Oh ! que ce n’est pas facile de parler d’immigration au Québec ! Sujet sensible s’il en est un, il semble que le réflexe généralisé soit de tomber immédiatement dans les extrêmes. Pas de place pour le juste milieu.
De nos jours, il est effectivement plus facile de dire que tout est blanc, ou que tout est noir. Il est plus ardu de faire dans la nuance que dans l’outrance.
Opposés
Prenons Philippe Couillard. Pour lui, il est impossible de remettre en question les seuils d’immigration actuellement en place au Québec. Si vous osez questionner, c’est que vous êtes un xénophobe qui ne veut rien savoir de l’autre et qui préfère voir le Québec mourir des suites d’une pénurie de main-d’œuvre aiguë. Soupir.
À l’autre bout du spectre, vous avez des gens comme mon collègue Mathieu Bock-Côté. Ces derniers prétendent qu’il faut absolument de façon draconienne réduire le nombre d’immigrants que nous accueillons, sous prétexte que le vrai Québec s’efface petit à petit, dans une espèce d’assimilation tranquille visant à assouvir les bas instincts politiques des fédéralistes. Resoupir.
Milieu
Alors, y a-t-il un juste milieu ? La réponse est oui. Car s’il est vrai qu’il est sain et souhaitable que nous puissions nous questionner sur notre capacité d’accueillir efficacement autant d’immigrants, il ne faut pas sous-estimer l’importance ce ceux-ci pour le développement de notre nation. Peut-on accueillir moins, mais mieux ? Bien sûr !
Est-ce que le maintien du poids relatif du Québec dans le Canada passe par l’immigration ? Assurément ! Pourquoi ? Parce que nous ne faisons plus d’enfants, bonguienne ! À preuve, le poids démographique du Québec à l’intérieur du Canada est passé de 28,9 % à 23,2 % au cours des 40 dernières années, et ce, malgré l’immigration !
Alors oui, il faut accepter la nécessité d’avoir un dialogue. Mais celui-ci doit se faire sur des bases raisonnables et raisonnées. En sommes-nous capables ?