La commission nationale d’investiture du RN est en passe d’être modifiée de fonds en comble. La stratégie de Marine Le Pen serait de légèrement s’écarter de la ligne identitaire du parti.
Le Rassemblement national s’agite déjà pour les élections locales à venir dans moins d’un an. Le parti de Marine Le Pen a pour cela fait le tri dans ses membres, dont ceux de la commission nationale d’investiture. D’après des informations du Figaro, le RN est censé trouver d'ici l'automne quelque 8 000 candidats pour les prochaines élections départementales, et en établir 18 listes pour les régionales.
Une longue liste de têtes qui sautent…
Ce remaniement va donc évincer plusieurs têtes du RN. A commencer par l’eurodéputé et membre du bureau exécutif, Nicolas Bay qui ne sera plus au cénacle. Sandrine d’Angio, proche du sénateur de Marseille Stéphane Ravier, doit quitter le bureau d’investiture des Bouches-du-Rhône. Même le célèbre avocat Gilbert Collard, actuellement eurodéputé après avoir siégé sept ans à l'Assemblée nationale, a aussi été éjecté. Sans aucune amertume, il a ironisé au Figaro : « Pour le peu de temps que j'y ai passé... ». « Je vais démissionner du bureau national (la direction du parti, NDLR). La lettre part demain. Comme ça, ils n'auront pas à me virer », a-t-il ajouté plus sérieusement. « Je prends mes distances et retourne à mes premières amours. Je reste mariniste comme au premier jour. »
Le remaniement ne se termine pas là. Des conseillers régionaux comme Sandrine Beaulieu (Bourgogne-Franche-Comté) et Mathilde Paris (Centre-Val-de-Loire) ont été évincés. Même situation pour Antoine Mellies, réputé proche de Marion Maréchal, qui doit quitter la tête de la fédération du Rhône. Et Frédéric Boccaletti, président du groupe RN au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, qui ne fera pas parti des futurs candidats aux sénatoriales dans le Var. Quant à Hélène Laporte, il se dit déjà que l’eurodéputée pourrait être remplacée par Mathilde Androuët, ancienne assistante de Florian Philippot et proche de Jordan Bardella. La promotion de cette dernière annonce d’ailleurs un retour au RN de deux ex-membres des Patriotes, Thomas Laval et Kelly Betesh.
La présidente s’écarte de la ligne identitaire du parti
Marine Le Pen a donc choisi d’être ferme concernant son remaniement. Selon un responsable, elle serait en train de « supprimer les témoins des futurs assassinats des régionales », a-t-il confié au Figaro. Cette source s’attend d’ailleurs à un important remaniement afin de s’écarter de la ligne identitaire du parti. Mais pour une autre membre du RN, c’est un autre son de cloche : « Le premier critère a été l'absence aux commissions nationales. Certains ne venaient jamais ! »