à-dire, qu’elles sont le bras armé du gouvernement. Ce matin, le ministre a annoncé qu’il abolirait les élections scolaires . Le temps des commissaires est compté et leur influence s’estompe. Ce n'est pas une bonne nouvelle pour le milieu de l'éducation qui a grand besoin de se serrer les coudes.
Les C.S. ont été largement dénoncées et nous avons remis constamment leur pertinence en question. Le gouvernement peut alors les utiliser pour faire le sale boulot sans que personne, ou presque personne, ne réagissent pour prendre leur défense, puisque cette position serait mal venue. Et bien moi, je les défends. Certes, elles ne sont pas parfaites. Oui, il y a encore plusieurs problématiques à régler dans leur gouvernance, mais elles font un travail essentiel de gestion et de coordination du système scolaire.
Adaptation scolaire?
Et que dire de mes collègues en adaptation scolaire et sociale qui voient leur travail dénigré. La fermeture de leurs classes spécialisées et l’intégration de leurs élèves, comme si de rien était, est une véritable gifle au visage. Comme si, pendant toute l’année, ils n’ont fait que de l’occupationnel. Comme si, leur travail acharné ne valait pas son pesant d’or. Le gouvernement, par le biais des commissions scolaires, vient de leur dire qu’un enseignant au régulier pourra accepter leurs élèves sans problème en plus de sa tâche habituelle. En fait, le gouvernement dit à ces travailleurs en adaptation scolaire et sociale que leur travail ne permettait pas de faire la différence pour ces jeunes. Il faut vraiment ne pas avoir mis les pieds dans une école pour penser ainsi. C’est une incompréhension complète de la tâche d’un enseignant que de croire qu’il pourra faire de l’enseignement individuel et collectif avec autant d’enfants ayant des besoins particuliers sans qu’il n’y ait d’impact pour les autres élèves de la classe. Surtout dans un contexte où l'ensemble des professionnels chargés d'appuyer les enseingnants dans leurs tâches subissent aussi les mêmes coupes. D'ailleurs à ce propos, je vous invite à regarder la dernière émission du Laboratoire MAtv sur l'éducation (samedi 21h à MAtv), 4 documentaires inspirants qui présentent non seulement les défis de l'éducation, mais aussi les belles réussites avec notamment le témoignage d'une enseignante d'une classe d'élèves dysphasiques.
Bref, cette indignation face aux coupes dans la structure scolaire me semble convenue. Il est peut-être temps de passer à une autre étape et d'agir, car il se fait tard.
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